Heureuse et fière d’y être !

Par Anthony Picard

C’est fait, depuis le 1er mars, la régionale Pauline Bessire a repris les rênes du festival de la Plage des Six-Pompes. Choisie pour sa parfaite acclimatation à l’équipe organisatrice, cette plagiste n’est pas une inconnue de l’association AGORA, faîtière du festival.

La petite Pauline a très vite baigné dans l’ambiance du festival. « Mes parents faisaient du théâtre et fréquentaient le festival. J’avais 5 ans et j’adorais filer m’asseoir au premier rang des spectateurs », se souvient celle qui habitait à deux pas des Marronniers. L’ancrage justement, une valeur sur laquelle la nouvelle directrice veut travailler pour encore mieux attirer les visiteurs des Montagnes.

Cinq mois avant l’événement d’août, alors que les préparatifs vont bon train et que les méninges phosphorent déjà sur 2026 et Capitale culturelle suisse 2027, Le Ô a rencontré la nouvelle responsable.

– Comment devient-on Madame la directrice ?
– Le fait d’avoir grandi proche du festival, d’avoir des parents engagés dans le milieu du théâtre et de la culture, je suis tombée dans la marmite toute petite. Mon rapport avec les Six- Pompes est profond et s’inscrit dans la durée, d’abord comme spectatrice, puis comme jeune bénévole, et enfin comme salariée au sein de la coordination. J’ai fait mes gammes avant d’être promue directrice.

– Vous étiez faite pour le job ?
– La culture n’a pas toujours été mon objectif. De par mes études, je me suis d’abord tournée vers la géopolitique, écoutant avec avidité les chroniques de Bernard Guetta sur France Inter. Et puis finalement la culture et cette énergie du « faire ensemble » m’a rattrapée. Après l’uni, j’avais besoin de sortir des auditoires et de « faire », j’ai donc cherché les opportunités qui pouvaient me permettre de mettre les mains dans le cambouis.

– Et alors ?
– Pour mieux comprendre le fonctionnement de la Plage, mon festival de cœur, j’ai approché le comité de l’association Agora et y suis entrée en 2018. En parallèle, le passage au NIFFF a été un déclic et j’ai dès lors su que je voulais travailler dans l’événementiel. J’ai ensuite assisté à l’achat de l’immeuble du Pantin par l’association Agora avant de prendre la responsabilité du chantier de rénovation qui s’est étalé sur 2 ans et demi. Me frotter au milieu de la construction m’a forgé le caractère et m’a donnée confiance pour prendre des décisions.

– Professionnellement, quel est votre meilleur souvenir ?
– Il y en a tant ! Parmi eux, le premier jour de l’édition 2024, à la fin des discours officiels, on venait de vivre un grand moment, notamment en présence de la conseillère fédérale en charge de la culture. Se rendre compte d’un coup qu’on y était, que tout se passait comme prévu, qu’il y avait du monde sur les scènes, aux bars, c’était presque irréel après les événements de l’été 2023. Un moment de délivrance partagé avec mes collègues dans un grand câlin collectif.

– Vous avez déclaré vouloir stabiliser le festival, ça bougeait trop ?
– Depuis 2019, nous avons sauté d’une situation extraordinaire à l’autre. On n’a fait que réinventer le festival. Cette année, notre souhait est d’enfin avoir le temps de travailler sur les détails en se basant sur l’expérience 2024. Cette prochaine édition aura donc un visage très similaire à la précédente.

– Sept salariés et jusqu’à 490 bénévoles pour assurer le succès de l’événement. Vous ambitionnez de reprendre la direction de Paléo ou des Eurockéennes ?
– Ni l’un ni l’autre, car à leur échelle, ces événements ont les mêmes contraintes que la Plage des Six-Pompes. Un jour viendra peut-être où je viserai une occupation s’inscrivant davantage dans une durabilité plus stable que celle bien éphémère d’un festival.

– Vous avez grandi dans le théâtre, pourquoi ne pas être sur les planches ?
– Parce que j’ai le trac (rire) et que j’aime les coulisses ! Mais au final, cette nouvelle fonction au sein de la Plage me pousse sur le devant de la scène, donc j’ai déjà les deux pieds dessus.

– À 28 ans, vous chapeautez une organisation à risques pour un maigre salaire, pourquoi ?
– Le salaire ne fait pas tout. Le travail d’équipe, la reconnaissance, c’est valorisant au même titre que d’être la première directrice de la Plage. En plus je crois aux opportunités et au bonheur qui vient avec… Tout vient à temps !

– Vous logez artistes et bénévoles. Après le retrait de surfaces à La Meute, La Sombaille et à Bikini, affrontez-vous une crise du logement ?
– Oui une crise du logement collectif, un constat assez triste. Consciente que chacun doit s’en sortir, je ne cache pas ma stupéfaction d’avoir reçu des augmentations de 40 % sur le prix de certains hébergements. On travaille sur des solutions mais je confirme que c’est le sujet compliqué de l’édition 2025.

 

Le portrait minute

– De quoi avez-vous peur ?
– J’ai tout une liste ! Les serpents, les araignées, le vide. Et en parlant de lui, je me souviens m’être évanouie au sommet du Grand Temple.

– Quel est votre plat préféré ?
– La réponse n’est pas simple car je suis hyper gourmande. Mes favoris, la moussaka, les râmen, les champignons avec comme grand rêve celui d’apprendre à les reconnaître.

– Quel objet emporteriez-vous sur une île déserte ?
– Un cahier et un crayon.

