Le 18 septembre, votre média Le Ô a réuni plus de 80 personnes au Club 44 pour son 4e forum qui avait pour thème l’intelligence artificielle. Ce moment d’information fait aussi office de « soirée de soutien » officieuse. En cette double qualité, elle a été l’occasion idéale d’en apprendre un peu plus sur les « neurones artificiels » tout en constatant le bel engouement qui se crée autour du journal des Montagnes.
L’équipe du Ô au complet était mobilisée le 18 septembre pour accueillir les soutiens, les sympathisants et les membres du Cercle du Ô (ndlr : un réseau d’acteurs forts de la région qui nous font l’honneur de leur confiance) dans les meilleures conditions. « Ça sent bon par ici », entendait-on dans les couloirs du Club 44 en fin d’après-midi. Oui oui, ça sent effectivement bon mais le cocktail dînatoire c’est après la conférence sur l’IA messieurs dames, rigolait-on avant que les choses sérieuses ne commencent réellement.
Un trio de conférenciers de haut vol !
La partie conférence a été portée par 3 spécialistes du domaine : Jacques Boschung (CEO d’une entreprise de cybersécurité financière et membre du CA de Swiss Medical Network), Fabien Zennaro (Cofondateur et directeur général de VNV, entreprise fondée au Locle et active dans les solutions informatiques) ainsi que Stéphane Fallet (président de l’association IA Swiss et cofondateur de Rapid Rise, proposant des solutions IA aux entreprises). Bref, que du beau monde sur scène et dans la salle mythique chaux-de-fonnière. L’animateur de la soirée, Patrick Fischer, a introduit en une phrase la question principale de la soirée : L’intelligence artificielle est-elle une baguette magique ?
Le coup d’éclat du directeur Anthony Picard
Par différentes démonstrations, par quelques anecdotes aussi et surtout par des présentations de haut rang, chaque intervenant a apporté des éléments de réponse. Le poil à gratter de la soirée est venu de la voix du directeur du journal, Anthony Picard, dressant une liste de dangers potentiels de l’IA produite par…l’IA elle-même ! Jacques Boschung a ensuite rappelé qu’elle avait aussi du bon et qu’elle ne datait pas d’hier contrairement à certaines croyances. Il s’agit en réalité de la 3e intelligence artificielle. La première a débuté dans les années 1950 déjà mais elle s’est essoufflée en cours de route. Ceci étant posé, savez-vous ce qu’est un neurone artificiel ?
L’avenir ? « L’alliance de l’homme et de la machine »
Réponse du conférencier : « 20 lignes de codes mathématiques. Point ! » ChatGPT compte 24 millions de neurones artificiels alors que l’humain possède 86 milliards de « vrais neurones ». En comparaison humaine, cela parait peu mais ça n’empêche pas l’IA d’adapter son langage et ses explications à son interlocuteur. Là encore, grâce à son incroyable capacité de calculs. Bluffant. « Vous imaginez un peu mieux ce que sera le futur de demain ? » Une vie dépourvue d’intelligence humaine ? « Non, l’avenir vient de l’alliance de l’homme et de la machine. En médecine par exemple, le futur n’est pas l’IA mais le médecin qui saura utiliser l’IA. » Nuance de taille !
L’IA ne comprend rien !
Fabien Zennaro a repris la balle au bond (l’IA saurait-elle faire ça ? Pas sûr…) en se considérant comme « un médecin de l’informatique. Et aujourd’hui, l’informatique est partout, on la trouve presque à la Migros, au milieu des salades et des choux-fleurs. » Joli punchline mais attendez la suivante, elle est encore mieux : « L’IA vous donne l’impression de vous parler alors qu’en fait… elle ne comprend rien ! » Et Bim ! C’est même pire que ça car elle ne comprend même pas les mots en tant que tels mais elle base son interprétation sur des règles sémantiques. « Une IA, c’est simplement une quantité astronomique de données qu’elle mobilise en réaction aux sens qu’elle va décrypter dans vos demandes. En gros, elle ne comprend pas les phrases. »
« Rien n’empêche d’utiliser l’intelligence artificielle avec intelligence. » Après une telle performance, il fallait bien le sportif reconverti Stéphane Fallet (7e aux Mondiaux de duathlon 2018) pour venir redorer le blason de l’IA. Ce fils de paysan a créé bon nombre de choses autour de l’IA dont une solution marketing basée sur l’IA pour les PME. « Pour moi, rien n’empêche d’utiliser l’intelligence artificielle avec intelligence. Nous, on le fait en identifiant bien les besoins et en mobilisant l’IA comme un accompagnant de l’humain. Elle permet un gain de productivité énorme si elle est bien investie. » Dans certains domaines, elle permet de débusquer des fraudeurs et de sauver des vies. « Par contre, elle ne permet encore pas de faire disparaître l’impatience alors… place au cocktail dînatoire », a conclu Patrick Fischer en bonne intelligence !
