Heureusement qu’il existe le monde fantastique en parallèle du nôtre ! Sinon, les jours de l’autrice Océane Pellaton seraient comptés. Dans sa famille, les femmes de chaque génération ont eu une fille comme premier enfant et chacune avait le même grain de beauté sur la main. De là est née une prétendue malédiction : chaque première née de la famille est condamnée à mourir prématurément ! Jusqu’au jour où l’héroïne Yuna se lance dans une quête désespérée pour sauver sa maman de son funeste destin. Quand le réel se mélange à la fiction, le résultat en devient… fantastique !
Vous l’aurez probablement compris, l’histoire de la première fille et du grain de beauté est véridique. Par contre, la malédiction qui en découle est une pure invention. C’est ce qui a servi de base à l’élaboration du premier roman de la Chaux-de-Fonnière Océane Pellaton. À 29 ans, elle a écrit Les destins entrelacés, le premier tome d’une trilogie que l’on doit à I-LirÉdition. Cette histoire a failli ne jamais voir le jour. La faute à une prof de français d’Océane qui a eu la « bonne idée » de lui dire qu’elle était illettrée quand elle avait 14 ans.
Son activité en crèche lui donne des idées
« C’est vrai que j’avais des difficultés en français mais sa remarque m’a fait extrêmement mal. Elle m’a marquée à vie et je me suis longtemps dit que l’écriture n’était pas un domaine fait pour moi. Pourtant, j’ai toujours beaucoup lu dans le registre du fantastique comme Harry Potter », développe la jeune femme. L’un des éléments déclencheurs a été son poste d’assistante socio-éducative en crèche. « Je raconte tellement d’histoires à mes jeunes que je baigne constamment dans des mondes un peu extraordinaires avec des personnages qui n’existent pas vraiment mais auxquels je m’attache quand même. Vous voyez ? » Avec quelques précisions peut-être…
Un royaume, des peuples et des langues créés
« En fait, ce que j’aime faire, c’est créer des mondes. Avant d’écrire Les destins entrelacés, il y a eu un long processus de « world building » durant lequel il a fallu donner corps à mon histoire fantastique en créant un royaume, des peuples, des langues et des personnages. Je crois que c’est cette phase de création que j’ai préférée. Lorsque je n’écrivais pas quelques jours sur mon roman, j’avais l’ennui de mes personnages. » Au final, il a fallu 8 mois pour écrire le premier jet puis 8 autres mois pour lui apporter des ajustements sous l’aile bienveillante d’Ilir Xheladini, responsable d’I-LirÉdition. « Son histoire est prenante et son style fait mouche. Surtout, elle a su créer des personnages crédibles et attachants. C’est important, surtout pour une trilogie. »
Grain de beauté et cœur sur la main
Une trilogie ? L’autrice reprend la main : « Je partais plutôt sur un duologie mais Ilir m’a convaincue de faire 3 tomes pour avoir le temps de bien installer mon univers dans la durée de l’œuvre. Pour moi, c’est comme un papa dans ce milieu. Il m’aide, il m’accompagne, il me conseille et il me forme en même temps. » Mais n’est-ce pas frustrant de devoir retravailler parfois des parties entières de son œuvre ? « Non, du tout ! Il est à l’écoute et il ne force jamais la main plus que de raison. » Auteur lui-même, l’homme de lettres veille ainsi sur une quinzaine d’auteurs et d’autrices de la région qu’il aime « mettre au monde sur le plan littéraire ». Non pas avec un grain de beauté sur la main mais… avec le cœur sur la main bien sûr !
