Je m’appelle Nelly Sébastien : coach certifiée, ancienne cadre dirigeante et championne de saut en hauteur, j’ai appris qu’il y a des périodes où même l’élan se fait plus difficile. Dans cette chronique, je partage chaque mois un bout d’histoire et des réflexions pour mieux avancer ensemble. Aujourd’hui, je vous parle de cette étrange mélancolie d’automne qui vient parfois troubler nos aspirations.
Dehors, la nature est en fête : les arbres flambent de mille couleurs, les paysages se couvrent d’or et de cuivre. Mais à l’intérieur de nous, la lumière décline. Les matins se font plus lourds, les soirées plus silencieuses, et parfois, un voile de morosité s’installe sans prévenir. On l’appelle « coup de blues », « fatigue saisonnière » ou « petit coup de mou ». Peu importe le nom qu’on lui donne, au fond il s’agit d’une chose simple : notre horloge interne cherche son rythme. Et quand la lumière se fait rare, elle se dérègle un peu.
« Ces soirs d’octobre m’ont appris le courage »
Je m’en souviens très bien à l’époque de l’athlétisme. Nous nous entraînions toujours dehors, au parc de sports de La Charrière. L’automne, c’était la nuit qui tombait avant la fin de la séance, le froid qui s’invitait déjà. Parfois, il neigeait, et pourtant nous étions là, sur la piste, à répéter encore et encore nos gestes. Les jambes répondaient mais la tête, elle, aurait préféré rentrer au chaud. La motivation, il fallait aller la chercher au fond des poches. Ce n’était pas la compétition, ni l’été vibrant. C’était une saison en creux, presque vide, où l’on préparait dans l’ombre ce qui allait se jouer plus tard. Et c’est sans doute pour ça que je m’en souviens autant : ces soirs d’octobre m’ont appris que le courage, ce n’est pas briller devant la foule, c’est persister quand personne ne regarde.
Le vrai piège de l’automne ? Vouloir garder le rythme de l’été !
Et aujourd’hui encore, je crois que l’automne nous enseigne la même chose. Le vrai piège, ce n’est pas le froid ni la nuit : c’est de vouloir garder le rythme de l’été. Alors que tout, autour de nous, nous invite à ralentir. La nature ralentit. Les arbres lâchent leurs feuilles. La lumière nous pousse à nous replier. Mais nous, nous exigeons de nous-mêmes la même énergie qu’en plein mois de juin. Pas étonnant que l’élan faiblisse.
Alors comment traverser cette saison sans s’épuiser ?
Pas besoin de se réinventer. Quelques gestes simples suffisent. Pour certains, ce sera une marche rapide le matin, juste pour attraper un peu de lumière. Pour d’autres, le rituel de remettre des couleurs dans sa garde-robe ou d’une playlist qui réchauffe. Pour moi, longtemps, c’était ce moment où je rentrais de l’entraînement, vidée mais fière d’avoir tenue, même dans la nuit glaciale. Parce qu’avoir respecté le rendez-vous avec moi-même me redonnait confiance.
Laisser tomber certaines « feuilles » n’est pas perdre, mais se préparer à renaître. Nos corps, comme les arbres, ont besoin de cycles. Et accepter le cycle, c’est aussi accepter que tout ne peut pas être performance, lumière, été.
L’automne n’est pas une fin mais une transition : il nous apprend à lâcher ce qui nous alourdit pour préparer l’espace du printemps. Un rappel que chaque saison, en nous comme dehors, a sa raison d’être.
Alors ce soir, au lieu de regretter les longues soirées d’été, je vous invite à vous poser une question toute simple :« Qu’est-ce que je peux créer, ici et maintenant, pour rendre mon automne plus doux ? » Un geste de lumière, un rituel, une respiration. Peu importe. L’essentiel est d’écouter votre horloge interne pour lui redonner un rythme qui vous ressemble. Et si vous en avez le courage, partagez-le avec quelqu’un. Parce qu’on traverse toujours mieux les saisons quand on se souvient qu’on n’est pas seul·e.
Pour aller plus loin
Si ce thème résonne pour vous et que vous souhaitez explorer des pistes concrètes pour retrouver énergie et équilibre, je partage régulièrement des ressources et des programmes sur mon site : nscoaching.ch