La bataille des idées est lancée !

Plus la bataille est acharnée, plus la victoire est belle, a-t-on coutume de dire ! Si on se réfère à cette idée, ceux qui sortiront vainqueurs de la course au Conseil d’État neuchâtelois vivront un succès historique ! Historique et acharné, comme ce duel à couteaux (et à programmes) tirés entre la gauche et la droite. Face à la « gauche unie », la droite a dégainé son alliance afin de conserver la majorité. Cinq candidats d’un côté et cinq de l’autre, la bagarre des idées est lancée. Pendant qu’Anthony Picard est allé prendre la température dans le camp de droite, Kevin Vaucher a mis le cap à gauche. Notre face à face !

Par Kevin Vaucher
Samedi 18 janvier, le Parti socialiste, les Vert·e·s et le POP ont choisi une « maison » de circonstance pour sceller leur pacte : celui de la « gauche unie » ! C’est à la maison du Peuple que les présidents de partis ont présenté les fruits de leur union, portée par cinq candidats : Florence Nater (PS), Frédéric Mairy (PS), Céline Vara (Les Vert·e·s), Christine Ammann-Tschopp (Les Vert·e·s) et Sarah Blum (POP). C’est derrière un programme commun que la gauche entend reconquérir la majorité au Conseil d’État.

« Cet objectif me donne le vertige »
Frédéric Mairy voit même plus loin : « Nous avons aussi l’ambition d’obtenir celle du Grand Conseil. Cet objectif me donne un peu le vertige, moi qui ai toujours fait partie de la minorité jusqu’ici durant mes mandats », plaisantait-il volontiers. « Nous sommes une minorité politique qui représente une majorité populaire », s’empresse d’ajouter son chef de parti Romain Dubois. Durant cette soirée, qui a réuni près de 300 personnes, chacun des candidats a pu présenter son parcours, ses valeurs, ses idées et surtout ses convictions.

En liste pour le pouvoir… de réaliser la transition écologique
« Moi, c’est Christine (Ammann-Tschopp). J’ai bientôt 56 ans et j’aime me promener en montagne. Je viens d’un petit village de 1200 habitants (Savagnier). Je me demande chaque jour comment je peux agir concrètement pour l’environnement et je le fais : prendre le bus, manger de façon intelligente et participer à des nettoyages de cours d’eau par exemple. Si je suis en liste c’est pour le pouvoir ! Le pouvoir de réaliser cette transition écologique indispensable », laissait-elle fuser sous les applaudissements généralisés. Paroles après paroles, les militants présents ont aisément pu reconstituer les pièces du « puzzle de la gauche » pour imaginer les points clés du programme commun : un canton plus solidaire, plus équitable et plus respectueux de l’environnement.

« Il faudra tenir nos promesses »
La « gauche unie » se dit convaincue que l’amélioration du quotidien des Neuchâteloises et des Neuchâtelois passe par davantage de justice sociale et environnementale. Les questions de hausse du coût de la vie, de réduction des écarts de richesse, de lutte contre le dérèglement climatique, de lutte contre l’effondrement de la biodiversité ainsi que le développement de services publics de proximité constituent le socle de l’union. « Si nous remportons les élections, il faudra tenir nos promesses et répondre ainsi aux attentes légitimes de la population », mettait en garde Julien Gressot, président du Parti ouvrier et populaire. C’est à ce prix que les candidats élus recevront les fleurs de la population. Pour l’heure, c’est des mains de leurs présidents qu’ils ont été fleuris samedi sous les notes de Bella Ciao. Bonjour et bienvenue à la campagne 2025 !

Par Anthony Picard
Vingt-quatre heures avant que la gauche fête à la maison du Peuple, la droite lui brûlait la priorité au Cercle national de Neuchâtel. Autour des présidents du Centre, du PLR et de l’UDC : cinq candidats pour parer à un renversement de majorité ! « Sans qu’il soit question de mariage idéologique, l’alliance est unie autour de points convergents », a souligné Francis Krähenbühl, président du PLR, en ajoutant : « C’est un contrepoids à l’alliance de gauche dont le succès en ville de Neuchâtel a marqué les esprits. »

Trois candidats de La Chaux-de-Fonds
L’affiche de la droite, un subtil mélange des couleurs des trois partis, va attirer l’attention dans les Montagnes puisque la centriste Manon Freitag, l’agrarien Thierry Brechbühler et la sortante Crystel Graf viennent de la Métropole alors que le conseiller d’État Laurent Favre et le candidat Quentin Di Meo sont originaires du Val-de-Travers.

