Le Ô est allé à la découverte d’un sport méconnu qui se pratique dans les tréfonds du collège de l’Ouest : Les arts martiaux historique européens. Une activité qui nous fait replonger dans l’univers chevaleresque.
Dans les salles de gym du collège de l’Ouest, le temps bascule dans une autre dimension chaque lundi, de 18 à 20 h. Une petite dizaine de personnes se retrouvent pour pratiquer les arts martiaux historique européens (AMHE). Les « combattants historiques » sont équipés d’un masque d’escrime, d’une bavette, d’une arme, de gants rembourrés et parfois de combinaisons de protection intégrales. L’entraînement commence par un échauffement classique, puis après le corps, c’est au tour du cerveau de se réveiller : « Nous prenons le manuel, nous étudions un passage et nous reproduisons les gestes lentement. Pour moi, c’est l’essence de l’AMHE », explique Jonathan Hily, fondateur du club de La Chaux-de-Fonds.
Du jeu vidéo à la pratique réelle !
« Actuellement, on étudie Joachim Meyer, maître d’armes du XVIe siècle. Son livre est hyper complet car il couvre une large gamme d’armes : l’épée à 2 mains, la dague, le bâton…C’est également la période pour laquelle on a le plus de sources. » La précision historique est centrale dans cette discipline qui se base exclusivement sur des manières de combattre du Moyen Âge et des Temps modernes. Les pratiquants aiment tous l’histoire mais certains apprécient le sport pour l’aspect imaginaire : « J’ai trouvé le combat médiéval très stylé… en jouant au jeu vidéo The Witcher 3. Comme je lis beaucoup de fantasy, le Seigneur des anneaux par exemple, manier une épée m’a toujours fait envie », affirme Coralie Jospin. Les armes sont toutes reconstituées et une épée coûte entre 200 et 250 francs. Informaticien de formation, Jonathan Hily les commande en Pologne ou en Hongrie.
« Pas question de se battre avec des épées en mousse »
Suite à l’étude des documents, les pratiquants font 15-20 minutes de renforcement car ce sport demande une bonne condition physique avec une épée à porter (elle fait son petit poids), des réflexes et beaucoup de déplacements pour essayer de défaire son adversaire et de s’en défaire. En revanche, le club du Haut ne prend part à aucune compétition : « Nous sommes un club très fun et tenons à préserver une ambiance bon copain », précise Coralie Jospin. Au collège de l’Ouest, les combats libres commencent et le bruit des lames qui s’entrechoquent rythme maintenant les sessions de 1 minute 30. « La première fois qu’on se bat avec des épées en fer, c’est un peu effrayant mais nous nous habituons vite et nous faisons attention. Au pire, nous ressortons de l’entraînement avec de légers bleus », raconte Auriane Leubat, une autre combattante. Pour Jonathan Hily, pas question de se battre avec des épées en mousse : « J’en ai à la maison mais c’est pour rigoler avec mon fils, ça ne sert à rien. Nous nous entraînons avec des épées en acier pour avoir les vraies sensations. » Et vous, prêts à dégainer l’épée pour faire le plein de sensations fortes ?