L’impuissance coupable de la diplomatie environnementale

Par Olivier Kohler

Deux ans de pourparlers, plus de 170 pays réunis et un nouvel échec. Destinée à réguler une production mondiale de plastique devenue hors de contrôle, la conférence de Busan, en Corée du Sud, accouche d’une souris. Confrontés à l’urgence d’agir, les délégués ont décidé de ne rien décider. Lundi à l’aube, ils ont fini par jeter l’éponge face à l’affrontement de deux positions inconciliables. D’un côté, la « Coalition des hautes ambitions », une centaine de pays déterminés à mettre un coup de frein aux millions de tonnes de plastiques polluant insidieusement nos organismes, nos terres et nos océans. De l’autre, un quarteron de puissances pétrolières, l’Arabie saoudite, l’Iran et la Russie, hostiles à un texte contraignant, qui plaident pour mettre l’accent uniquement sur le recyclage des déchets plastiques sans pour autant y renoncer.

Ce nouvel échec de la diplomatie environnementale interpelle à l’heure où l’urgence climatique appelle à des solutions radicales.
Si rien n’est fait, la pollution plastique pourrait tripler dans le monde d’ici 2060. Les chiffres donnent le vertige avec un production mondiale qui pourrait atteindre la bagatelle de 1,2 milliard de tonnes par année. La lutte contre le réchauffement climatique pourrait à l’avenir prendre un caractère beaucoup plus contraignant. Avec cette lueur d’espoir venue de La Haye où s’est ouvert cette semaine un procès historique. Plus haute juridiction sur le plan mondiale, la Cour internationale de justice (CIJ) entame une série d’audiences pour définir les obligations juridiques des états et des pays pour lutter contre le changement climatique. L’aboutissement du combat déterminé de jeunes activistes pour qui le droit international et les gouvernements doivent protéger les populations contre les dommages actuels et prévisibles liés au climat.

 

 

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