Après la chute de Bachar al-Assad, la Syrie ou le grand saut dans l’inconnu

Par Olivier Kohler

Huit jours de silence et un communiqué sibyllin. Non, Bachar al-Assad n’a pas quitté précipitamment son palais de Damas pour un exil doré à Moscou. C’est son parrain russe qui a ordonné son exfiltration, la situation étant devenue hors de contrôle dans son fief de Lattaquié et dans une Syrie désormais aux mains des terroristes djihadistes. L’épilogue d’un demi-siècle de règne sans partage du régime baasiste, l’un des derniers régimes laïcs dans le monde arabo-musulman. Après un simulacre de transition institutionnel et démocratique, Mohammed al-Joulani, dont la tête est toujours mise à prix par Washington, paraît le mieux placé pour assumer la transition en Syrie. Le monde s’interroge, incrédule face aux discours rassurants des nouveaux maîtres de Damas et la crainte réelle de voir ressurgir l’état islamique aux portes de l’Europe.

La fin de cinquante ans de tyrannie sanguinaire ouvre le champ de tous les possibles aux Moyen-Orient à commencer par l’Iran. Jamais le régime des mollahs – à bout de souffle économiquement et de plus en plus contesté sur le plan intérieur – n’a paru autant fragilisé.

L’histoire s’accélère aussi pour la Suisse. Après des mois de crises et d’atermoiements, Berne normalise ses relations bilatérales avec l’Union européenne. Un accord global négocié point par point par nos diplomates qui ont obtenu des concessions face à l’intransigeance de Bruxelles. Encore faudra-t-il que le Conseil fédéral convainque le peuple et les cantons de puiser dans sa botte secrète et les milliards versés pour continuer d’accéder au marché européen. L’année 2025 va nous réserver son lot de tragédies et d’incertitudes. Le retour tonitruant de Donald Trump à la Maison-Blanche. Des élections dans une Allemagne en pleine crise. Peut-être aussi, à espérer, la perspective d’un accord de paix en Ukraine.

 

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