– Vous êtes plutôt analogique ou digital ?
– Digital pour le travail, mais je reste encore très attachée aux livres, bandes dessinées, carnets.

– Ce que vous détestez chez les autres, et chez vous ?
– Couper la parole aux autres, ne pas leur laisser d’espace m’énerve profondément.

Chez moi, c’est ma capacité à très vite me dévaloriser.

– Enfant, de quel métier rêviez-vous ?
– Longtemps celui de criminologue parce que j’étais fan de la série Les Experts. à la maison, j’avais aménagé un vrai laboratoire où je confectionnais des moules en plâtre rapide. Grâce à mon appareil photo et avec mon frère et mes cousins, on réalisait des petits films et des romans-photos principalement sur des enquêtes policières. Je me suis aussi souvent imaginée dans des rôles d’aventurière et de chevalière.

– Votre personnalité vivante neuchâteloise ?
– Didier Burkhalter et Philippe Lazzarini.

– Pour ou contre la nouvelle patinoire des Mélèzes ?
– Je suis pour, à condition que l’investissement ne péjore pas les autres acteurs culturels ou sportifs de la ville. Nous avons besoins d’infrastructures de qualité qui servent à la jeunesse.

– Que dit votre boule de cristal pour le Conseil d’état ?
– Céline Vara, Crystel Graf, Frédéric Mairy, Sarah Blum et Florence Nater.


→ Pauline Bessire

Née à La Chaux-de-Fonds en 1996, elle fréquente toute petite les scènes et les festivals. Après avoir décroché son bachelor en relations internationales à Genève, elle obtient en 2021 un certificat en communication et marketing à Lausanne. Adhérente à l’association Agora, elle découvre peu à peu les arcanes de la Plage. Après avoir travaillé pour le Festival du film fantastique de Neuchâtel, Pauline Bessire mène à bien le projet de la rénovation du Pantin, avant d’intégrer l’équipe d’organisation. Après le retrait de Hugues Houmard, elle lui succède au poste de directrice.

Motivée, engagée, celle qui veut faire de la fonction « un modèle de gouvernance participative » se dit choquée par rapport au sexisme ambiant. « Les réactions n’ont de loin pas toutes été positives sur la nomination d’une femme à la direction », confie Pauline Bessire en remarquant que les vieux clichés machistes ne sont pas morts.

→ Édition 2025 de la Plage des Six-Pompes
Du 5 au 10 août 2025, le festival réunira une cinquantaine de compagnies suisses et internationales.

 

 

 

 

Le portrait minute

– De quoi avez-vous peur ?
– J’ai tout une liste ! Les serpents, les araignées, le vide. Et en parlant de lui, je me souviens m’être évanouie au sommet du Grand Temple.

– Quel est votre plat préféré ?
– La réponse n’est pas simple car je suis hyper gourmande. Mes favoris, la moussaka, les râmen, les champignons avec comme grand rêve celui d’apprendre à les reconnaître.

– Quel objet emporteriez-vous sur une île déserte ?
– Un cahier et un crayon.

– Vous êtes plutôt analogique ou digital ?
– Digital pour le travail, mais je reste encore très attachée aux livres, bandes dessinées, carnets.

– Ce que vous détestez chez les autres, et chez vous ?
– Couper la parole aux autres, ne pas leur laisser d’espace m’énerve profondément.

Chez moi, c’est ma capacité à très vite me dévaloriser.

– Enfant, de quel métier rêviez-vous ?
– Longtemps celui de criminologue parce que j’étais fan de la série Les Experts. à la maison, j’avais aménagé un vrai laboratoire où je confectionnais des moules en plâtre rapide. Grâce à mon appareil photo et avec mon frère et mes cousins, on réalisait des petits films et des romans-photos principalement sur des enquêtes policières. Je me suis aussi souvent imaginée dans des rôles d’aventurière et de chevalière.

– Votre personnalité vivante neuchâteloise ?
– Didier Burkhalter et Philippe Lazzarini.

– Pour ou contre la nouvelle patinoire des Mélèzes ?
– Je suis pour, à condition que l’investissement ne péjore pas les autres acteurs culturels ou sportifs de la ville. Nous avons besoins d’infrastructures de qualité qui servent à la jeunesse.

– Que dit votre boule de cristal pour le Conseil d’état ?
– Céline Vara, Crystel Graf, Frédéric Mairy, Sarah Blum et Florence Nater.


→ Pauline Bessire

Née à La Chaux-de-Fonds en 1996, elle fréquente toute petite les scènes et les festivals. Après avoir décroché son bachelor en relations internationales à Genève, elle obtient en 2021 un certificat en communication et marketing à Lausanne. Adhérente à l’association Agora, elle découvre peu à peu les arcanes de la Plage. Après avoir travaillé pour le Festival du film fantastique de Neuchâtel, Pauline Bessire mène à bien le projet de la rénovation du Pantin, avant d’intégrer l’équipe d’organisation. Après le retrait de Hugues Houmard, elle lui succède au poste de directrice.

Motivée, engagée, celle qui veut faire de la fonction « un modèle de gouvernance participative » se dit choquée par rapport au sexisme ambiant. « Les réactions n’ont de loin pas toutes été positives sur la nomination d’une femme à la direction », confie Pauline Bessire en remarquant que les vieux clichés machistes ne sont pas morts.

→ Édition 2025 de la Plage des Six-Pompes
Du 5 au 10 août 2025, le festival réunira une cinquantaine de compagnies suisses et internationales.

 

 

 

 

Découvrez nos autres articles