Un « Goliath » à la tête de la CNCI

Par Anthony Picard

Présent à Villiers, Gimmel Rouages fêtera son 100e anniversaire en 2026. Un siècle après sa fondation par le duo Mérillat et Blanchard, ce sous-traitant horloger a connu un fort développement. En 1990, la société est passée dans le patrimoine de la famille Guenin. D’abord dirigée par Vital, elle a été transmise à ses fils David et Simon en 2004 avant que l’aîné en devienne l’unique propriétaire. Fort de 80 collaborateurs, Gimmel Rouages est une référence pour la fourniture de pignons, d’axes et de roues pour les mou­vements mécaniques horlogers. Rencontre avec David Guenin, un entrepreneur pas­sionné qui vient de succéder à Emmanuel Raffner à la présidence de la CNCI (Chambre neuchâteloise du commerce et de l’industrie).

David Guenin, président de la CNCI

– Pourquoi avoir repris le poste de président de la CNCI, vous manquiez de job ?
– (Il sourit) Je suis un homme heureux et cette présidence arrive à un moment d’alignement de planètes. Je vis cette nouvelle fonction comme une marque de reconnaissance de cette association d’un millier de sociétaires qui emploie 35 000 collaborateurs. Aucun rapport avec le calme conjoncturel que traverse l’horlogerie mais totalement aligné avec l’énergie que je mettrai dans la défense de l’entreprenariat avec l’équipe de la CNCI qui travaille dans un excellent climat. C’est un facteur motivant supplémentaire. Préférant l’action aux fleuves tranquilles, je me réjouis de participer aux évolutions sociétales en faisant bouger les choses, sans tout bouleverser et dans la continuité de mes prédécesseurs. Dans cette fonction, je vois aussi un moyen plus direct que l’activité politique pour améliorer l’attractivité et les conditions-cadres du canton (ndlr : David Guenin a siégé 4 ans au Conseil général de St-Blaise dans les rangs PLR).

– Quels avantages pour une entreprise à devenir membre de la chambre économique ?
– La chambre fédère 30 % des emplois du canton. Le staff est composé d’une équipe professionnelle permanente qui distille de nombreuses prestations. Support juridique, conseils, mise en place de solutions mutualisées, la CNCI offre des services adaptés à toute forme et toute grandeur d’entreprise par l’organisation de conférences et en mettant à disposition des outils en ligne. Fédératrice au sein de l’association des entreprises neuchâteloises (AENE), la chambre héberge une vingtaine de secrétariats d’associations professionnelles, une particularité méconnue.

– Combien d’entreprises sont membres par secteur ?
– La CNCI, c’est 1060 membres répartis sur tout le canton. Les services représentent 57 % et l’industrie 30 %. Le 13 % restant se réparti entre sociétés de commerce, de construction et de transport.

– Combien ça coûte ?
– La cotisation annuelle dépend de plusieurs critères dont le nombre de collaborateurs et le secteur d’activités. Elle démarre à 540. – francs.

– La CNCI est forte sur le littoral. Et dans les autres régions ?
– Ce sentiment n’est pas totalement faux. Nous travaillons à étendre notre présence dans les régions en proposant des manifestations aux 4 coins du canton. Le processus s’accompagne d’un rééquilibrage des membres dans le conseil d’administration et au sein du comité. Un exemple parmi d’autres, nous sommes en relation avec La Chaux-de-Fonds 2027, Capitale Culturelle Suisse pour greffer des événements de la CNCI à ce magnifique événement.

– Comment influencez-vous l’économie cantonale ?
– En nous impliquant pour que les conditions cadres soient favorables au développement des entreprises. Nous sommes par principe opposés à la bureaucratie, à la surréglementation et aux nouvelles taxes. Édicter des lois ou augmenter la fréquence des contrôles pour quelques brebis égarées est un mauvais réflexe. Sur ce point, je salue la décision du Conseil d’État qui vient de décla-rer son opposition à l’initiative des jeunes du POP qui demandait plus de contrôles dans les entreprises formatrices alors que le système en place est performant. En clair, notre objectif est de permettre aux entrepreneurs d’entreprendre dans les meilleures conditions.

David Guenin, entrepreneur

– C’est quoi un bon entrepreneur ?
– C’est être capable d’avoir une vision stratégique à long terme, de réaliser des projets qui occupent le moyen terme et de vivre au quotidien avec le plan d’actions. Ce sont des tâches qui ne se délèguent pas ! Le bon patron sait comment créer l’adhésion de ses collaborateurs en les impliquant et leur faisant confiance. Le bon entrepreneur a la capacité de gérer et de prendre des risques par exemple en décidant, en période de basse conjoncture, d’agrandir son usine ou de commander une machine qui sera livrée 2 ans plus tard. Enfin, l’important est de placer le client au centre des préoccupations de l’entreprise.

– Vous avez rencontré des mentors ?
– Pas vraiment, je me suis construit grâce à ma formation et à mes expériences professionnelle et associatives. Je complète en mentionnant que mes racines et les valeurs parentales ont fait de moi ce que je suis. J’ai beaucoup de reconnaissance envers mes parents qui ont également su transmettre leur entreprise de manière équitable, notamment pour ma sœur qui n’était pas intéressée à reprendre la société.

