Alexandre Seydoux Le visage du sixième sens animal

Par Kevin Vaucher

Il y a des gens qui ont un sixième sens, dit-on. Alexandre Seydoux, lui, a incontestablement le « sens animal ». L’homme de 29 ans s’est engagé au sein de la SPA du Locle il y a une dizaine d’années. Il en est devenu le directeur en 2023. Une suite logique pour celui qui se voyait vivre au milieu des bêtes depuis son plus jeune âge. Cet amour des animaux et cette énergie qu’il semble partager avec eux va loin et est même allé jusqu’à sauver des vies lors de la terrifiante tempête de l’été 2023.

Le ciel qui s’obscurcit, une étrange atmosphère et comme une prémonition ! En ce 24 juillet 2023, Alexandre Seydoux sent la catastrophe arriver, fort de ce fameux sixième sens ! « J’ai senti que mes animaux étaient en danger et qu’il fallait que je les rentre au plus vite. Cela n’a pas manqué ! J’ai vu les premiers arbres s’arracher au moment précis où je terminais de les rentrer », dresse-t-il d’un air grave mais calme. Ce calme lui a permis de sauver de nombreuses vies ce jour-là. Hélas, un chat a néanmoins péri dans la catastrophe.

L’impression qu’il pense comme ses animaux
Cet épisode résume beaucoup de choses de l’engagement du futur trentenaire. Il vit tellement avec les animaux depuis toujours qu’on a l’impression qu’il pense comme eux et qu’il peut veiller sur eux, un peu comme les parents sur leurs enfants. « Il y a un peu de ça peut-être. Je suis au refuge quotidiennement, j’y passe plus de temps que dans ma maison qui n’est pas bien loin pourtant. » Ses chiens vivent avec lui en permanence et font donc partie de la troupe locloise. Une troupe qui compte 30 chats, 20 chiens et 20 autres animaux domestiques (lapin, cochon d’inde…) aux dernières nouvelles. Située loin de toute habitation, la petite communauté vit tranquillement et reçoit la visite de classes et de résidents d’EMS de temps en temps.

La pension, l’autre atout du refuge
En plus de la partie refuge, il y a une partie pension qui participe au bouillonnement de l’activité. Des pensions à prix très bas sont proposées à la SPA des Montagnes neuchâteloises. « C’est une autre façon d’éviter les abandons et une solution d’urgence en cas d’hospitalisation ou de départ précipité, nous ne laisserons jamais un animal dans le besoin. On se veut accessible au plus grand nombre. Nous voulons vraiment offrir cette prestation à la population, en plus de notre service d’accueil aux animaux abandonnés, séquestrés ou trouvés. » Un service d’utilité publique pas forcément reconnu à sa juste valeur. C’est en tout cas ce que la SPA de La Chaux-de-Fonds a souhaité révéler il y a peu.

250 000 francs de charge, aucune aide de l’état
Un constat que vous partagez ? « Oui, totalement ! Nous avons recueilli plus de 150 animaux en 2024 au Locle. Et c’est sans compter les pensions et les chats harets que nous stérilisons. Dans ce cas, ce sont plusieurs centaines d’animaux qui ont bénéficié de notre SPA. On vit sur quelques économies et dans le même temps, on s’occupe de plus en plus d’animaux. Donc les frais augmentent forcément et notre « enveloppe » s’amincit. » Les 250 000 francs de charges annuelles sont essentiellement assumées grâce à un vieux legs qui remonte à une quinzaine d’années. Mais jusqu’à quand cela va-t-il durer ? Alexandre Seydoux est très clair : « Sans soutien de l’état, il n’y aura plus de SPA dans les Montagnes d’ici deux ans. Malheureusement, beaucoup de refuges font le même constat. »

Sans soutien, une fermeture dans les deux ans, vraiment ?
Vous pourriez vraiment vous y résoudre ? « Nous ne pourrions pas faire autrement. On a besoin d’aide, c’est évident. Pour moi, c’est moralement inconcevable de fermer notre refuge. Surtout que certains de nos pensionnaires ne peuvent pas être placés et nous sommes leur dernière famille. » C’est notamment le cas de Babouche. C’est le seul chat qui occupe, en liberté totale, la vieille ferme qui fait office de chatterie depuis 2003. Le parrain du lieu en quelque sorte. « Il ne supporte pas le contact avec les autres chats et il se montre très caractériel avec les humains alors il vit ici, nourri, logé, blanchi. Au chaud… » ou presque ! La ferme de 1728 demande beaucoup d’entretien. La façade en bois laisse entrevoir plusieurs trous. « Nous faisons les travaux petit à petit et en partie par nous-mêmes, cela prend du temps. Heureusement, je peux toujours compter sur mon équipe dévouée ainsi que sur le comité, formé par neuf bénévoles. » Ne mérite-il pas d’être « brossé dans le sens du poil » ?

 

Trouver le bon humain pour le bon animal !

à la SPA des Montagnes neuchâteloises, les placements sont bien sûr recherchés mais pas à tout prix. « Nous étudions chaque dossier sérieusement pour trouver le bon foyer qui correspond au bon animal. C’est un domaine émotionnel mais il faut aussi faire preuve de raison parfois. Chaque animal est différent et ses besoins le sont tout autant. Ici, les animaux n’ont pas de « date limite » ils sont bien chez nous et ils y resteront tant qu’il n’y a pas un foyer idéal pour eux », détaille Alexandre Seydoux. Si vous êtes intéressés, vous passerez d’abord un entretien téléphonique avant de potentiellement venir en visite sur place.

Alexandre Seydoux est proche de ses animaux avec qui il vit au quotidien. (kva)
Alexandre Seydoux est proche de ses animaux avec qui il vit au quotidien. (kva)

Trouver le bon humain pour le bon animal !

à la SPA des Montagnes neuchâteloises, les placements sont bien sûr recherchés mais pas à tout prix. « Nous étudions chaque dossier sérieusement pour trouver le bon foyer qui correspond au bon animal. C’est un domaine émotionnel mais il faut aussi faire preuve de raison parfois. Chaque animal est différent et ses besoins le sont tout autant. Ici, les animaux n’ont pas de « date limite » ils sont bien chez nous et ils y resteront tant qu’il n’y a pas un foyer idéal pour eux », détaille Alexandre Seydoux. Si vous êtes intéressés, vous passerez d’abord un entretien téléphonique avant de potentiellement venir en visite sur place.

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