Si le nez de la « créature de bois » Pinocchio s’allonge à chaque mensonge, le « Muzoo » de Yasmine Ponnampalam « s’allonge » dans le temps pour combler son amour des animaux depuis plus de 20 ans. La responsable du secteur zoologique de Muzoo a du travail plein les bras : soins, management, gestion, elle fait « tout pour faire tourner le parc du mieux possible », 7 jours sur 7 et 365 jours par année. Rencontre !
Le parc zoologique Muzoo est l’un de ces lieux qui comptent à La Chaux-de-Fonds, un repère. Lorsqu’on évoque nos souvenirs de famille à Noël, rare sont les années où une anecdote en lien avec le « Bois du petit » ne ressort pas entre le plat et la bûche. Le mot « famille » colle parfaitement à cette institution où se côtoient dix soigneurs, un agent technique, des apprentis ainsi que des civilistes, sans oublier les bénévoles pour la station de soins pour les animaux sauvages (lire ci-contre).
Engagement sans failles depuis le 14 mars 2025
Dans cette famille, Yasmine Ponnampalam occupe un rôle de choix. Cette ancienne étudiante en ethnobiologie à l’université de Neuchâtel a dédié sa vie aux animaux. Son job d’étudiante, elle l’a passé au Papiliorama. « C’est là que j’ai aussi obtenu mon CFC de gardienne d’animaux », ajoute-t-elle. Il y a 20 ans, quasiment jour pour jour – c’était le 14 mars 2005 – , elle a trouvé un endroit idéal où elle pouvait déployer pleinement son amour pour les bêtes : Muzoo ! « Déjà 20 ans, c’est fou ! Il y a eu tellement d’évolution durant toutes ces années. Les normes ont changé et le rapport de la population avec les animaux s’est heureusement bonifié. On sent aujourd’hui que leur bien-être est quelque chose qui compte pour beaucoup. »
Quatre cents animaux dont il faut s’occuper tous les jours
« Depuis le début, Muzoo s’est donné pour rôle l’éducation à l’environnement et à la protection des espèces. On participe aussi à des programmes de reproduction comme avec le lynx ou le crocodile d’Afrique de l’Ouest. » Cette composante pédagogique a été renforcée récemment avec l’engagement d’une médiatrice scientifique. Si l’enclos des ours est désormais vide, c’est un signe de plus de l’évolution des mœurs. « Il n’était plus adapté et cela ne faisait plus sens de continuer comme ça. En revanche, le vivarium a été entièrement refait tout comme l’espace des loutres cendrées. » Faire que les 400 animaux soient bien, au propre (beaucoup de nettoyages) et en pleine santé (suivi vétérinaire adapté) est l’un des fils rouges quotidiens des soigneurs.
La nourriture : entre invendus et poisson frais du lac
« Préparer la nourriture en est un autre. C’est très important de respecter des plans d’alimentation précis pour chaque espèce. » La nourriture est notamment pesée avant d’être servie. « Pour la plupart, il s’agit d’invendus. Mais il y a aussi une partie que nous devons acheter. La viande vient directement des abattoirs, à prix préférentiel puisqu’il s’agit de viande impropre à la consommation humaine. » Et le poisson (blanc), c’est directement du lac de Neuchâtel qu’il est « tiré » par des pêcheurs. De quoi allonger le « Muzoo » des animaux mais de plaisir cette fois-ci…