L’œuvre du Chaux-de-fonnier Olivier Robert a été retenue parmi les milliers de créations au concours de l’exposition d’Arte Laguna Prize qui s’ouvre demain.
La peinture Décacophonie d’Olivier Robert a été sélectionné par Arte Laguna Prize. C’est la deuxième fois que ce Chaux-de-fonnier de 43 ans est retenu dans cette exposition : « Je suis très heureux d’y être parce que Venise au niveau de l’art contemporain, c’est un lieu mondialement connu. Il y a des collectionneurs et des grandes galeries sur place mais j’y vais sans trop d’attente : on verra s’il se passe quelque chose, si ça ouvre des opportunités… » La dernière fois, c’est son tableau Anthropocène qui avait été choisi par le jury comme un des trente finalistes dans la catégorie peinture.
Décacophonie
L’œuvre sélectionnée cette année montre un combat à l’aveugle de boxe thaï. Inspiré d’un combat auquel le peintre du Ô a assisté en Thaïlande. « Il y a eu plusieurs combats. à un moment donné, il y a un intermède où les combattants arrivent les yeux bandés et doivent se battre. Mais cela relève plus de la clownerie que du sport, c’est du pur divertissement. Il y a des musiciens pendant l’affrontement, ils jouent de la musique très dissonante et très répétitive dont on n’a pas l’habitude ici. Ce mélange entre la boxe, les gens et la musique était assez magique », raconte-t-il.
L’éducateur de métier a été marqué par cette scène : « Symboliquement, des gens qui se tapent dessus sans trop savoir pourquoi ni où ils se trouvent, c’est très intéressant à traiter. »
L’artiste a pris une cinquantaine de photos de cet évènement. Puis les a réassemblées en fonction des cordes du ring. Une fois sa composition finie, Olivier Robert a reproduit les images à l’acrylique sur une toile !
Pour le titre de sa peinture, le peintre signe un jeu de mot technique : « De cacophonie, par rapport au bruit, mais c’était quand même de la musique. Décacophonie, c’est parce que sur mon tableau il y a huit lignes pour les huit cordes de ring, il y en a deux qu’on ne voit pas : la première et la dernière. On en compte dix – donc déca. Et en musique contemporaine, il existe le dodécaphonisme, une revisite de la musique sur douze tons. »
Parcours
La peinture est dans les gènes chez chez les Robert. Olivier compte parmi ses ancêtres un certain Léopold, célébrité de l’époque romantique qui a donné son nom au Pod. Son descendant a d’abord été attiré par la bande dessinée, avant de reproduire ses œuvres favorites : « Je regardais les livres d’art et je reproduisais ce qui m’intéressait chez les surréalistes ou à la Renaissance. Pour m’entraîner ! J’étais fasciné par le niveau de ces gens-là », se souvient-il.
Après son bac, ce papa de deux enfants obtient son diplôme dans l’enseignement à la HEP-BEJUNE (il exerce encore à temps partiel à Neuchâtel). Puis, il se tourne vers l’art en effectuant un bachelor à l’ECAV (réd : désormais l’Édhéa) en Valais. Olivier Robert a son propre atelier à La Chaux-de-Fonds. Il exposera deux de ses œuvres dans la vitrine du salon de coiffure Michel Russo pour Arty Show du 23 novembre au 21 décembre 2024.