Le Montagnon Nicolas Schmid s’est lancé dans un projet complètement fou : la traversée de l’océan Atlantique en solitaire et avec un « bateau de poche » d’un peu plus de 6 mètres ! L’homme de 47 ans devait initialement concourir à La Boulangère Mini Transat en 2021 mais une série d’imprévus l’a contraint à repousser son rêve à cette année.
Le départ est imminent !
Le Chaux-de-Fonnier Nicolas Schmid s’élance pour la première fois de sa vie sur La Boulangère Mini Transat. Une course XXL de 7500 kilomètres partant des Sables d’Olonne jusqu’en Guadeloupe. Ce projet hors normes a forcément un coût qui l’est tout autant : entre 120 000 et 130 000 francs. Un pactole que l’employé communal a récolté grâce aux sponsors, aux mécènes et… il a bien fallu sortir un peu de sa poche également. C’est à travers la fiction et la littérature – dont La longue route de Bernard Moitessier – qu’il a pris goût à ce qui fait le sel de cette discipline.
2024 : il met son bateau en vente / 2025 : il s’inscrit à la Mini Transat. La passion a été plus forte que le reste
« Traverser l’Atlantique a toujours été dans un coin de ma tête », dévoile le skipper qui ne pourra compter que sur lui-même, son bateau et son instinct. Pour se préparer, il est allé s’entraîner intensivement à Concarneau pendant 2 ans. C’était alors en 2021. « Mais le Covid a coupé mon élan entre temps. Beaucoup de courses de qualifications ont été annulées ou reportées, ce qui m’a empêché de les faire à cause de mon travail. Ensuite, je voulais partir en 2023. Malheureusement, le nombre de participants dans la classe mini a explosé et je n’ai pas eu le temps et les moyens financiers pour effectuer le minimum de miles nécessaires en course pour être qualifié. En 2024, j’ai fait une régate les Sables d’Olonne – les Açores. Après, j’ai décidé que mon aventure avec la voile s’arrêtait là et j’ai mis le bateau en vente. Finalement, à l’ouverture des inscriptions pour 2025, je n’ai pas pu résister, je me suis inscrit au bout de 30 secondes ! »
Comment vivre un mois sur un voilier de 6.50 mètres ?
Pendant un mois entrecoupé d’une escale, le skipper vivra dans un voilier de 6 mètres 50 de long et 3 mètres de large avec 60 litres d’eau pour la première semaine et demie. Le père de 2 enfants n’a pas droit à son téléphone pour communiquer et n’a qu’une carte papier pour se guider à travers l’océan Atlantique. En cas de pépin, il enclenche sa balise mais les secours peuvent mettre jusqu’à 2 jours pour arriver. L’hygiène est le cadet des soucis de Nicolas Schmid : « Une douche par semaine, ça suffit largement dans ces conditions. » Il prévoit de dormir 4 à 5 heures par tranche de 24 heures. La solitude, combinée à l’espace de vie réduit, ne gênent pas le Chaux-de-Fonnier. « J’ai effectué tout un parcours de qualification de 3000 kilomètres en bateau. J’ai également fait une boucle La Rochelle – Irlande – La Rochelle avec les mêmes conditions qu’en course, à savoir sans assistance et sans pouvoir poser le pied à terre. On s’y habitue. »
Premier objectif : finir la course avec un bateau entier !
Durant cette course, le quarantenaire n’aura pas le temps de s’ennuyer entre les réparations, le réglage du bateau, le routage et la météo parfois capricieuse. Nicolas Schmid espère être parmi les 30 premiers de sa catégorie – sur 50 coureurs – mais son premier objectif sera de réussir à finir la course avec un voilier en bon état. Il trépigne déjà à l’idée de partir aux Sables d’Olonne : « Je me sens impatient de prendre la route, d’être sur le lieu de départ. J’ai hâte de décrocher le bateau et partir avec. Je me sens prêt autant mentalement que matériellement et physiquement. Je suis serein. Après, je sais qu’une fois arrivé là-bas, je vais stresser ! Mais j’ai vraiment hâte d’y aller à fond ! »
