FKG Dentaire a retrouvé le sourire

Par Patrick Fischer

L’usine du Crêt-du-Locle a doublé son autoconsommation après la tempête

Il s’est pris la tempête du 24 juillet 2023 dans les gencives ! Le spécialiste des instruments dentaires FKG a reconstruit son usine plus écologique qu’avant. Résultat, la part d’autoconsommation a doublé. En même temps l’entreprise du Crêt-du-Locle s’est fait remarquer par l’introduction d’un télétravail saisonnier de plusieurs semaines durant l’été. Un management créatif tant sur le plan environnemental que des ressources humaines. Le Ô a rencontré le CEO Didier Devaud et son adjoint Jacques Suter, directeur opérationnel qui était présent sur le site le jour de la tempête et qui a piloté le chantier de reconstruction.

– Les travaux sont terminés ?
– Jacques Suter : On a eu pour 3 millions de dégâts. La reconstruction est achevée à quelques finitions et retouches près.

– L’usine a été reconstruite plus écolo qu’avant ?
– La toiture a été complètement refaite avec des nouveaux matériaux d’isolation et de nouveaux panneaux solaires. Ils sont plus performants et on en a posé davantage. On va également couvrir de panneaux les parkings.

– En chiffres ?
– Précisément 2607 panneaux, une surface active de 5083 m2, pour une production annuelle attendue de 1100 MWh, ce qui correspond à la consommation de 500 ménages. Cela représente entre 40 et 45 % d’autoconsommation, soit le double qu’avant la tempête.

– Combien d’investissement ?
– Didier Devaud : Pour nous zéro franc car nous avons un contrat de 25 ans avec Viteos, qui est propriétaire de l’installation. Cette solution nous permet de concentrer nos investissements dans le parc de machines, entre 2 et 2,5 millions chaque année.

– FKG Dentaire est créatif sur le plan RH avec l’introduction d’un télétravail estival, est-ce que vous l’êtes autant sur le plan énergétique ?
– JS : C’est clairement une priorité, ne serait-ce qu’avec les plans de décarbonation qu’il faut mettre en place. La difficulté est que nous sommes une entreprise médicale, les processus de validation sont très longs.

– DD :
Les nouvelles normes européennes représentent une énorme bureaucratie. Typiquement si on veut utiliser une huile moins polluante, on doit revalider tout le processus. Avant ça prenait quatre mois, aujourd’hui entre dix-huit et vingt-quatre !

– Votre industrie est-elle gourmande en énergie ?
– JS : Oui, on est à 1,7 million de KWh par année. C’est l’équivalent de la station d’épuration de la ville de La Chaux-de-Fonds.

– Quel potentiel d’économies ?
Le remplacement des machines permet d’importantes économies d’énergie. On vient de refaire une génération de CNC. En changeant les moteurs et la commande numérique, on arrive à 30 % de consommation en moins.

DD : C’est un peu une course contre la montre. Nous sommes devenus plus efficaces mais on consomme plus car les volumes de production augmentent.

– Montrer patte verte… c’est devenu une nécessité de marketing ?
– Au niveau des clients ce n’est pas le point le plus important. Pour les dentistes, le rapport qualité/prix reste déterminant.

– Le réchauffement climatique, ça vous inquiète ?
– Complètement. Comme entreprise nous avons une responsabilité. Aujourd’hui nous rapatrions des activités sous-traitées à l’étranger. Ça nous permet de mieux maîtriser les processus de fabrication. En Suisse les normes sont plus strictes et on produit de manière plus propre.

– Et à titre personnel, votre geste pour la planète ?
– Professionnellement je voyage beaucoup. Quand je vois un désastre écologique comme Dubaï, ça me rend encore plus conscient. Je fais attention aux gestes quotidiens : économie d’eau, recyclage de tout ce qui peut l’être… Et je roule avec une voiture hybride.

On doit constamment réfléchir à ce qu’on fait. à un moment j’avais essayé d’être 100 % digital, mais cela implique des serveurs qui consomment énormément. De plus, prendre des notes de façon digitale s’avère moins performant en termes de concentration et de mémorisation que de le faire à l’ancienne sur un papier. Il y a des paradoxes dans cette phase de transition. Avec de bonnes intentions on tombe parfois à côté.

