Le paradoxe du BCN Tour, c’est qu’il devient presque trop populaire aujourd’hui ! Après l’étape de La Chaux-de-Fonds, c’est la barre des 8000 inscrits qui s’apprêtait déjà à être franchie. De quoi faire sauter le bouchon ! Mais de quel bouchon parle-t-on ?
Population démultipliée en quelques heures
Mercredi, l’imposant peloton s’est retrouvé dans le petit village des Ponts-de-Martel. Le temps de quelques heures, la population du lieu a été multipliée par 5 en comptant les coureurs, les membres de l’organisation et les spectateurs. Cette vague crée des bouchons importants aux abords des 6 villes ou villages étapes du BCN Tour. Sur ce premier point, l’événement devra songer à se réinventer et a déjà commencé à le faire avec la mise en place de navettes par exemple.
Des bouchons aussi sur le parcours
Lors de l’étape de La Chaux-de-Fonds, les bouchons se sont aussi exportés sur le parcours. Certains se sont ainsi vu arrêtés plusieurs longues minutes sur des chemins étroits en forêt. L’affluence de plus en plus importante mais aussi, et peut-être surtout, la cohabitation avec les marcheurs rend la mise en place des tracé très compliquée. « Il faut d’abord rappeler que les marcheurs ont toute leur place sur les étapes du BCN Tour. Il faut comprendre que l’un des buts de la course est aussi de faire découvrir différents endroits du canton à travers le sport. Or, certains paysages se méritent et se cachent derrière des petits « singles » en forêt. Nous sommes conscients que la cohabitation devient compliquée sur chemin étroit et il est évident que l’on va devoir tendre vers d’autres types de tracés », reconnaît la directrice de SportPlus Carolane Otz.
Faire partir les coureurs avant les marcheurs ?
Si la taille des routes et sentiers empruntés est un facteur X, sur lequel il est possible de jouer, l’ordre et l’heure de départ pourraient aussi devenir une variable d’ajustement. Le départ des marcheurs et des coureurs est séparé de 45 à 30 minutes. Les coureurs rattrapent donc rapidement les marcheurs. Alors pourquoi ne pas imaginer inverser l’ordre (faire partir d’abord les coureurs qui vont plus vite) ? « C’est une idée mais cela signifie que les marcheurs, qui vont plus lentement, termineront la course plus tard. Cela demandera un investissement supplémentaire pour nous et notamment pour les bénévoles. » (Qui ne courent pas les rues, eux) ! Et avancer l’heure de départ alors ? « Ce serait compliqué pour les participants qui viennent au BCN Tour après le travail. Quel impact aurait sur l’affluence un départ à 17 h 30 ou 18 h par exemple (versus 18 h 30 pour les marcheurs et 19 h 15 pour les coureurs aujourd’hui) », se demande Carolane Otz.
Et si le BCN Tour s’inspirait du concept Neuchallenge ?
Bref, aucune solution ne s’impose d’elle-même. En poussant la réflexion plus loin encore, pourquoi pas répartir la course sur deux jours : les coureurs le mercredi et les walkeurs le samedi par exemple ? « C’est difficilement tenable. On en revient vite à la question de la masse de travail, déjà énorme pour une société comme SportPlus, qui serait doublée. » Allez, je prends le risque d’avancer une dernière piste pour la route : est-ce que la solution ne pourrait pas s’inspirer du Neuchallenge. Vous savez, ces parcours sur lesquels les coureurs pouvaient auto-calculer leur temps (entre 2014 et 2024) grâce à des horodateurs placés au départ et à l’arrivée du parcours. Balisées le vendredi, les étapes du BCN Tour pourraient ainsi être courues en tout temps jusqu’au jour de la course.
Des « bons problèmes » qui découlent du succès du BCN Tour
Les moins compétiteurs, pour qui le classement importe peu, auraient 5 jours pour se mesurer les uns aux autres. Bien sûr, ils ne participeraient pas à la course du mercredi, ce qui fluidifierait le peloton et allégerait l’afflux de véhicules le mercredi. « C’est une idée originale qui a cependant l’inconvénient d’effacer le côté social et « ambiance » que certains viennent chercher sur le BCN Tour.» Essayé, pas pu ! à moins que l’idée ne fasse sa route avec le temps… « Nous serons toujours à l’écoute des participants et nous ferons tout pour trouver les réponses optimales à ces « bons problèmes » qui découlent du succès de l’événement », promet la directrice de SportPlus qui peut voir le futur sereinement. Le record de participation va être explosé en 2025 et 2026 marquera les 40 printemps du BCN Tour ! En somme, cette situation montre une chose toute simple : on grandit ensemble au BCN Tour et l’organisation ne fait pas exception à la règle. Elle s’adapte à sa réussite. Et ça, ça se fête, alors faisons péter le bouchon !