Prenez un jeune garçon et son papa. Ajoutez-y 2 figurines Playmobil (Jules et Tuba) et une grosse dose d’imagination. Vous obtiendrez un univers parallèle où Klaus Schwarck tente de contrôler le monde grâce à un agent pathogène qui inhibe toute émotion humaine. Dans ce monde-là, ce sont les abeilles cyborg qui se chargent de répandre le mauvais liquide sur la planète tout entière. Mais alors que l’humanité semble promise à sa perte, 2 héros émergent du néant pour remonter le temps et empêcher Klaus Schwarck d’agir avant qu’il ne soit trop tard. Ce scénario qui ne doit rien aux studios hollywoodiens est le fruit de Robin Nyfeler et de son fils Lìo (16 ans dans quelques jours) qui sortent un roman 100 % familial !
Robin a la cinquantaine entamée et Lìo est au moins 3 fois plus jeune que lui. Mais qu’importe, le père et le fils sont réunis par une complicité folle qui s’exprime notamment à travers les heures qu’ils passent à imaginer un monde un peu fou dans lequel 2 figurines Playmobil occupent les rôles principaux. Même la rationalité ne parvient pas à limiter les aventures de Jules et Tuba. Alors, rien ne pouvait les arrêter ?
Un univers familial « en héritage »
Eh bien si, il y a bien une chose contre laquelle personne ne peut lutter, quel que soit son degré d’imagination : le temps qui passe ! « Mon fils a grandi et il ne joue évidemment plus aux Playmobil », rigole Robin. Pourtant, le duo familial n’avait pas envie de voir disparaître purement et simplement l’univers qu’il avait façonné durant toutes ces années. « L’idée de créer un ouvrage pour y faire vivre les aventures de Jules et Tuba est née de ce besoin de ne pas perdre tous ces récits et les souvenirs qui vont avec. Cette aventure littéraire, c’est un peu une façon de continuer à jouer aux Playmobil malgré nos âges, et surtout le mien. » Ce premier roman se nomme Catilonia, du nom du parti politique ou de l’organisation du « méchant » de l’histoire, Klaus Schwarck.
Un manque d’humanité… rempli de positivisme !
Ce récit d’aventure cible en priorité les jeunes de 12 à 16 ans mais il est tout aussi agréable à lire pour des adultes en mal de sensations fortes ou soucieux de comprendre le monde qui nous entoure. Car oui, impossible de ne pas voir dans l’univers des Nyfeler une résonance avec l’évolution actuelle des équilibres sur la planète. La société semble de plus en plus hermétique devant les guerres, les drames humains et les tensions qui se multiplient aux 4 coins du monde. Chaque pays préférant se refermer sur lui et fermer les yeux sur ce qui l’entoure. Malgré la noirceur de certains passages, il convient de noter la « positive attitude » du père et du fils qui ont tenu à apporter quelques touches d’humanité à tous leurs personnages, y compris les plus méchants.
Préface signée par Nicolas Feuz
Une façon pour le père de dire à son fils que le monde de demain n’est pas nécessairement voué à être pire que celui d’aujourd’hui ? Peut-être… En tout cas, le processus de création a demandé réflexion et il a duré 2 ans. « Nous avons créé ensemble l’histoire et c’est moi qui l’ai ensuite posée sur le papier. L’écriture en elle-même a nécessité au moins 150 heures », détaille Robin qui a finalement produit 256 pages. « En réalité, cela a été bien plus long car j’ai bénéficié de nombreux conseils, notamment de mon ami écrivain Nicolas Feuz. » Le roi du polar n’a-t-il pas été tenté d’ajouter 2 ou 3 meurtres au synopsis ? Il rigole ! « Non, non. Par contre, il nous a fait l’honneur d’écrire la préface du bouquin. » C’est aussi lui qui a dirigé le duo père-fils auprès de l’éditeur i-lirédition jeunesse.
Influence directe du maître de l’intrigue Feuz peut-être : la dernière phrase du livre laisse planer un doute énorme et un suspense tout aussi grand quant à l’avenir de l’humanité et au sort de Jules et de Tuba… Cela sent bon le tome 2 tout ça ! Allez salut, laissons-les sauver le monde tranquillement.