Tous les samedis, de 10 h à 11 h 45, le centre nordique de Pouillerel propose des cours de ski de fond si l’enneigement le permet. Le Ô s’y est immergé !
Ce samedi de janvier, le mercure indique –4° et le soleil illumine le léger manteau blanc qui recouvre La Chaux-de-Fonds. J’ai rendez-vous à 10 h tapantes sur le plat du Gros-Crêt pour l’initiation au ski de fond du centre nordique de Pouillerel. J’enfile mon équipement complet de fondeur (collant, pantalon de sport, gants, chaussures de skating et bonnet). Si vous ne possédez pas de chaussures, skis et piolets adaptés, vous pouvez en louer auprès de Lucas Baumberger, moyennant un petit billet rouge.
Deux chutes dès le départ
Une fois équipé de pied en cap, j’arrive au point de rencontre non sans mal (deux chutes dès les premiers mètres, skis aux pieds). Le responsable du centre nordique de Pouillerel Philippe Pelot (lire la Tribune du haut) s’adresse à la cinquantaine de personnes présentes pour le cours : « On va vous séparer en trois groupes : débutants, intermédiaires et confirmés. Si les pas suivants ne vous disent rien : pas de montée, le un-un et le pas de vitesse, allez dans la catégorie débutants vers ma droite. » Je me dirige logiquement à droite. Nous sommes une vingtaine de débutants, répartis en deux groupes. C’est le moniteur Sylvain Bettex qui est chargé de nous transmettre les rudiments de ce sport.
On commence par les bases
On commence en douceur sur le plat en apprenant les élémentaires du ski nordique : le pas de patineur sans les bâtons. Je l’exécute du mieux que je peux, mais je suis loin de le maîtriser. « Ne lève pas trop ta jambe pour ramener ton ski », me conseille Sylvain Bettex. Puis, c’est le moment d’apprendre à pousser avec ses piolets. À ma grande surprise, la technique ne requiert pas l’utilisation des biceps. « Mon moniteur nous disait toujours que si on n’avait pas mal aux abdos à la fin d’une séance de ski de fond, c’est qu’on faisait quelque chose de faux ! » Dès que les deux mouvements furent à peu près automatisés, nous avons tenté de combiner les deux avec plus ou moins de réussite. Et, alors que nous nous dirigions gentiment en direction des Maillards, une montée se dresse devant nous.
Et maintenant, le pas de montée !
Cette première difficulté du parcours est idéale pour apprendre le pas de montée. Le moniteur nous explique la technique avant de l’effectuer lui-même. « Cela paraît facile quand il le fait », rigole un des débutants. Je m’essaie à ce pas, mais au bout d’une montée, je suis complètement cuit. Malheureusement, pour maîtriser le geste, il faut le répéter plusieurs fois. Nous faisons donc plusieurs allers-retours et la descente est clairement le moment le plus agréable de l’exercice. À la fin d’une montée, j’entends : « Tu fais déjà du pas de vitesse, c’est très énergivore. » J’essaie donc de moins pousser sur ma jambe mais je n’avance plus dans cette fichue montée. Heureusement, on poursuit sur le plat des Maillards et c’est le moment de tester le dernier pas. Enfin ? Non c’est avant tout une aventure !
On range les skis pour le vin chaud !
Je saisis ma gourde pour me désaltérer et, après les consignes de Sylvain Bettex, je démarre le pas de vitesse. Un défaut dans mon pas vient s’ajouter à mes autres erreurs de débutant : « La coordination est bonne sur certains pas mais il y en a d’autres où les bâtons ne sont pas plantés au bon moment. » Je skie encore trois fois en effectuant ce pas avant de me lancer dans le deux-deux, le pas des fondeurs confirmés. Force est de constater que je suis encore loin de ce niveau, cela ressemble plus à un mauvais spectacle d’équilibriste qu’à du ski de fond. Heureusement pour mon corps et mon ego, c’est l’heure de la délivrance, après 1 h 45 de cours éreintant mais surtout très instructif. À la fin, les participants et moniteurs échangent autour d’un thé, d’un jus de pomme ou d’un vin chaud fournis par les Maillards. En effet, ce n’est pas seulement une initiation au ski de fond, c’est également une aventure humaine, faite de chutes et de rigolades !