Le Doubs : vivier touristique bientôt à sec ?

Par Cédric Dupraz

Marqueur identitaire des Montagnes neuchâteloises et de France voisine, le Doubs charme les visiteurs en quête d’authenticité et de patrimoine naturel d’exception. Mais même si les croisières sur les eaux du Doubs font partie du top 5 des destinations touristiques les plus prisées du canton, ce moteur d’attraction boit la tasse du réchauffement climatique dans une eau de plus en plus rare.

Depuis 1962, la société de navigation des Brenets (NLB) nous fait découvrir ou redécouvrir ces paysages hors du commun. Le capitaine et armateur Yvan Dürig, et son équipe, proposent une expérience unique dans un cadre idyllique. Tout au long de la croisière, qui s’étend sur près de 3 kilomètres, « les anecdotes et récits historiques en trois langues » nous sont contés au fil de l’eau.

Pour Vincent Matthey de Tourisme neuchâtelois, le Saut du Doubs et ses rives « sont connus à l’international ». Yvan Dürig le confirme : « Aujourd’hui encore, nous avons accueilli des groupes de Belgique et de France. Tout au long de la saison, des touristes italiens, suisse-allemands et tessinois affluent. »

Sécheresse : conséquences sur tous les acteurs par ricochet
Avec ses bateaux à faible consommation d’énergie, la flotte transporte plus de 60 000 passagers à l’année. « Par bateau ou à pied, la rivière, ses rives, falaises et forêts attirent les promeneurs. De plus, il y a un côté exotique à se dire que l’on peut passer des deux côtés de la frontière grâce à une passerelle pour admirer le Saut du Doubs et ses 27 mètres de hauteur », relève Vincent. Reste que cet environnement exceptionnel donne lieu à toutes les attentions en raison des sécheresses récurrentes. « Si la NLB ne peut pas naviguer, les autres prestataires touristiques sont également impactés. » Depuis 2022, une task force a été mise en place pour remédier à cette situation.

Problématique inscrite dans le plan de législature des autorités
« La problématique est même remontée au niveau national », rappelle l’armateur. Inscrit dans son plan de législature, le Conseil communal précise que « les espèces aquatiques se retrouvent piégées dans les eaux résiduelles insuffisantes pour leur survie », impactant également l’attrait touristique du site. L’exécutif « entend poursuivre son engagement et mobiliser tous les acteurs concernés pour que des solutions efficaces soient mises en œuvre dès la prochaine sécheresse ». Pour la NLB, la saison est lancée et débute sous les meilleurs auspices. Le Doubs et ses paysages hors du commun nous attendent. Et si la pluie tombe parfois, dites-vous qu’elle alimente peut-être le « moulin touristique » que représente le Doubs…

 

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