École, garderie nationale

Par Vincent Kohler

Quel choc de lire l’annonce du PUDUCLR qui vient avec tout son courage, sa hargne solidaire, sa bienveillance emblématique et son humanisme comptable le caractérisant, d’exprimer tel Rantanplan, ses doutes quant à la poursuite de l’école inclusive !
Cette droite-gauche complice qui avait pourtant tout fait pour supprimer les institutions spécialisées et les classes du même nom dont on a tellement besoin maintenant, nous a fait croire qu’un prof burnouté et 25 élèves dont 10 souffrent d’autisme, de guerre, de post traumatismes et de maltraitances diverses coûtent plus cher que la sauvegarde de Swissair et du reliquat de leurs institutions bancaires.

Et voilà que la droite s’élève contre son bébé : Enfin ! Elle s’élève… Elle réalise que les enfants ne savent plus lire, ni écrire ni calculer ! Incroyable ! C’est vrai qu’à la réflexion, à quoi ça sert de savoir lire, écrire et compter ? Quand on lit ce qu’on regarde, qu’on écrit ce qu’on pense et qu’on ne pense pas plus que ça, on peine à voir la radio, à lire la télé, à entendre les journaux, à faire la différence entre la gauche et la droite.

À quoi sert l’école ? Pour la droite, et tous finalement, c’est tantôt une grande garderie nationale, pourfendeuse de la pluriculturalité médiocre causant des dépenses tellement considérables, qu’un enfant n’est plus qu’un coût autour duquel la corde de l’économie vient s’enrouler, tantôt une nouvelle vision pédagogique inclusive lumineuse et pseudo-humaniste avec le pot de vaseline qui va avec pour faire les mêmes économies. La gauche, elle en est bien consciente, certes, mais sans plus. Comme aurait dit Guitry : la droite, je suis contre, tout contre.

Pour les politiques, l’école c’est comme les CFF. Indispensable mais en retard. Encore faut-il que les portes des trains soient assez ouvertes pour laisser aux chaises roulantes, aux personnes âgées, aux aveugles, aux gros, aux lents, aux dépressifs, aux touristes pressés, aux personnes qui pourraient avoir des accidents d’eux-mêmes, bref à tout le monde, le loisir de monter à bord pour regarder, par les fenêtres d’un wagon trop lent, les Porsche Cayenne les dépasser sur autoroutes à 6 pistes les menant plus vite d’un bouchon à un autre.

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