Un programme de centre droite
Pour entrer « bien formé » dans le monde du travail, l’alliance va « recentrer l’école sur ses missions fondamentales, comme la lecture, l’écriture ou le calcul », dit Crystel Graf. En matière d’économie durable et innovante, la droite désire prioriser les entreprises du canton avant de revoir les conditions cadres pour en attirer de nouvelles. « Alléger les charges en biffant certaines taxes perçues uniquement chez les employeurs du canton fait partie de nos objectifs, comme soutenir l’agriculture et ses circuits courts », déclare l’élu PLR Di Meo. Manon Freitag défend le maintien du pouvoir d’achat : « Pas question de venir avec de nouvelles taxes ou d’augmenter celles qui existent », précise l’élue du Centre qui parle de viser la stabilité économique par l’équilibre des finances.

De la sécurité et de la mobilité
Sur le volet de la sécurité, la droite veut combattre fermement la petite délinquance annonce Thierry Brechbühler en ajoutant : « Les petits délits en amènent de plus graves ». Sur ce thème de campagne, l’alliance prévoit d’augmenter les moyens pour lutter contre la cybercriminalité et renforcer la sécurité aux abords des centres d’asile. Rappelant que son département travaille sur de grands projets qui amélioreront la mobilité dans le canton, Laurent Favre veut rester à la barre pour suivre les chantiers de la H18 et de la H20 et agir pour que la ligne directe CFF se concrétise selon le projet retenu en 2023.

Baisse d’impôts de 10 % et tacle au camp d’en face
Pour diminuer la pression fiscale et attirer de nouveaux habitants, l’alliance prévoit de diminuer les impôts de 10 % sur dix ans. Cette mesure, qui profitera à toutes et tous, veut redorer le blason fiscal du canton. Pour y arriver sans compromettre l’équilibre budgétaire, la droite a la volonté de revoir le train de vie du ménage cantonal. Accusée d’avoir recours à des dépenses somptueuses, Laurent Favre prévient contre une gauche dépensière, prête à s’engager dans un processus de décroissance, « synonyme de crise économique et sociale », selon lui.

Au vu des arguments présentés par les deux fronts, le premier tour du 23 mars s’annonce chaud-bouillant !

Du côté gauche, la campagne a été lancée avec enthousiasme. (photo kva)

 

Les Vert’libéraux en arbitres ?

La polarisation du spectre politique n’a pas fait que des heureux et certains sont restés sur le carreau. C’est le cas des Vert’libéraux neuchâtelois. Réunis en assemblée le 10 décembre dernier, les membres ont désigné à l’unanimité un double ticket en vue des élections cantonales de ce printemps. Jessica Muriset (conseillère générale du Landeron) et Maxime Rognon (conseiller communal à La Grande-Béroche) tenteront ainsi de jouer les trouble-fêtes. « Le PVL a joué un rôle central au Grand Conseil lors de la dernière législature et il entend renforcer son rôle clé entre deux blocs qui ont trop souvent de la peine à collaborer », indique le parti, avec le Conseil d’État en ligne de mire. Ses priorités fortes vont vers des politiques de proximité sur les sujets liés à la santé, à l’éducation, à la formation, à la mobilité ainsi que sur les énergies.

 

Les cinq candidats du camp de droite. (photo ap)
Les cinq candidats du camp de droite. (photo ap)

Les Vert’libéraux en arbitres ?

La polarisation du spectre politique n’a pas fait que des heureux et certains sont restés sur le carreau. C’est le cas des Vert’libéraux neuchâtelois. Réunis en assemblée le 10 décembre dernier, les membres ont désigné à l’unanimité un double ticket en vue des élections cantonales de ce printemps. Jessica Muriset (conseillère générale du Landeron) et Maxime Rognon (conseiller communal à La Grande-Béroche) tenteront ainsi de jouer les trouble-fêtes. « Le PVL a joué un rôle central au Grand Conseil lors de la dernière législature et il entend renforcer son rôle clé entre deux blocs qui ont trop souvent de la peine à collaborer », indique le parti, avec le Conseil d’État en ligne de mire. Ses priorités fortes vont vers des politiques de proximité sur les sujets liés à la santé, à l’éducation, à la formation, à la mobilité ainsi que sur les énergies.

 

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