Le petit train des Brenets a une grande histoire ! Dès le XIXe siècle, les Brenassiers se battent pour être reliés au chemin de fer, qui constitue alors une source de prospérité immense. En 1850, le projet d’une ligne reliant Paris à Berne, par Besançon et les Brenets, est envisagé. Tant côté suisse que français, les études vont bon train, d’autant plus que le massif du Col-des-Roches, percé en 1850, n’offre alors qu’un tunnel routier. Au vu des coûts conséquents des travaux (tunnel, viaduc…), les autorités renoncent finalement au projet. Mais ce n’est que partie remise !
La ligne pour la France passera par le tunnel ferroviaire du Col-des-Roches, percé en 1884. Toutefois, la volonté des Brenassiers d’obtenir un chemin de fer reste bien présente. En 1888, à la suite d’un référendum opposant le haut et le bas du village, la population accepte la réalisation d’une ligne Le Locle – Les Brenets par 218 oui (81 %) contre 51 non (19 %). L’histoire de la ligne de chemin de fer brenassière débute. Son financement est assuré principalement par les Brenets et l’État, mais aussi et plus modestement par Le Locle, La Chaux-de-Fonds et divers donateurs. En 1890, la ligne est inaugurée en grande pompe !
Plus d’une heure pour chauffer « Le Père Frédéric »
Outre « Le Doubs » et « Les Brenets », les wagons sont tirés durant 60 ans par « Le Père Frédéric », locomotive à vapeur – du nom du donateur et président du Conseil d’administration du Régional Frédéric Perret – encore exposée à la gare de la localité (la locomotive hein, pas la personne). À cette époque, il fallait plus d’une heure pour mettre en marche les automotrices de 12 tonnes à vide (15 avec le charbon et leur ration d’eau). Les locos remontaient ou descendaient d’ailleurs les fêtards, hors horaires, lorsqu’aucun convoi spécial n’était prévu. Après la crise économique des années 1930, l’État envisage de remplacer le train – particulièrement coûteux en énergie – par des bus de la Poste. Malgré les pressions, les Brenassiers tiennent bon. En 1950, l’électrification de la ligne est inaugurée. Au rythme de la musique scolaire, le Conseil d’État in corpore, les autorités communales et la population fêtent l’entrée du Régio dans l’ère moderne !