Vous ne la voyez pas et pourtant elle est partout. Dans les rouages de vos montres, derrière les machines à opérer la myopie et même en coulisses des pompes à insuline. C’est elle aussi qui contrôle les appareils qui changent vos pare-brise et qui rend possible l’affichage LED des panneaux de signalisation de danger d’avalanche ou les écrans des pharmacies. Elle, c’est Dynamic Motion ! Cette mini-entreprise de 4 personnes crée des solutions électroniques sous forme de cartes et vient de frapper fort en élaborant des micro-moteurs pour le compteur mécanique de la nouvelle Bugatti Tourbillon qui reprend les codes de l’horlogerie de luxe.
Sans Dynamic Motion, beaucoup de choses n’existeraient pas dans des domaines aussi variés que la robotique, la santé, l’horlogerie et la sécurité (liste non exhaustive). Cette entreprise est nichée au dernier étage du bâtiment de l’allée des Défricheurs 4B depuis 2018 et existe depuis un peu plus de 20 ans maintenant. Dans l’ombre, presque à l’écart de la vie quotidienne, son importance est pourtant capitale dans la conception, le développement et la fabrication de cartes et de sous-systèmes électroniques sur mesure (pour faire simple). Sa collaboration autour des compteurs de la future Bugatti Tourbillon en est la parfaite incarnation.
Quatre jours pour convaincre la marque
À la base de cette aventure, on trouve une autre firme de La Chaux-de-Fonds : Concepto Watch Factory. « Elle nous a approché dans le cadre du développement du compteur mécanique qui se veut être révolutionnaire dans le monde de l’automobile. Notre mission était de motoriser les aiguilles pour le compte-tour et les indications de puissance. En gros, on est parti de rien et il a fallu créer une démo en 4 jours pour convaincre la marque de nous faire confiance », relève Bernard Vaucher, CEO de Dynamic Motion. Pari tenu ! Un de plus pour cette entreprise dont l’activité est justement de créer des réponses électroniques rapidement pour satisfaire ses clients : « Notre rôle est de trouver des solutions électroniques pour faire fonctionner différents objets. C’est un marché de niche. On ne fait jamais beaucoup de pièces par projet. » L’innovation et la valeur ajoutée font la force de la petite équipe du Haut.
Bernard Vaucher : ancien responsable chez Portescap !
« Vous l’avez dit, on est une petite équipe de 4 personnes mais c’est suffisant. Nous avons même fonctionné à 2 jusqu’à il y 2 ans », dit ce passionné d’électricité et d’électronique. « Tout est parti d’une boîte d’expérimentations que j’ai reçue à l’âge de 8 ans. Une fois que j’avais tout expérimenté, je voulais en voir plus. Direction l’EPFL puis Portescap où il a occupé un poste de responsable en recherche et développement jusqu’à l’annonce de la délocalisation de sa production de moteurs en Inde. C’est décidé, Bernard Vaucher allait monter sa propre boîte d’expérimentations et Dynamic Motion était née. Ce qui le motive dans ce métier ? «Trouver des solutions ! C’est gratifiant de se dire qu’on y est un peu pour quelque chose dans plein de domaines différents. Tout ça, c’est un peu grâce à nous. »
Bugatti Tourbillon, un bijou à 3,8 millions d’euros
Dîtes-vous bien que derrière tout ce qui semble fonctionner « tout seul », il y a souvent un énorme développement électronique, centralisé sur de petites cartes cachées à l’intérieur des objets en question. Un travail qui se matérialise sur le long terme : « Pour ce qui est du projet Bugatti, nous avons commencé au début d’année 2023 et nous avons déjà franchi beaucoup d’étapes. Il nous reste celle de l’homologation notamment. La sortie des premiers modèles est prévue courant 2026. » Pour l’heure, la production se limitera à 250 exemplaires pour un prix d’achat fixé à 3,8 millions d’euros… hors taxes ! Eh oui, on l’avait dit, leur travail vaut de l’or !
