Comme nous vous le révélions dans le n°127 du 25 juillet 2025, p.15 (à retrouver sur le-o.ch), les Chaux-de-Fonniers Maurin Lavergnat et Maylan se sont frottés à l’Umling La et ses 5800 mètres d’altitude à vélo.
Ce sommet du Ladakh (Inde) est le plus haut col carrossable du monde ! Un défi qui tenait à cœur à Maurin qui souhaitait le faire avec son beau-fils asthmatique Maylan. Au final, le duo est non seulement allé au bout du challenge mais il a aussi eu la chance de vivre un autre moment qui peut donner le vertige : une rencontre avec le dalaï-lama !
Le toit du monde, c’est ainsi qu’on appelle L’Umling La. Le gravir en 2 roues n’est pas chose aisée. Il faut de l’entraînement et un temps d’adaptation adéquat pour espérer en venir à bout ou « au bout ». Maurin et Maylan ont donc pris le temps de bien faire les choses en prévoyant une grosse quinzaine de jours sur place. Le duo en a notamment profité pour distribuer des centaines de paires de chaussures et de chaussettes ainsi que d’autres types de vêtements et des ballons aux enfants des villages du Ladakh.
Un imprévu de taille : rencontre avec le dalaï Lama
« Sur place, tout s’est vraiment passé comme prévu, c’était parfait ! » Non, soyons précis, il y a eu un gros imprévu messieurs, non ? « C’est vrai, il y a eu un énorme imprévu positif : la rencontre du dalaï-Lama. Pour moi, qui suis dans la médecine tibétaine (ndlr : et l’aide aux réfugiés tibétains nomades), c’était un moment vraiment incroyable », lance Maurin. Et toi, Maylan ? « J’avoue que je suis un peu moins « là-dedans » à la base mais je suis conscient d’avoir vécu quelque chose de fort. » Une salutation, quelques mots échangés puis une bénédiction. Quelques brefs instants qui resteront dans leurs têtes pour l’éternité.
Un « peloton » de Suisses et d’Indiens se forme à mi-parcours
Mais cet imprévu a eu un prix : celui de sacrifier un jour d’acclimatation à l’altitude ! « Du coup, on a clairement plus souffert que prévu le jour de l’ascension mais je crois que personne ne regrette d’avoir fait ce choix », reprend Maurin. Et cette montée alors, rude, rude ? « Oh put… », réagissent-ils spontanément avant de se reprendre : « Au début, tout se passait à la perfection, sans vent et dans une chaleur idéale. On est parti à 4200 mètres d’altitude et on a fait plus de 5 heures d’effort pour arriver en haut. » En chemin, ils ont eu la surprise de tomber sur un groupe d’Indiens, déposés par un véhicule à mi-parcours. Faut-il en déduire que l’Indien est moins courageux que le Suisse ou un peu moins « fou » ?
« On n’a pas fini très bien, disons-le… »
En tout cas, Indiens et Suisses ont terminé leur effort ensemble, accompagnés également par des chevaux sauvages pour les 300 derniers mètres de dénivelé. « Nous avons fait des petits arrêts de 2 minutes à partir de 5000 mètres pour souffler un peu sans perdre le rythme. Puis, c’est vraiment à partir de 5400 mètres qu’on déguste. On s’est même demandé si on allait y arriver. » Pour ne rien arranger, la pente se fait joueuse : « C’est dans le haut du col que la grimpée est la plus sèche », semble encore souffrir Maylan en y repensant. « En plus, on n’était pas vraiment aidés par le poids excessif de nos vélos loués sur place (soit 15 kilos par bécane). Une fois arrivés au sommet, les locaux nous prenaient un peu pour des malades d’être partis de si bas. C’était drôle même si on n’a pas fini très bien, disons-le… »
Le lendemain de l’ascension : un trek à 6000 mètres d’altitude
Nausées et mal de tête ont retardé de quelques heures « la fête » et la prise de conscience de l’effort entrepris. « On est redescendu en vitesse et cela allait mieux au bout de 4 heures de repos. Heureusement car j’aurais pu m’endormir sur place quand j’étais au sommet », témoigne le jeune Maylan. Mais le lendemain, magie ! Aucune courbature pour les 2 hommes. « Et comme on avait bien récupéré, j’ai proposé à mon beau-fils d’aller faire un trek sur un col de… 6000 mètres. » C’est peut-être vrai finalement, le Suisse est sûrement plus fou que l’Indien ! Alors qu’il est habituellement recommandé de le grimper en 2 à 3 jours, le duo l’a grimpé en à peine 12 heures. Le point le plus haut culminait à 6080 mètres. Conclusion : même sur le toit du monde, Maurin et Maylan cherchent toujours à aller plus haut…