Un art traditionnel de l’Asie du Nord-Est à découvrir à La Chaux-de-Fonds ! Le Printemps culturel Neuchâtelois est actuellement honoré à la Maison blanche. L’association accueille 3 projets autour de la Corée (deux expositions et un concert). Focus sur l’une d’entre elles qui a lieu en ce moment-même. Le bojagi est mis à l’honneur entre le 19 mars et jusqu’au 21 juin. L’une des artistes exposantes sera présente le dimanche 25 mai (13 h 30-17 h) pour expliquer son travail et celui de sa collègue.
– Vous avez dit bojagi ?
– C’est une première pour nos contrées ! Un art traditionnel autour de l’emballage, dans les règles, des objets de la vie de tous les jours. Née après la Seconde Guerre mondiale par le manque d’autres manières de transporter livres, nourriture et autres, cette habitude simple a été perdue avec le temps avant de redevenir au goût du jour sous l’impulsion d’artistes locaux ! Ces derniers y ont vu un pont intergénérationnel, tout en détournant les objets de leur fonction initiale, en y ajoutant une dimension luxueuse.
– Quoi de mieux pour comprendre que de demander directement aux concernées ?
– Bo-Young Son, l’une des deux « bojagi artist » en charge de l’exposition nous renseigne sur son art mais aussi sur ce qu’elle a préparé en collaboration avec Youn-Young Lee. Les deux sont à la tête de la branche suisse de Korea Bojagi Art Association, une association dont on peut notamment s’approcher pour y apprendre cette pratique. Plus d’informations sous www.koreabojagiart.com.
– Bo-Young Son, quel est votre lien avec le bojagi ?
– Après avoir quitté la Corée du Sud, j’ai habité dans plusieurs pays. C’est en travaillant pour la culture à l’ambassade en Afrique du Sud que je me suis intéressée au bojagi. En arrivant en Suisse, je n’en ai trouvé nulle part. Alors, j’ai continué à en faire toute seule.
– Vous avez eu l’occasion de beaucoup exposer ?
– Cette collaboration à la Maison blanche est ma première mondiale ! Quand je me suis passionnée pour le bojagi, je suis retournée en Corée du Sud pour apprendre avec Youn-Young Lee. C’est de là qu’est née l’envie de faire cette exposition. D’ailleurs elle a un palmarès plus étoffé mais c’est tout de même sa première européenne.
– Comment avez-vous pris possession de ce lieu historique et de ses contraintes ?
– L’association Maison blanche a mentionné vouloir une exposition qui ne demande pas de déplacer des meubles, qui ne porte pas atteinte au lieu. Le bojagi est un art flexible alors ce n’était pas une épreuve insurmontable. D’ailleurs, le fait que cette maison ait été construite pour les parents du Corbusier est un beau rappel que le bojagi est une coutume de famille et prend surtout place dans les logements. C’est un moyen de protéger les objets de la poussière.
– Quels objets sont emballés ?
– Des objets de la vie de tous les jours ! Historiquement c’était réservé aux choses plus précieuses mais ça a bien changé et on emballe tout ce qu’on veut garder en bon état.
