Montagnes neuchâteloises :  un livre incontournable

Par Anthony Picard

Que voilà un somptueux tour des paysages de la région en 208 pages et 220 photos

Après avoir parcouru notre région au fil des chemins qui la jalonnent, la journaliste Monique Chevalley et le photographe Mario Del Curto la décrivent dans ce beau livre de 208 pages. Neuchâtel, quatre régions fortes dont celle des Montagnes sur laquelle les auteurs posent des images et un texte de qualité, parfois personnel et mordant. S’associant à la démarche, le Ô a questionné l’autrice sur ses motivations à parcourir ce coin de pays peuplé d’un peu plus de 50’000 bipèdes, pour en décrire paysages, patrimoine bâti, flore, faune et vie.

– Qu’est-ce qui vous a pris de vous lancer dans cette expédition ?
– Le mot expédition est bien exagéré car les Montagnes neuchâteloises font partie de mon canton. Née sur le littoral, mon métier de journaliste m’a amenée à découvrir les Montagnes et ma seconde activité de guide-interprète du patrimoine et de randonnée m’a donné le goût des monts jurassiens mais aussi de réaliser qu’il y subsiste de vastes forêt où l’on peut se perdre… Je le raconte dans le chapitre sur la vallée de la Brévine.

– Neuf lieux de vie, une région. Comment avez-vous tracé le fil conducteur du livre ?
– Lorsque l’éditeur m’a proposé d’écrire les textes, j’ai eu tout de suite la vision de trois voies qui suivent les plissements jurassiens : celle de la Sagne, des Ponts et de la Brévine, celle des villes de La Chaux-de-Fonds et du Locle et celle des gorges du Doubs. Et j’ai éprouvé le vif désir, pour m’en imbiber, de les parcourir à pied. Pour ce projet où j’avais carte blanche, l’envie m’a prise de me détacher de l’écriture journalistique pour interpréter ce coin de pays en partageant mes émotions et mon vécu. En cours de chemin, les trois voies sont devenues cinq mouvements géographiques, avec un sixième dédié spécifiquement à l’horlogerie et un septième à la tornade qui a dévasté La Chaux-de-Fonds.

– Cet ouvrage fait la part belle aux photos, comment avez-vous collaboré ?
– L’éditeur a mandaté Mario Del Curto, un artiste photographe spécialisé dans la capture du vivant. Partageant un même rythme lent de marche pour s’imprégner de la région au fil des quatre saisons, notre binôme s’est tout de suite trouvé. Si nous avons cheminé ensemble, Mario Del Curto est aussi allé en solitaire prendre des images au lever du jour, à différentes saisons, et s’est frotté aux gens lors des nombreux événements culturels et populaires qui foisonnent dans la région.

– Votre coup de cœur ?
– Pour aborder le sujet de l’horlogerie qui a fécondé ce terroir jusqu’au bout des aiguilles de ses sapins, un lieu m’est apparu en rêve : la ferme du Pélard. C’est là qu’un forgeron a réalisé au XVIe siècle les premières horloges de tours. Après plusieurs marches dans les côtes du Doubs, nous avons découvert ce vestige du patrimoine miraculeusement préservé et restauré. Lieu magique, le Pélard, dont j’avais mis la photo sur mon fond d’écran, m’a toujours ramenée à la simplicité des origines et m’a inspirée pour aborder d’autres sujets essentiels.

– Une photo du livre en particulier ?
– Une de mes préférées est celle prise en été 2022 en pleine canicule sur le plateau du Valanvron d’une paysanne et de son fils soucieux de devoir se séparer de quelques vaches en raison du manque de foin pour l’hiver. D’autre comme cette vue des douces collines au sud du vallon du Locle avec dans le fond des chevreuils ou celle d’un petit escargot posé dans l’aisselle d’une statue féminine au cimetière de La Chaux-de-Fonds … et tant d’autres qui jalonnent ce livre, véritable hymne aux Montagnes neuchâteloises.

– La meilleure raison d’acheter le livre ?
– C’est un beau cadeau à offrir ou à s’offrir pour découvrir et parcourir la région des Montagnes bien au chaud sur son canapé sans avoir besoin de se jeter dans le lac des Taillières à la Fête du froid. Un beau livre à laisser traîner pour le feuilleter, plonger dans les photos, à lire par bribes, le refermer et l’ouvrir à nouveau. Un livre qui permet de s’imbiber, de mieux comprendre le développement et le tissu humain, naturel, agricole, topographique des Montagnes neuchâteloises et qui donne le goût de s’y promener.

 

La ferme du Pélard, dans les côtes du Doubs a abrité les premiers forgerons horlogers du canton.
La ferme du Pélard, dans les côtes du Doubs a abrité les premiers forgerons horlogers du canton.

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