Plus que jamais temps de se protéger

Par Anthony Picard

En 2024, notre canton a enregistré une hausse de 6 % des infractions, portant leur nombre à 13 034. Un peu plus de 6000 infractions concernaient des vols dans l’espace physique ou numérique. Autre chiffre alarmant : celui des actes de violence domestique qui augmente de 40 % avec 700 cas pour 2024. En explosion, celui de la cybercriminalité avec des auteurs qui redoublent de créativité dans leurs scénarios de pièges en ligne. Sur le Net en 2024, les fraudes aux investissements ont augmenté de 77 %, les arnaques à la romance de 114 % et celles dites « au président » de 125   %. Le préjudice total pour ce type d’infractions s’est élevé à 7,8 millions de francs, soit 15 % d’augmentation par rapport à 2023.

En marge de cette statistique rendue publique par la police cantonale, Le Ô a rencontré les directeurs des sociétés NSA Sécurité et EGS Sécurité, deux entreprises qui proposent une large palette de services pour protéger les privés et les collectivités publiques. Toujours discrets sur leurs activités, MM. Nicolas Rohrbach et Patrick Schmidt ont accepté de répondre à nos questions.

Comment se protéger ?
Les réponses sont les mêmes à Colombier et à La Chaux-de-Fonds. Si le risque zéro n’existe pas, un minimum de jugeote permet d’éviter les convoitises et de susciter l’intérêt. Parmi les bons conseils, les professionnels recommandent d’éviter de se pavaner sur les réseaux sociaux, d’exposer biens et train de vie entre amis et plus généralement de faire preuve de discrétion. Cela ne garantit pas que les voleurs resteront à distance mais permet de diminuer le risque significativement.

La police recommande de programmer l’éclairage en cas d’absence, est-ce judicieux   ?
Il n’y a aucune statistique en la matière mais le conseil est bon. Toutefois, il est important de rappeler que la plupart des cambriolages chez les particuliers ont lieu en journée. Le cas échéant, seuls des systèmes d’alarmes connectés à une centrale sont dissuasifs. Les professionnels ajoutent que les vandales planifient méthodiquement leur crime en notant les habitudes de leurs cibles. « La régularité quotidienne d’une famille leur laisse largement la possibilité de planifier leur méfait. »

Comment jugez-vous l’état de global de la protection dans notre région ?
Il est globalement bon pour deux raisons. La première qui incite à se prémunir vient de notre proximité avec la frontière et des bandes organisées. La seconde est en rapport avec les matières précieuses qui circulent dans de nombreuses entreprises de l’Arc jurassien. C’est ainsi que la plu-part des sociétés ont opté pour l’installation de systèmes d’alarmes performants complétés par des rondes d’agents de sécurité.

Le cas du cambriolage chez Werthanor   ?
Dans cette affaire comme dans d’autres, la grande criminalité est à l’affût. Les directeurs soulignent qu’il est difficile d’éviter ce type d’attaque préméditée en relevant qu’à la source de ce type de délit, le cumul d’indiscrétions humaines permet la collecte d’informations.

Situations traumatisantes
Plusieurs cas de victimes détroussées en plein jour sont à signaler. Les voleurs s’introduisent au domicile et s’emparent d’un butin. Dans certains cas, les personnes n’ont rien entendu comme dans le cas de Monsieur prenant sa douche qui s’est fait piquer son porte-monnaie et ses clefs de voiture. Chez d’autres, la situation peut être traumatisante à vie, lorsque les voleurs réveillent le lésé pour lui extorquer ses biens ou ceux de sa société. Heureusement, le home-jacking est rare et, dans ces cas, nous conseillons d’obtempérer sans résister.

Certains optent pour des systèmes connectés à leur portable, est-ce suffisant   ?
D’avoir des images et d’entendre ce qui se passe à son domicile est un moyen de rester informé. En cas de coupure de réseau, de portable déchargé ou d’impossibilité de consulter ses notifications, rien ne se passe en cas d’alarme. Ces gadgets ne répondent pas à un véritable concept de sécurité puisqu’en cas d’effraction, personne n’intervient. D’ailleurs, si nos entreprises sont sur le marché, c’est parce qu’elles répondent à un besoin exprimé par nos clients. Cerné et quantifié, le risque est d’abord décrit dans une stratégie de protection avant que nous installions et connections détecteurs et caméras à une centrale d’alarme, opérationnelle 24/24 h. En 2024, ces systèmes ont bien rempli leur mission puisque le nombre d’alarmes a légèrement augmenté.

