« Le forcené de l’élysée dissout sur un coup de tête l’Assemblée puis il s’assoit sur le résultat des élections. » Réaction outrée du député de gauche François Ruffin après le renoncement du président à cohabiter avec un gouvernement de gauche. La trêve politique des JO a pris fin en France. La gauche se sent flouée. « La posture d’Emmanuel Macron c’est, de manière symbolique et sans drame physique, notre attaque du Capitole à nous. »
Faisant référence à l’assaut du 6 janvier 2021, Benjamin Lucas, porte-parole du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, dit son amertume. « Il était prêt à cohabiter trois ans avec l’extrême droite et là il refuse de cohabiter avec la gauche ». Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France insoumise, en appelle à la destitution du président. La manœuvre n’a pas de chance d’aboutir.
L’Assemblée peut destituer un président « en cas de manquement à ses devoirs et pour des faits d’une extrême gravité ». Or, le refus de nommer un Premier ministre issu du Nouveau Front Populaire – vainqueur des législatives de juin dernier – se heurte à une interprétation stricte de la Constitution.
François Mitterrand, alors opposant à Valéry Giscard d’Estaing, le rappelait en 1977, lors d’un débat télévisé. « Le président de la République : nous respectons ses compétences. C’est à lui et à lui seul de choisir un Premier ministre. »
L’article 8 lui confère le choix, sans condition aucune. Les jours et les mois à venir promettent de belles empoignades. Avec la perspective de voir naître un gouvernement technique pour gérer les affaires courantes ou alors une alliance improbable entre Renaissance, le Modem et les Républicains. Sous le feu constant du Nouveau Front Populaire et du Rassemblement National…