Le Ô vous a présenté l’incroyable défi de Maurin Lavergnat et de son beau-fils Maylan dans son édition du 25 juillet. Vingt-quatre heures plus tard, ce samedi, le duo du haut a bel et bien gravi avec succès le plus haut col carrossable du monde : l’Umling La (Inde) et ses presque 5800 mètres d’altitude (à deux mètres près…) ! « Gravir ce sommet n’est pas qu’un exploit sportif, c’est aussi une traversée intérieure, une mise à l’épreuve du souffle, du mental et de l’organisme. » D’autant plus que le jeune Maylan (17 ans) souffre d’un asthme sévère (lire notre article en cliquant ici)
Au-delà de 5’600 mètres d’altitude, c’est une autre dimension »
Voici le programme de cette folle journée, heure après heure, jusqu’à l’ascension finale, réalisé dans le « dur », il faut bien l’avouer. Le réveil s’est fait à l’aube pour le duo qui a quitté Hanle en jeep avec Karma, leur fidèle coordinateur local,. Direction Tchisumle, à 5’100 mètres, point de départ du col. Ils redescendent ensuite de 10 kilomètres pour s’élancer à vélo depuis plus bas, une manière d’échauffer les jambes avant l’effort. Les premières pentes passent bien mais ça se complique à partir de 5’200 mètres : « L’effort s’est corsé ! Et ce n’était que le début. A 5’400 mètres, chaque mouvement s’est fait au ralenti et au-delà de 5’600 m, c’est une autre dimension : le souffle est court, les jambes deviennent lourdes, la tête se serre », relatent-ils.
Une performance qui laisse des traces… heureusement temporaires !
En route, les deux cyclistes ont eu la surprise de tomber sur un groupe d’Indiens, eux-aussi en deux roues. Petite différence notable : ils ont été déposés à mi-parcours par un véhicule. Maurin et Maylan sont les seuls à avoir gravi l’entier du col à vélo, depuis la vallée. Sur place, beaucoup ont du mal à le croire. Sans acclimatation spécifique à haute altitude, cette performance surprend même le fameux coordinateur local Karma : « A Hanle, ils étaient à 4’300 mètres, loin des 4’800 m d’acclimatation recommandés avant une telle montée. » À l’arrivée, l’altitude se fait sentir. Ils ressentent vite les premiers symptômes du mal des montagnes : maux de tête, nausées. Maurin donne une pastille de Diamox à Maylan et en prend une lui aussi avant d’amorcer la descente pour soulager leur corps. « Deux à trois heures plus tard, les effets se dissipent peu à peu. Le souffle revient, les corps se relâchent. » Ils passent la nuit dans le petit village de Sumdo, à plus basse altitude.
Le lendemain, retour sur le vélo !
Le lendemain, pas de repos ni de répit ! Les deux hommes ont repris les vélos pour une courte montée, 7km, jusqu’à Puga, à 4’600 m. Ce village abrite une structure scolaire nomade mise en place par Ammala, l’association dont s’occupe Maurin. Ce jour-là, pas d’élèves présents, mais l’école est bien là, simple et solide. Elle témoigne de ce qui a pu être réalisé dans ces zones isolées grâce au lien tissé entre les populations locales, les équipes sur le terrain et ceux qui soutiennent le projet à distance, évoquent-ils sur ammala.ch. Et demain ? Ils reprendront la route pour rejoindre Dharamsala pour une audience avec le Dalaï-Lama. « Une rencontre précieuse, presque irréelle, surtout pour Maylan, qui en découvrira peu à peu le sens. » Un autre sommet dans cette aventure qui mélange défi physique, rencontres, solidarité et dons (distribution de matériel à Hanle notamment). Le duo poursuivra son périple jusqu’au début du mois d’août. Continuez à suivre Le Ô pour suivre l’évolution de leur aventure et découvrez davantage de photos et de récits sur le site ammala.ch.