Où va le monde

Par Olivier Kohler

La doctrine de Munich ou l’art d’éliminer ses ennemis où qu’ils soient

Et si Benjamin Netanyahou avait remporté la guerre initiée par le Hamas le 7 octobre 2023 ? La question se pose à l’heure où Israël commémore dans la douleur le pogrom d’un assaut terroriste dont la sanglante et sanguinaire orchestration a débuté dans une rave party aux portes de la bande de Gaza, frappant l’état hébreu en plein cœur. Défiant les appels au cessez-le-feu lancés par ses alliés occidentaux et fort de son indéfectible soutien américain, le Premier ministre israélien enchaîne les victoires rappelant à ses ennemis qu’Israël et ses commandos du Mossad, où qu’ils se trouvent, les retrouvera et les éliminera. Fidèle à l’esprit de Munich – immortalisé par l’excellent film de Spielberg – où chacun des commanditaires de l’attentat qui avait froidement exécuté en 1972 onze athlètes de la délégation olympique israélienne avait été méthodiquement retrouvés et éliminés. Les dirigeants du Hamas et du Hezbollah n’ont pas échappé à cette doctrine implacable.

La guerre la plus dévastatrice de l’histoire de la douloureuse question israélo-palestinienne ne fait donc pas exception à la règle. Les frappes ciblées sur les bunkers du Hezbollah dans la banlieue de Beyrouth et l’infiltration de services secrets iraniens au plus haut niveau font trembler les plus hauts dignitaires de Téhéran plus vulnérables qu’ils n’y paraissent. L’Iran est plus affaibli que jamais sur le plan économique et politique. Israël sait qu’il n’aura pas les moyens de riposter et rêve d’un effondrement du régime des Mollahs, institué par la révolution islamique de 1979. La jeunesse de Téhéran rêve d’un autre monde et les puissances du monde sunnite – prêtes à sacrifier la cause palestinienne avant les attentats du 7 octobre – verraient d’un bon œil l’affaiblissement de l’axe chiite composé par les Ayatollahs Iraniens, les Houthis au Yémen et le Hezbollah libanais.

 

 

Découvrez nos autres articles