Cuche & Barbezat se sont construits sur le clivage haut-bas de notre canton. Il y a quarante ans ! Du coup, ils ont un petit trac…
Ils en rient. Mais le doute qui les tenaille transparaît dans leurs réponses. Cuche & Barbezat, qui ont construit leur carrière sur le clivage haut-bas neuchâtelois, ne savent pas sur quel pied ils vont devoir danser en s’embarquant dans la Revue neuchâteloise. « On est à l’extérieur : on ne sait plus trop ce qui reste du clivage dont on a tant joué ! » Un questionnement et un espoir : « C’est notre fonds de commerce ! On espère qu’il en reste encore un peu », lance le duo. « S’il n’y a plus de dispute, si tout est apaisé, promis, je remonte dans le Haut. Et on relance le débat », s’esclaffe Benjamin Cuche.
Les deux compères ont vite fait de reprendre le pli : « Sérieusement, le clivage haut-bas, c’est réglé ! ça n’existe plus ! Du coup, on n’a plus de matière. On est très angoissés. Le canton a-t-il tellement changé ? C’est vrai, quoi : le train rebrousse plus à Chambrelien ! La patinoire des Mélèzes est top rénovée. Xamax culmine au sommet. Et surtout, il n’y a plus de brouillard dans le Bas ! Au fond, y a que nous qui sommes pareils ! »
N’empêche, après avoir roulé leur bosse avec succès loin de leur terroir, Cuche & Barbezat se retrouvent sous pression. « C’est vrai qu’on est comme les étrangers du HCC, on doit marquer et faire gagner le match à cette revue. On a un immense plaisir à y revenir, mais c’est vrai que si on déçoit… »
Oui, le trac est là. « Une petite pression… » Pour se rassurer, ils se disent que le public est toujours un peu le même. « Faut qu’on se dépêche, avant qu’il ne soit plus là ! (rires). On verra à la première si le bazar fonctionne. Sinon on adaptera. Mais comme on n’aime pas travailler… » (re-rires).
En sachant que l’air du temps a changé : « On ne rit plus des mêmes choses. Nos gosses nous disent «Papa, c’est la honte ton sketch ! On ne peut plus dire qu’un Fribourgeois pue, qu’un Belge est stupide… Tout ces stéréotypes sont tombés. »
Tous ? « Oui. à part peut-être au Val-de-Travers. Ou chez les réfugiés ! »
Il y a une différence de taille par rapport à « leur » revue de l’époque : « Là, on ne la produit pas. MC Roger, David Charles et les Haeberli sont aux commandes. On se met à leur service et à leur disposition. Moins de responsabilités. Moins de marge de manœuvre aussi, mais c’est aussi d’autant moins lourd à porter. Du coup, on se réjouit. Comme des petits fous. Surtout de retrouver l’Heure bleue. Qui reste le plus beau théâtre où on puisse jouer. »
→ Informations
www.revue-neuchateloise.ch
Théâtre de Colombier : 13 déc-12 janvier
L’Heure bleue : 15–19 janvier.
