En plein Dry January il fallait oser !

Par Anthony Picard

Un non-filtré au goût de reviens-y

C’est sur un ton dubitatif, narquois, voire carrément hostile qu’a été accueillie l’annonce de la sortie du non-filtré sur le site unique des abattoirs de La Chaux-de-Fonds. Pas pour le lieu, ce n’était pas une première historique, mais parce que la Métropole a été choisie comme site unique pour célébrer les 50 ans de la trouvaille au père Godet, un vigneron d’Auvernier.

Retour avec Mireille Bühler sur ce succès qui a rassemblé 1700 personnes, en plein Dry January, et sur le programme de Vins et Terroir 2025.

– Il fallait être gonflée pour oser ce tour de force aux anciens abattoirs ?
– C’est vrai que ce choix ne coulait pas de source et j’avoue avoir mal dormi avant que cette soirée ne tienne toutes ses promesses. En même temps, c’était l’unique endroit capable d’accueillir 36 vignerons, d’organiser la dégustation et de faire la fête. Pari gagné puisque sur 1700 visiteurs, au moins 700 venaient du littoral (ndlr : à l’heure du sondage chez les vignerons pour savoir où sera présenté le non-filtré en janvier 2026, le succès rencontré aux anciens abattoirs devrait jouer un rôle).

– Déguster à la Tchaux c’est bien, mais à quand un vignoble dans les Montagnes ?
– La station viticole d’Auvernier évalue les conséquences du réchauffement climatique. La température qui augmente entraînera des conséquences problématiques pour la vigne vers 2050. Certains cépages, comme le pinot, devront être remplacés par la syrah, le malbec ou le merlot. Planter en altitude pourrait aussi être une alternative et des projets sont actuellement à l’étude

– La Chaux-de-Fonds capitale culturelle et ville du goût en 2027, vous y serez ?
– Oui, via mon engagement dans le comité de la Semaine du goût. Quant à Capitale culturelle, nous serons certainement associés à cet événement qui placera La Chaux-de-Fonds au centre de l’actualité même si, aujourd’hui, nous ne disposons pas encore d’informations.

– Qu’est-ce qui se vend le mieux hors frontières cantonales et fédérales ?
– Seul le 1 % sort de Suisse alors que 30 % de nos vins sont vendus dans les autres cantons avec en tête l’Œil-de-Perdrix, suivi du pinot noir et du non-filtré. L’absinthe est bien représentée mais possède encore un large potentiel de développement si l’interprofession parvenait à rallier tous les producteurs. N’oublions pas nos fromages, le Bleuchâtel, le Gruyère pour ne citer qu’eux ou encore le saucisson neuchâtelois ou la fameuse bérudge du Val-de-Ruz.

– Qu’est-ce qui a évolué depuis votre prise de fonction en septembre 2020 ?
– Le Covid m’a permis de prendre mes marques et à l’association de passer à l’ère numérique. Ce qui est différent en 2025, c’est l’affluence des demandes et le nombre d’événements. Un signe qui démontre la vivacité de notre association. Gestion des commandes, plateformes de réservation, accompagnement de nos membres sur les réseaux sociaux, rayonnement : c’est une grande activité pour une petite équipe exclusivement féminine (3,3 ETP). Ce qui ne cesse d’augmenter aussi ? La palette de produits labellisés qui est passée de 120 à 380 articles.

– Comment se portent les producteurs de produits du terroir ?
– Globalement ils se portent bien même s’il a fallu revenir sur terre après la fermeture des frontières lors de la pandémie. Je note toutefois que les hausses à répétition des «primes maladie» du mois d’octobre freine la consommation dans cette période charnière de l’année.

Mireille Bühler
Notre interlocutrice est originaire et habite le Val-de-Ruz. Fille d’agriculteurs, celle qui dirige depuis septembre 2020 «Vins et Terroir Neuchâtel» anime une équipe de quatre collaboratrices totalement dédiées à la promotion des produits du canton. Avec son goût du travail bien fait, hérité d’expériences chez les grands horlogers, la directrice mène des opérations pour mieux les faire connaître . « Je suis fière de promouvoir la diversité de nos produits », confie Mireille Bühler. Une nécessaire profession de foi alors que la consommation d’alcool diminue.

Les cépages
379 hectares sont cultivés en rouge soit 63 % du vignoble neuchâtelois. Le pinot noir représente 334 hectares à lui seul, soit 55 % du total. Le gamaret et le garanoir représentent le 4 % du vignoble avec respectivement 14 hectares et 9 hectares. 225 hectares, soit 37 % du vignoble sont plantés en cépage blanc. Le chasselas représente le 25 % de la surface totale (150 ha), le chardonnay 4 % (26 ha) et le pinot gris 4 % (24 ha).

 

Calendrier
Festin neuchâtelois, le 9 mars
Road show du 24 au 28 mars (Zürich, Bâle, Soleure, Berne et Fribourg)
Caves ouvertes, 9 et 10 mai
Village vigneron à la fête des vendanges, 26 au 28 septembre
Marché des produits du terroir à Cernier 25 et 26 octobre
Sortie non-filtré, 21 janvier 2026

Pauline Maire, Maï Lienhard, Mireille Bühler et Emilie Roemer, une équipe de choc au service des vins et produits du terroir du canton (dr).
Pauline Maire, Maï Lienhard, Mireille Bühler et Emilie Roemer, une équipe de choc au service des vins et produits du terroir du canton (dr).

Calendrier
Festin neuchâtelois, le 9 mars
Road show du 24 au 28 mars (Zürich, Bâle, Soleure, Berne et Fribourg)
Caves ouvertes, 9 et 10 mai
Village vigneron à la fête des vendanges, 26 au 28 septembre
Marché des produits du terroir à Cernier 25 et 26 octobre
Sortie non-filtré, 21 janvier 2026

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