À 12 ans, cette Chaux-de-Fonnière au parcours mouvementé est devenue la plus jeune karatéka retenue en équipe de Suisse. Découvrez le parcours d’une « gamine » qui retourne le cours de l’histoire !
« La philosophie des arts martiaux doit davantage être transmise dans les écoles » : tel est le souhait des parents de Gioia Pace après avoir vu leur fille traverser de rudes épreuves durant sa scolarité.
La gifle de trop qui a tout déclenché
La Chaux-de-Fonnière de 12 ans a découvert le karaté après avoir été confrontée à du harcèlement scolaire. « J’ai été souvent mise à l’écart. On se moquait de moi, car j’avais des boutons sur le visage. Il y avait même un clan anti-Gioia pendant un an et je ne comprenais pas pourquoi. Un jour, après un cours de natation, une fille est venue vers moi et m’a mis une claque sur la joue devant tout le monde. Je n’ai pas réagi sur le coup. Ma mère a assisté à la scène et a piqué une crise. En rentrant et voyant la marque rouge sur mon visage, elle m’a dit que c’était assez et que j’allais apprendre à me défendre », témoigne-t-elle. Après avoir testé plusieurs disciplines, Gioia est tombé sur le karaté il y a sept ans : « Mon petit cœur me disait de ne pas le faire. Mais ma mère m’a dit que si je n’y allais pas, c’est son 37 dans les fesses qui allait me faire bouger », sourit-elle. Avant de poursuivre : « Le 1er cours, on m’a appris à casser un bras. C’est là que j’ai su où était ma place et que j’allais pouvoir me défendre. »
« C’est une vraie Tortue Ninja »
Désormais, Gioia vit, mange et dort karaté. Une passion qui l’anime au quotidien et qu’elle partage avec sa famille. « Le karaté a changé ma vie. Il m’a forgé un caractère et m’a enseigné sa philosophie et ses valeurs : respect, discipline, volonté, humilité. » à côté de ses études à Numa-Droz, elle s’entraîne 7 jours sur 7 dans son dojo, à la maison ou au Neuchâtel Karaté Do aux côtés de ses entraîneurs. « C’est une Tortue Ninja. On a dû la freiner, car elle s’entraînait trop. Aujourd’hui, tout le monde l’idolâtre et veut traîner avec elle », sourit sa mère Paolina. La jeune prodige a décroché une vingtaine de podiums depuis ses débuts en compétition et une sélection en équipe nationale en novembre dernier. Elle est la plus jeune karatéka retenue en équipe de Suisse. « Je ne m’imaginais pas y entrer tout de suite. Avec mes coachs, on s’était donné comme objectif d’y entrer dans deux ou trois ans. Alors quand on a reçu l’appel, on a été très surpris. » « Elle le mérite. C’est pour ça qu’on vit cette aventure, ce rêve, ensemble », déclare son père Salvatore qui a lancé récemment un crowdfunding pour chercher des sponsors et lancer la carrière de sa fille.
« Je veux être championne du monde »
Si elle souhaite être criminologue dans le futur, Gioia a un rêve dans le karaté : « Je veux être championne du monde. » Elle vise notamment une participation aux Jeux olympiques de la jeunesse 2026 prévus à Dakar. En attendant, la jeune athlète se concentre sur sa saison actuelle où elle sera alignée aux internationaux de Bâle, à la Swiss League de Zurich ainsi qu’à l’étranger en Espagne, en Croatie, en Pologne ou encore en Italie. Son message : « Ne jugez pas les personnes par leurs apparences. Et surtout, on n’a qu’une seule vie. Si tu veux faire quelque chose, fais-le ! »
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