– La rengaine du surcroît de tâches administratives pour les PME, c’est une réalité ?
– Oui évidemment, l’augmentation d’actes administratifs est bien réelle. Mais il est important de préciser qu’elle n’est pas seulement le fait de l’État. Les relations professionnelles sont en plus régies par des éléments juridiques et les exigences en termes de certification et de traçabilité prolifèrent. L’enjeu pour les PME est de contenir l’augmentation de ces coûts indirects car ils péjorent les marges et la compétitivité de nos entreprises. Il faut veiller à affecter en priorité l’énergie et les ressources à la création de valeur pour éviter de fragiliser la pérennité de notre tissu industriel.

– Un conseil pour celles et ceux qui se lancent ?
– Tu dois être passionné par ton idée, ton produit, ton projet et être motivé à 300 % ! Posséder son entreprise, c’est chronophage, ça bouleverse l’équilibre de vie et ce n’est pas tous les jours facile. Mais l’indépendance a son prix et cela en vaut vraiment la peine, donc vas-y, lance-toi !

– Covid, guerres en Ukraine et à Gaza, prix de l’énergie et des matières premières, des périls ?
– Il a toujours fallu s’adapter aux événements extérieurs, ce n’est pas facile, mais ce qui a changé ces dernières années, c’est l’intensité et la fréquence des événements qui s’accélèrent. Le patron doit rester concentré et ne pas céder à la panique, sachant que le chef d’entreprise doit s’adapter aux transformations technologiques (IA, robotisation…), en plus des guerres et des catastrophes. Bref, il doit appréhender des mutations environnementales et sociétales dont nous ignorons aujourd’hui les conséquences pour demain.

– Cent ans en 2026 de Gimmel Rouages, vous avez des projets ?
– Oui, nous allons marquer le coup en mettant nos collaborateurs et leurs familles au cœur de la fête, sans oublier bien évidemment nos clients et nos partenaires. Une année parsemée d’actions et d’événements «sur-mesure» sans grand tapage ni excès.

 

David Guenin, entrepreneur

– C’est quoi un bon entrepreneur ?
– C’est être capable d’avoir une vision stratégique à long terme, de réaliser des projets qui occupent le moyen terme et de vivre au quotidien avec le plan d’actions. Ce sont des tâches qui ne se délèguent pas ! Le bon patron sait comment créer l’adhésion de ses collaborateurs en les impliquant et leur faisant confiance. Le bon entrepreneur a la capacité de gérer et de prendre des risques par exemple en décidant, en période de basse conjoncture, d’agrandir son usine ou de commander une machine qui sera livrée 2 ans plus tard. Enfin, l’important est de placer le client au centre des préoccupations de l’entreprise.

– Vous avez rencontré des mentors ?
– Pas vraiment, je me suis construit grâce à ma formation et à mes expériences professionnelle et associatives. Je complète en mentionnant que mes racines et les valeurs parentales ont fait de moi ce que je suis. J’ai beaucoup de reconnaissance envers mes parents qui ont également su transmettre leur entreprise de manière équitable, notamment pour ma sœur qui n’était pas intéressée à reprendre la société.

– La rengaine du surcroît de tâches administratives pour les PME, c’est une réalité ?
– Oui évidemment, l’augmentation d’actes administratifs est bien réelle. Mais il est important de préciser qu’elle n’est pas seulement le fait de l’État. Les relations professionnelles sont en plus régies par des éléments juridiques et les exigences en termes de certification et de traçabilité prolifèrent. L’enjeu pour les PME est de contenir l’augmentation de ces coûts indirects car ils péjorent les marges et la compétitivité de nos entreprises. Il faut veiller à affecter en priorité l’énergie et les ressources à la création de valeur pour éviter de fragiliser la pérennité de notre tissu industriel.

– Un conseil pour celles et ceux qui se lancent ?
– Tu dois être passionné par ton idée, ton produit, ton projet et être motivé à 300 % ! Posséder son entreprise, c’est chronophage, ça bouleverse l’équilibre de vie et ce n’est pas tous les jours facile. Mais l’indépendance a son prix et cela en vaut vraiment la peine, donc vas-y, lance-toi !

– Covid, guerres en Ukraine et à Gaza, prix de l’énergie et des matières premières, des périls ?
– Il a toujours fallu s’adapter aux événements extérieurs, ce n’est pas facile, mais ce qui a changé ces dernières années, c’est l’intensité et la fréquence des événements qui s’accélèrent. Le patron doit rester concentré et ne pas céder à la panique, sachant que le chef d’entreprise doit s’adapter aux transformations technologiques (IA, robotisation…), en plus des guerres et des catastrophes. Bref, il doit appréhender des mutations environnementales et sociétales dont nous ignorons aujourd’hui les conséquences pour demain.

– Cent ans en 2026 de Gimmel Rouages, vous avez des projets ?
– Oui, nous allons marquer le coup en mettant nos collaborateurs et leurs familles au cœur de la fête, sans oublier bien évidemment nos clients et nos partenaires. Une année parsemée d’actions et d’événements «sur-mesure» sans grand tapage ni excès.

 

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