Figure bien connue de la rue du Rocher, cette doyenne vit encore chez elle. Où elle invite de temps en temps son « jeune » voisin à boire un petit porto !
C’est fait ! Bluette Gaiffe a soufflé cette semaine les… 105 bougies de son gâteau d’anniversaire ! Elle est la doyenne de son quartier, peut-être même de La Chaux-de-Fonds. Rencontre avec une figure attachante de la rue du Rocher, qui vit toujours à la maison et se cuisine ses repas.
« Je suis née le 5 septembre 1919 aux Reussilles. J’étais la dernière d’une grande fratrie (sept garçons et cinq filles). Mon papa a travaillé comme horloger et, pour nourrir la famille, il exploitait un petit domaine avec quelques vaches. Ma maman était bien occupée avec ses douze enfants. »
Bluette a passé son enfance aux Reussilles et à Tramelan. « L’entente dans la fratrie était bonne, j’ai eu une belle enfance. Mais faire un apprentissage ou une autre formation pour une jeune femme n’était pas concevable à mon époque. »
Alors, elle a trouvé du travail en horlogerie comme beaucoup de ses contemporaines. « Dans les années 1950, je suis venue habiter à La Chaux-de-Fonds avec mon mari qui était couvreur et qui est mort très jeune. »
Bluette a eu la joie d’avoir deux filles, Colette et Sonia. Elle a continué de travailler en horlogerie et par la suite elle a fait des ménages. « Depuis, la famille s’est agrandie, j’ai quatre petits-fils et même un arrière-petit-fils, qui font mon bonheur. »
Depuis plus de quarante ans, Mme Gaiffe vit dans son appartement tout en haut de la rue du Rocher. Elle vit seule et fait elle-même à manger et le ménage. La question d’un home n’est pas d’actualité. Presque tous les jours, une de ses filles, un de ses neveux ou nièces et ou un petit-fils et parfois un voisin passe pour lui rendre visite. Son petit-fils Olivier passe très souvent pour voir sa grand-maman chérie et faire quelques commissions.
Cette semaine, comme ces dernières années, elle a fêté son anniversaire avec quelques proches chez ses voisins aux Petites-Lessiveries. « Je suis très contente de vivre encore dans mon quartier où je connaîs beaucoup de monde et je reçois des visites. »
Bluette ne fait pas ses 105 ans : elle est très vive et a gardé son sourire et son franc parler. De temps en temps, elle m’invite à prendre un apéro. Ces moments de complicité autour d’un verre de porto avec son « jeune » voisin sont précieux, me dit-elle.
Elle fait encore de petites sorties jusqu’à la boulangerie du Cœur de France. Ses genoux qui ont aussi 105 ans l’empêchent d’aller jusqu’au marché ou plus loin.
La simplicité de sa vie a certainement contribué à la faire atteindre cet âge plus que respectable. « Ou alors, le secret, ce sont les oignons. J’aime beaucoup ça et j’en mange presque tous les jours. Si j’ai fumé dans ma vie ? (Rires) Quand on gardait les vaches, on roulait des feuilles séchées et on « fumait » ça… »
Souhaitons-lui de pouvoir continuer de vivre chez elle en bonne santé, entourée de ses proches. Et de partager ensemble de temps en temps un petit porto !