 

FKG veut doubler son chiffre d’affaires

Fondée en 1931 à La Chaux-de-Fonds, FKG s’est installée au Crêt-du-Locle en 2007. Les trois consonnes FKG se réfèrent aux fondateurs Flückiger et Huguenin, une association entre un mécanicien et un dentiste. L’entreprise fabrique des limes endodontiques en nickel titane pour traiter les infections de la dent. à l’époque on les appelait des tire-nerfs, ce qui fait déjà mal rien qu’en le lisant !

À la tête de l’entreprise depuis deux ans, Didier Devaud est originaire de Corée du Sud, adopté dans une famille de la Broye à l’âge de 3 ans. Une formation d’ingénieur en biotechnologie à Sion, une carrière internationale dans le domaine dentaire passant par la Suède, les Pays-Bas, les états-Unis et la France. Son management est inspiré de la culture de chacun de ces pays.

Il explique le cœur business de FKG : « Pour soigner une infection, il faut pouvoir retirer la matière infectée tout en préservant au maximum l’émail et la dentine sains. Nous produisons l’instrument mécanique qui permet de le faire. C’est de la haute technologie. Il s’adapte à l’anatomie de chaque dent. Il doit être à la fois tranchant et flexible. Et résistant ! La plus grande peur du dentiste c’est de casser un instrument à l’intérieur de la dent. »

FKG c’est 116 collaborateurs, un chiffre d’affaires de 30 millions de dollars, réalisé pour 97 % à l’exportation. Les clients sont des dentistes et des endodontistes dans 120 pays, principalement aux états-Unis et en Europe. FKG appartient à 100 % au groupe américain Henry Schein, le plus gros distributeur mondial de matériel dentaire avec 24 000 employés.

L’usine du Crêt-du-Locle va rapatrier des activités produites aux états-Unis, en Chine et en France, ce qui réjouit son GM : « Dans les cinq ans à venir notre but est de doubler notre chiffre d’affaires. Nous allons augmenter le parc de machines et engager du personnel. »

 

Six semaines de télétravail

– Vous avez créé le télétravail estival, possible sur plusieurs semaines ?
– DD : Oui, c’est parti de l’idée suivante : si on veut concilier vie de famille et vie professionnelle, la période où l’on a vraiment l’opportunité d’être en famille c’est les vacances d’été. Après discussion au sein de la direction, on a mis en place la possibilité de faire du télétravail jusqu’à six semaines d’affilée durant l’été. Le reste de l’année, il est limité à un ou deux jours par semaine.

– Y a-t-il des compensations pour ceux qui sont sur les chaînes de production et ne peuvent pas en profiter ?
– C’est difficile d’être complètement équitable. Sur la question du télétravail, les employés de la production sont désavantagés. Mais on est attentifs à leurs souhaits et on cherche un équilibre global. Nous offrons des boissons gratuites et nous allons installer des bornes de chargement électrique avec tarif préférentiel.

– Le télétravail est remis en question dans plusieurs entreprises, vous êtes à contre-courant ?
– Pour moi c’est une discussion de dinosaures. Il faut s’adapter. Le télétravail va de pair avec un effort de digitalisation, mais il permet de recruter des talents dans presque tout le pays. Le problème c’est que beaucoup d’entreprises sont dirigées par des personnes qui n’ont jamais connu le télétravail et qui ont du mal à l’adopter, et surtout à gérer un modèle hybride. Je suis convaincu que ça renforce l’attractivité de l’entreprise. Cela dit, nous avons aussi des gens qui veulent venir au bureau tous les jours, nous l’acceptons parfaitement.

– JS : Je fais partie de ceux qui étaient conservateurs et je constate que c’est une bonne chose, mais ça doit être réglementé. Le télétravail est en passe d’entrer dans les mœurs, à la fois chez les personnes qui peuvent en bénéficier mais aussi chez celles qui ne peuvent pas.

