« Je pense que la stabilité doit être la base d’un club ! » Pierre-André Lagger est légitime lorsqu’il parle de stabilité, lui qui a débuté ses juniors à 12 ans et qui exerce toujours au FCC près de 60 ans plus tard. à 70 ans, l’homme est désormais le directeur sportif des Jaunes et Bleus et un pilier du club de la Charrière. Il se confie sur l’état actuel des Abeilles qui sont lanternes rouges de première ligue avec 4 points.
– Concrètement, on fait quoi au quotidien quand on est directeur sportif du FCC ?
– Je m’occupe des transferts avec l’entraîneur et le président. Il y a une grosse phase de recherche de nouveaux joueurs chaque année. J’observe aussi les entraînements et j’organise tous les déplacements. J’ai également des contacts avec les joueurs.
– Actuellement la situation est vraiment compliquée, est-ce que ce que vous avez déjà connu des temps aussi difficiles ?
– Non. Cette année, nous avons été mal conseillés et nous n’avons pas été bons dans notre sélection des footballeurs d’expérience. En revanche, nous avons décidé de travailler avec de jeunes joueurs et nous sommes contents d’eux. Mais les leaders, que nous devrions avoir, ne font pas leur boulot.
– D’après vous, quels sont les facteurs qui ont mené à cette période difficile ?
– Nous essayons de tenir certains budgets. Nous ne sommes pas aidés par notre stade vieillissant de la Charrière qui ne nous permet notamment pas de créer des zones VIP pour attirer nos sponsors.
– Et d’un point de vue sportif ?
– À l’heure actuelle, nous ne sommes pas un club très sexy. Nous avons de la peine à attirer des jeunes. Soit il faut donner de l’argent, et nous n’en avons pas énormément, soit il faut que nous soyons un peu plus stable dans nos performances.
– Vous parlez des jeunes. Il y a 2 ou 3 ans, vous aviez une super équipe d’Inters A. Qu’est-ce qui s’est passé avec ces jeunes joueurs ?
– Il y en a quelques-uns qui jouent avec nous en première équipe. L’entraîneur des Inters A est allé entraîner ailleurs dans le canton. Il en a pris quelques-uns avec lui. C’est assez naturel que les juniors se dispersent dans les clubs du canton lorsqu’ils atteignent un certain âge. Un jeune qui sort des Inters A n’a pas forcément immédiatement le niveau pour jouer avec le FCC.
– Quelle est le mot d’ordre au sein du club aujourd’hui ?
– Il faut que nous fassions des points, il n’y a pas de miracle. Le but, c’est de se maintenir. Nous ne pouvons plus nous permettre de perdre sinon nous devrons impérativement prendre des décisions. Pour l’instant, nous ne pouvons rien faire car la campagne des transferts est finie. Nous entrons dans une phase très importante depuis aujourd’hui jusqu’à Noël. Nous avons des confrontations directes avec des clubs qui ont à peu près le même niveau que nous.
– Dans les périodes compliquées, on remet souvent en question l’entraîneur. Est-ce que vous avez toujours confiance en lui ?
– Nous essayons de faire confiance à notre entraîneur mais de temps en temps il faut lui remonter les bretelles.
– Vous avez fait des campagnes de transfert où vous avez engagé beaucoup de joueurs. Il y a également eu beaucoup de départs. La stabilité n’est pas votre pierre angulaire ?
– Je vous l’ai dit, je pense que la stabilité est la base d’un club. Je suis le premier convaincu. Si nous avons fait toutes ces ascensions avec Christophe Caschili, c’est parce qu’il y avait de la stabilité au club. Chaque année, nous ne pouvons pas virer tous les joueurs et recommencer à zéro. Ce n’est pas la solution.


























