Un pari gagnant pour l’avenir des entreprises

Par Didier Juillerat

Chômage partiel ne rime pas forcément avec immobilisme. Même en réduction d’horaire de travail (RHT), un employeur peut, sous certaines conditions fixées par l’assurance-chômage, former ses collaboratrices et collaborateurs. Cette démarche permet de conserver des liens professionnels dans les équipes et de renforcer la motivation interne en pleine incertitude économique. Cette période d’attente forcée, souvent mal vécue par les employés peut donc se transformer en moment propice pour développer les compétences internes d’une entreprise en vue de la relance de ses activités. Le directeur du Centre interrégional de perfectionnement vous explique tout.

En pleine incertitude économique, nombre d’entreprises recourent aux RHT pour préserver les emplois. Cette phase constitue alors une magnifique opportunité de perfectionnement des compétences. La loi autorise en effet l’organisation de formations pendant les RHT, à condition de respecter un cadre strict.

L’ordonnance sur l’assurance-chômage fixe plusieurs exigences formelles pour que l’Office cantonal valide une formation pendant les RHT :

Volontariat absolu : Aucun collaborateur ne peut être contraint. L’accord écrit des personnes concernées est recommandé.

Utilité de la formation : La formation doit fournir des compétences ou des connaissances utiles aux employés, soit pour maintenir leur poste actuel, soit pour faciliter une reconversion professionnelle en cas de changement d’emploi.

Organisation structurée : La formation doit être dispensée par des personnes qualifiées, selon un programme établi à l’avance.

Séparation des activités : La formation doit être clairement distincte des activités habituelles de l’entreprise.

Intérêt des employés : La formation ne doit pas servir exclusivement ou principalement les intérêts de l’employeur.

Approbation préalable : L’entreprise doit soumettre une demande d’approbation à l’autorité cantonale compétente au moins 10 jours avant le début de la formation. Cette demande doit inclure des informations détaillées sur le contenu, les objectifs, la durée, les participants et les formateurs de la formation.

Il est important de noter que l’employeur doit continuer à verser le salaire contractuel aux employés pendant la période de formation, et l’indemnité de RHT couvrira 80 % de la perte de gain imputable aux heures de travail perdues.

Durée limitée : Les cours ne doivent pas dépasser l’horaire contractuel usuel.

Prise en charge des frais : Les coûts liés à la formation sont assumés par l’employeur.

But : transformer une contrainte conjoncturelle en outil de compétitivité !
Organiser des formations internes exige des entreprises de mettre à disposition du temps et des ressources, ce qui n’est souvent pas facile.

Les RHT peuvent donc soulager ces 2 obstacles, tout en permettant de garder une dynamique professionnelle. Ces formations permettent aux personnes formées d’être plus réactives dans un monde professionnel où l’adaptabilité devient une qualité essentielle.

Cela donne aussi une image très positive de l’employeur qui démontre ainsi une volonté de miser sur le développement de ses collaboratrices et collaborateurs.

Former malgré les RHT n’est donc pas seulement possible, c’est hautement recommandé. Au-delà du cadre légal fixé, l’enjeu est stratégique et permet de transformer une contrainte conjoncturelle en outil de compétitivité.

Les entreprises qui investiront dans le savoir sortiront plus fortes des turbulences.

 

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