 

FKG Usine. Des activités réalisées à l’étranger vont être rapatriées dans l’usine du Crêt-du-Locle. (photos FKG Dentaire)
FKG Usine. Des activités réalisées à l’étranger vont être rapatriées dans l’usine du Crêt-du-Locle. (photos FKG Dentaire)

FKG veut doubler son chiffre d’affaires

Fondée en 1931 à La Chaux-de-Fonds, FKG s’est installée au Crêt-du-Locle en 2007. Les trois consonnes FKG se réfèrent aux fondateurs Flückiger et Huguenin, une association entre un mécanicien et un dentiste. L’entreprise fabrique des limes endodontiques en nickel titane pour traiter les infections de la dent. à l’époque on les appelait des tire-nerfs, ce qui fait déjà mal rien qu’en le lisant !

À la tête de l’entreprise depuis deux ans, Didier Devaud est originaire de Corée du Sud, adopté dans une famille de la Broye à l’âge de 3 ans. Une formation d’ingénieur en biotechnologie à Sion, une carrière internationale dans le domaine dentaire passant par la Suède, les Pays-Bas, les états-Unis et la France. Son management est inspiré de la culture de chacun de ces pays.

Il explique le cœur business de FKG : « Pour soigner une infection, il faut pouvoir retirer la matière infectée tout en préservant au maximum l’émail et la dentine sains. Nous produisons l’instrument mécanique qui permet de le faire. C’est de la haute technologie. Il s’adapte à l’anatomie de chaque dent. Il doit être à la fois tranchant et flexible. Et résistant ! La plus grande peur du dentiste c’est de casser un instrument à l’intérieur de la dent. »

FKG c’est 116 collaborateurs, un chiffre d’affaires de 30 millions de dollars, réalisé pour 97 % à l’exportation. Les clients sont des dentistes et des endodontistes dans 120 pays, principalement aux états-Unis et en Europe. FKG appartient à 100 % au groupe américain Henry Schein, le plus gros distributeur mondial de matériel dentaire avec 24 000 employés.

L’usine du Crêt-du-Locle va rapatrier des activités produites aux états-Unis, en Chine et en France, ce qui réjouit son GM : « Dans les cinq ans à venir notre but est de doubler notre chiffre d’affaires. Nous allons augmenter le parc de machines et engager du personnel. »

 

Six semaines de télétravail

– Vous avez créé le télétravail estival, possible sur plusieurs semaines ?
– DD : Oui, c’est parti de l’idée suivante : si on veut concilier vie de famille et vie professionnelle, la période où l’on a vraiment l’opportunité d’être en famille c’est les vacances d’été. Après discussion au sein de la direction, on a mis en place la possibilité de faire du télétravail jusqu’à six semaines d’affilée durant l’été. Le reste de l’année, il est limité à un ou deux jours par semaine.

– Y a-t-il des compensations pour ceux qui sont sur les chaînes de production et ne peuvent pas en profiter ?
– C’est difficile d’être complètement équitable. Sur la question du télétravail, les employés de la production sont désavantagés. Mais on est attentifs à leurs souhaits et on cherche un équilibre global. Nous offrons des boissons gratuites et nous allons installer des bornes de chargement électrique avec tarif préférentiel.

– Le télétravail est remis en question dans plusieurs entreprises, vous êtes à contre-courant ?
– Pour moi c’est une discussion de dinosaures. Il faut s’adapter. Le télétravail va de pair avec un effort de digitalisation, mais il permet de recruter des talents dans presque tout le pays. Le problème c’est que beaucoup d’entreprises sont dirigées par des personnes qui n’ont jamais connu le télétravail et qui ont du mal à l’adopter, et surtout à gérer un modèle hybride. Je suis convaincu que ça renforce l’attractivité de l’entreprise. Cela dit, nous avons aussi des gens qui veulent venir au bureau tous les jours, nous l’acceptons parfaitement.

– JS : Je fais partie de ceux qui étaient conservateurs et je constate que c’est une bonne chose, mais ça doit être réglementé. Le télétravail est en passe d’entrer dans les mœurs, à la fois chez les personnes qui peuvent en bénéficier mais aussi chez celles qui ne peuvent pas.

 

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