Une lycéenne victime d’une dérive mortelle. Problèmes financiers contestés par des proches.
Des bouquets déposés à l’entrée de l’immeuble témoignent de la scène d’horreur qu’a découverte la police vendredi dernier. Une famille décimée par balles, dans un 4 ½ pièces du quatrième étage. Avec trois cadavres : ceux du père, désigné coupable par la police et la justice, de la mère et de leur fille de 17 ans, dont la mémoire a été saluée par des lycéens, fleurs à la main. La ville et le nouveau quartier Le Corbusier sont sous le choc, après le geste de ce père qui a emporté dans la mort celles qu’il aimait.
Les enquêteurs ont attribué ce double homicide suivi d’un suicide à une « situation financière péjorée », invoquées déjà dans les premières réactions. Une explication qui passe mal auprès des proches du tueur présumé, pour qui le couple gagnait bien sa vie, justifiant son train de vie, lui dans le café, à 38 ans, elle dans les sushis, à 42 ans, avec en plus des revenus immobiliers.
Il était Français, elle Thaïlandaise. Dans l’immeuble endeuillé, les voisins sont sous le choc et dans l’incompréhension. Établi depuis des années dans la ville, ce couple ne donnait pas l’impression de battre de l’aile. Pour preuve, les bisous sur le palier, au moment de se quitter. « Jamais de dispute », confirme une voisine.
– Madame s’en allait travailler à Neuchâtel vers 8 heures, toujours maquillée et élégamment vêtue. Elle rentrait en voiture pendant sa pause et ramenait parfois ses sushis.
– Le drame s’est déroulé deux jours avant la découverte des corps. Le constat de la police judiciaire suggère que la mère et la fille ont été abattues dans leur sommeil. Selon le voisinage, le meurtrier possédait plusieurs armes.
– L’immeuble de douze appartements « très bien insonorisés », personne n’a entendu de coup de feu. La voisine d’en face a cru « qu’ils étaient partis précipitamment en Thaïlande ». Des lycéens inquiets de l’absence de la jeune fille à ses cours ont donné l’alerte.
– Le prénom de la jeune fille, bonne élève, a été écrit sur la façade de son immeuble, suivi d’un « on t’aime ». « Priez pour eux », ajoute un mot sur un carton.
– Pourquoi son père lui a-t-il ôté la vie, alors qu’il l’adorait ? Il avait dû changer d’emploi, mais ce drame renferme encore des mystères, dont les éléments qui auraient péjoré la situation financière. (cz–Le ô)