Vos entreprises et la cybercriminalité
à l’interne, nous sensibilisons nos employés. Chez nos clients, nous pouvons discuter des risques sans nous substituer à la prévention faite de manière continue par les polices fédérales et cantonales. Aujourd’hui et demain plus que jamais, la population devra augmenter son seuil de crédulité tant les progrès de l’IA et les astuces imaginées par les malfrats paraîtront plausibles.

Ça coûte combien ?

Pour sécuriser une villa, les prix varient et s’échelonnent en fonction du risque et des choix des clients. Chez EGS, la solution My Angel est proposée sous forme d’un abonnement mensuel de 150 francs environ.

Qu’est-ce qui a changé dans votre profession ?

Les voleurs n’ont plus aucun scrupule et n’hésitent pas à user de la contrainte pour s’emparer du bien d’autrui. Les limites sont sans cesse repoussées et la violence a tendance à se généraliser. Le risque a évolué et la prévention s’est adaptée. Chez les privés et dans les entreprises, l’installation de système de sécurité par vidéo-alarme s’est propagée aux étages. Avant, les moyens déployés concernaient plutôt le rez-de-chaussée. Les directeurs soulignent la recrudescence des débordements et de la violence lors de manifestations publiques, notamment commis par des bandes de jeunes dont certains n’ont même pas 14 ans. Fête des vendanges, Braderie mais aussi Plage des Six-Pompes ou rencontres sportives, les effectifs déployés pour prévenir les actes de violence et de vandalisme sont à la hausse.

 

Admission et formation du personnel

Les critères d’admission sont stricts. La priorité est d’engager des personnes de confiance motivées par le métier d’agent de sécurité qui comporte plusieurs contraintes comme le travail de nuit et du week-end. Pour maintenir le personnel à niveau, les entreprises sensibilisent leurs équipes au quotidien et organisent des refresh au cours de l’année. Sachant que la profession ne fait appel qu’à du personnel majeur de plus de 18 ans, la profession ne délivre pas de CFC mais un brevet fédéral. Parmi les nombreuses postulations qui parviennent à EGS et NSA, disposer d’un casier judiciaire vierge et ne pas être aux poursuites est une exigence. Avant d’engager, les sociétés transmettent les dossiers à la police cantonale pour validation.

 

Ça coûte combien ?

Pour sécuriser une villa, les prix varient et s’échelonnent en fonction du risque et des choix des clients. Chez EGS, la solution My Angel est proposée sous forme d’un abonnement mensuel de 150 francs environ.

Qu’est-ce qui a changé dans votre profession ?

Les voleurs n’ont plus aucun scrupule et n’hésitent pas à user de la contrainte pour s’emparer du bien d’autrui. Les limites sont sans cesse repoussées et la violence a tendance à se généraliser. Le risque a évolué et la prévention s’est adaptée. Chez les privés et dans les entreprises, l’installation de système de sécurité par vidéo-alarme s’est propagée aux étages. Avant, les moyens déployés concernaient plutôt le rez-de-chaussée. Les directeurs soulignent la recrudescence des débordements et de la violence lors de manifestations publiques, notamment commis par des bandes de jeunes dont certains n’ont même pas 14 ans. Fête des vendanges, Braderie mais aussi Plage des Six-Pompes ou rencontres sportives, les effectifs déployés pour prévenir les actes de violence et de vandalisme sont à la hausse.

 

Admission et formation du personnel

Les critères d’admission sont stricts. La priorité est d’engager des personnes de confiance motivées par le métier d’agent de sécurité qui comporte plusieurs contraintes comme le travail de nuit et du week-end. Pour maintenir le personnel à niveau, les entreprises sensibilisent leurs équipes au quotidien et organisent des refresh au cours de l’année. Sachant que la profession ne fait appel qu’à du personnel majeur de plus de 18 ans, la profession ne délivre pas de CFC mais un brevet fédéral. Parmi les nombreuses postulations qui parviennent à EGS et NSA, disposer d’un casier judiciaire vierge et ne pas être aux poursuites est une exigence. Avant d’engager, les sociétés transmettent les dossiers à la police cantonale pour validation.

 

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Pacifiste et non-violent convaincu, Ziad Medoukh est professeur de français à l’université. Il habite à Gaza-ville, lieu qu’il a toujours refusé de quitter. Dans