Le rituel est immuable. Tous les quatre ans, le monde a les yeux rivés sur Washington. Invariablement, les observateurs racontent toujours la même histoire. L’élection va se jouer dans un mouchoir de poche. Kamala Harris, la vice-présidente démocrate et Donald Trump, le candidat républicain, sont au coude à coude dans les sondages.
Le regard porté vers ces fameux Swing States – ces sept états américains qui votent en alternance démocrate ou républicain – dont le vote sera déterminant. Ce qui change cette année, c’est le risque de voir la première puissance mondiale basculer dans le chaos.
Jamais une élection américaine n’avait été autant indécise, marquée par deux tentatives d’assassinat et des insultes verbales d’une violence inouïe. Hanté par les événements du Capitole, le pays devra vraisemblablement attendre plusieurs jours pour connaître le résultat final. La singularité de cette élection réside aussi dans un contexte mondial dégradé. Une guerre au cœur du continent européen. Le Moyen-Orient à feu et à sang. Aux états-Unis, la détérioration préoccupante du climat social et démocratique. Face au risque d’incidents violents le jour de l’élection, le New York Times et les grands médias américains ont décidé d’équiper leurs reporters de gilets pare-balles… Du jamais vu dans l’histoire des élections américaines. Ce point de bascule entre fiction et réalité nous replonge dans le film événement sorti le printemps dernier aux états-Unis : Civil War ou l’histoire de quatre reporters en route pour Washington alors que le pays sombre dans la guerre civile. Un film que beaucoup redoutent prophétique. Celui d’une Amérique déchirée par un conflit armé entre le pouvoir fédéral et une coalition d’états sécessionnistes. Vertigineux.