Le Conseil communal de la Chaux-de-Fonds au complet, réuni sur une longue table disposée dans la buvette des juniors de la patinoire des Mélèzes. Et derrière elle, les joueurs du HCC en train de s’entraîner. Le symbole était parfait, ce 14 février, lors de la présentation du plan de bataille autour du projet de la nouvelle patinoire. Pendant que les artistes occupent la glace, les politiciens sont en première ligne ! Et il va y avoir du sport dans les prochaines semaines.
« C’est l’un des chantiers du siècle », commençait immédiatement le conseiller communal Jean-Daniel Jeanneret. Il ne tardait d’ailleurs pas à entrer dans le vif du sujet : « Un projet d’une telle ampleur implique nécessairement des coûts d’ampleur également. » La reconstruction du nouveau complexe avec deux patinoires, dont une enceinte ultra moderne pour le HCC, coûtera 69 millions de francs. « La question a rapidement été de savoir comment ne pas trop impacter les finances », ajoutait-il en rappelant que la dette de la ville aurait été alourdie de 14 % si elle en avait supporté le coût à elle seule. On fait le point sur le dossier en cinq éléments clés :
1. Prochaine étape : le 19 mars à la Maison du peuple (et sur internet)
La solution va venir de la création d’une fondation public-privé, en partenariat avec la Fédération neuchâteloise des entrepreneurs. Pour se faire, un copié-collé de ce qui a été fait il y a une quinzaine d’années – avec le remplacement du CPMB de Colombier – a été fait ! La Ville sera représentée de façon majoritaire dans cette fondation qui aura à charge de gérer les emprunts, de conduire les travaux puis d’entretenir le nouvel écrin durant 30 ans. « La mise à l’enquête et l’octroi du permis de construire (avec la gestion des éventuelles oppositions au projet) se feront en 2025 et 2026 alors que les travaux devraient s’étaler de 2026 à 2029 », précise le président de la Ville Thierry Brechbühler. La prochaine étape aura lieu le 19 mars prochain avec une séance extraordinaire du Conseil général à la Maison du peuple, entièrement dédié à cette question de patinoire. La séance sera aussi visionnable en direct sur le site internet de la Ville.
2. Entraînements à Saint-Imier, matches à Neuchâtel ?
Dès que la construction aura vu le jour, La Chaux-de-Fonds devra payer un coût net de 3.2 millions de francs par année. Le HCC verra quant à lui son loyer passer du simple au trimple pour s’arrêter à 160’000 francs par an. « Avec un projet d’une telle envergure, il était illusoire qu’il n’y aurait pas d’augmentation de loyer. C’est un coût qui nous semble adapté », réagi Olivier Calame. Le président du club des Mélèzes a aussi évoqué la possibilité de voir son équipe contrainte d’évoluer sur une autre patinoire durant une partie des travaux. Pour lui, rien n’est joué d’avance : « Si nous pouvons rester aux Mélèzes dans des conditions de sécurité suffisantes et avec une capacité de remplissage pas trop entamée, nous le ferons ! » Le conseil communal a quant à lui indiqué qu’en cas d’exil forcé, des solutions ont déjà été trouvées à Saint-Imier, pour les entraînements, ainsi qu’à Neuchâtel, pour les matches.
3. Capacité : 6521 places au total dont 60% debout
Dans le projet présenté le 14 février, la capacité de la nouvelle patinoire est fixée à 6521 places au total. 3850 debout et 2671 assise. « Cette répartition permet de répondre aux besoins de tout le monde tout en conservant l’effet chaudron des Mélèzes », félicitait Thierry Brechbühler. « Il est important de spécifier que ce chaudron sera partagé par plusieurs acteurs sur la glace comme le club des patineurs, l’école de hockey et Star Chaux-de-Fonds », appuyait Olivier Calame en rassembleur. « Rassembler », c’est l’un des termes qui est souvent revenu aujourd’hui pour parler de cette future enceinte.
4. Nom de patinoire : 300’000 francs par année de recettes ?
« Nous pensons vraiment que le HCC joue un rôle de cohésion dans notre Ville », tirait le premier Théo Huguenin-Elie. Son collègue Théo Bregnard soulignait « que si l’entier du Conseil communal prenait la parole sur ce projet, c’est parce que chacun de ses membres veut montrer son attachement aux futures Mélèzes. D’ailleurs, en parlant de nom de patinoire, Thierry Brechbühler a confirmé des discussions avec différents partenaires économiques potentiels mais rien de définitif pour l’instant. « Il est encore trop tôt », déposait Jean-Daniel Jeanneret, estimant quand même que le « naming » de la patinoire rapportera environ 300’000 francs par année, sur dix ans.
5. Viteos : vers un complexe de pointe en matière d’énergie
Que faut-il maintenant pour que les choses avancent ? « Du courage et de l’ambition », a envoyé Théo Huguenin-Elie. Deux valeurs qui parlent à l’entreprise Viteos, représentée par sa présidente du conseil d’administration Josette FRésard : « C’était inconcevable pour nous de ne pas participer à ce projet. Il est très important pour nous et très motivant pour nos collaborateurs. Comme le HCC, nous sommes proches de la population et de ses attentes. Nous voulons une gestion ‘picobello’ de l’énergie dans la future patinoire. Tout devra être mieux gérer, le chaud et le froid. » Le photovoltaïque sera un précieux allié dans la manœuvre. « Le changement va être drastique entre la passoire énergétique que sont actuellement les Mélèzes et le complexe de pointe que nous imaginons d’un point de vue énergétique », promet-elle avec une ferveur digne d’une chaude soirée de victoire du HCC.