Après avoir remporté le titre deux saisons de suite, le HC La Chaux-de-Fonds — associé aux autres acteurs concernés par le projet — disputait une autre forme de finale, mercredi soir, à la Maison du peuple : le vote sur l’octroi d’un droit de superficie à la Fondation pour le développement des sports de glace, permettant ainsi la reconstruction des patinoires des Mélèzes. Autrement dit, le Conseil général devait dire si, oui ou non, il donnait son feu vert au projet de 69 millions pour créer un nouveau complexe glacé. Les débats ont parfois été chauds — et longs — mais le législatif a finalement dit oui au « chantier du siècle », moyennant quelques amendements !
La cloche du début de séance a sonné sur le coup de 19 h 30 (allez 19 h 31 mais passons). Via la voix de Jean-Pierre Bechbühler, l’UDC a été le premier parti à se prononcer, se disant « convaincu par la pertinence du projet et soulignant un modèle de financement innovant ». Le Centre a abondé dans le même sens en déclarant « qu’il était impératif d’agir aussi pour le sport » à La Chaux-de-Fonds. Le PS a enchainé en avouant « être séduit par l’enveloppe de la nouvelle patinoire » mais regrettant « une presque absence de financement privé ». La charge annuelle de 3,2 millions de francs, sur trente ans, a aussi laissé une partie du groupe perplexe. « C’est pourquoi il est divisé sur le sujet même s’il le soutien assez largement. »
Le financement privé en question
Lara Zender, du POP, a enfoncé le clou, approuvant le besoin des nouvelles patinoires mais dénonçant la mise en place du partenariat public-privé. « En l’occurrence, il n’y a aucun soutien financier émanant du privé et c’est ce qui nous rend dubitatifs. En revanche, la décision du Grand Conseil de solliciter un soutien financier du canton (lire encadré) va dans le bon sens », a t-elle nuancé. Le POP a néanmoins prévenu : « Nous nous abstiendrons ou rejetterons le projet tel qu’il est actuellement ». « En l’état », ce sont aussi les mots utilisés par Grégory Rochat pour exprimer les doutes des Vert-e-s sur ce projet. « Est-il bien raisonnable de vouloir créer de la glace en plein mois de juillet alors que le thermomètre affiche 30 degrés à l’extérieur », a-t-il questionné avant de se demander « où était le financement cantonal. »
« Le projet est cher mais c’est un investissement »
En résumé, le groupe des Vert-e-s s’est montré partagé tout en annonçant son soutien à certains amendements traités par le Conseil général lors de la soirée. Le « montage financier » était aussi dans le viseur des Vert’libéraux qui résumaient « la chose » ainsi : « Oui le projet est cher mais c’est un investissement et un pari sur l’avenir. Nous soutiendrons donc l’octroi de superficie à la Fondation », a soufflé Pascal Kaufmann. Le PLR a pris le puck au bond en vantant les mérites et le rôle de la Fédération neuchâteloise des entrepreneurs dans le système de financement envisagé. Assurant dans la foulée le Conseil communal de son soutien.
« Pas un luxe mais une nécessité »
Le président de la Ville Thierry Brechbühler a résumé les débats en une phrase choc : « Ce n’est pas un luxe mais une nécessité pour la vie sociale, économique et touristique. Par ailleurs, notre partenariat étroit avec Viteos place le projet dans une logique de transition écologique et est une réponse adaptée aux défis de demain. Refuser ce projet, c’est renoncer à une chance unique et ce serait un retour en arrière regrettable. » Pour contre-attaquer sur les réserves exprimées au cours de la soirée, il a répondu question après question aux différents intervenants. L’impact environnemental des futures patinoires a cristallisé une partie des interrogations.
Sept millions à trouver
Les amendements, eux, ont tourné autour de considérations financières. Les votes ont débuté après deux heures de séance. Le premier concernait l’extinction du droit de superficie, après les 30 ans. Unanimité sur la question ! Après ces 30 ans, la reconduction du droit de superficie ou l’achat des infrastructures à la valeur résiduelle de 10 millions a été la solution approuvée. Deuxièmement, le Conseil général a autorisé la Ville à cautionner les emprunts de la Fondation à hauteur de 62 millions maximum. Ce qui signifie que le Conseil communal s’engage à trouver 7 millions « ailleurs », selon son propre amendement (accepté à l’unanimité).
Location de la patinoire
Troisièmement, le loyer annuel prévu initialement à hauteur 3,8 millions pour la location des patinoires (par la Ville, versé à la Fondation) a été revu à la baisse. Il sera de 3,5 millions maximum pendant 30 ans (validé par 39 oui, une abstention). Finalement, il était très exactement 23h20 lorsque le législatif a clôturé la séance, validant sa « ruche de glace » au bout du bout de ce qui s’apparentait à une longue prolongation à mort subite. Pour rappel, le délai référendaire est de 40 jours à compter de la décision du Conseil général. Une votation populaire peut être obtenue si 10 % du corps électoral la demande.
