Trois semaines après l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu, il y a toujours des bombardements, des morts, des blessés, des incursions militaires dans plusieurs régions de l’enclave palestinienne… Les blindés et les chars israéliens sont toujours là. Malgré les accords, l’aide humanitaire internationale est toujours insuffisante à Gaza ville.
Depuis le 4 septembre, sur les 700 000 habitants qui avaient quitté la ville de Gaza pour se réfugier dans le Sud, 450 000 sont revenus à l’annonce du début du cessez-le feu. Mais, 2 semaines après leur retour, ils sont encore sous le choc. Ils n’avaient jamais imaginé retrouver leur quartier complètement anéanti… Aujourd’hui, même si tout est détruit, ils préfèrent rester dans ou devant les ruines de leur maison. 250 000 habitants de Gaza ville sont restés dans le Sud où ils vivent dans des tentes grâce au soutien des organisations internationales présentes sur place.
Denrées alimentaires : les prix deviennent plus abordables
Selon l’accord de cessez-le feu, 600 camions devraient entrer dans la bande de Gaza quotidiennement. Or, depuis 2 semaines, il y en a seulement 200 par jour, 150 dans le Sud et 50 dans la ville de Gaza. Dans les camions qui arrivent, on trouve quelques denrées alimentaires pour le secteur privé mais très peu de produits alimentaires ou sanitaires pour les organisations internationales. La ville de Gaza subit à nouveau la pression de l’occupation. Les prix des denrées alimentaires, même s’ils sont plus abordables, restent très élevés. Le prix du kg de farine qui était de 70 euros en juillet, est aujourd’hui de 5 à 7 euros. Il n’y a toujours pas de fruits, de légumes, de viande, d’œufs ni de fromage.
Quel avenir politique à Gaza ? L’insupportable flou !
Malgré la petite amélioration due à l’arrêt temporaire des bombardements, la population est horrifiée et fatiguée mais n’a pas d’autre choix que de continuer à survivre. On attend l’application de la deuxième phase pour voir s’il y a vraiment volonté d’aider la population civile de la bande de Gaza à retrouver un peu d’espoir. Pour le moment, rien n’est évident. On n’a pas beaucoup d’informations concernant l’avenir politique de la bande de Gaza. Qui la gérera ? On entend parler de la création d’un gouvernement de technocrates palestiniens, c’est-à-dire d’hommes d’affaires, d’économistes, d’intellectuels, d’universitaires pour gérer la bande de Gaza pendant une période transitoire de 3 mois en attendant soit de nouvelles élections soit le retour de l’Autorité palestinienne.
L’aide bienvenue de la société civile
Après 2 ans de conflit, 2 300 000 personnes espèrent toujours un changement. Actuellement, aucune organisation internationale ni le gouvernement palestinien ne gère la bande de Gaza. C’est la société civile qui s’organise et propose de l’aide à la population (aide humanitaire, accueil des enfants dans des centres éducatifs, aide psychologique…) Tous les actes de solidarité, la marche depuis le Caire, les flotilles, les manifestations, les rassemblements et les pétitions, partout dans le monde, sont appréciés par les citoyens de Gaza à qui il ne reste que 2 choses : leur attachement à la terre ainsi que la solidarité internationale.
Seul ce qui se passe sur le terrain est important
Si 70 % de la population est favorable à une solution à deux États et a apprécié la reconnaissance internationale de la Palestine par de nombreux pays, l’État palestinien ne se fera que sur le terrain et non sur le papier. Actuellement, il n’y a pas de continuité géographique entre la bande de Gaza et la Cisjordanie, ni de contrôle total sur tout son territoire par l’autorité palestinienne. Des check-points séparent les Palestiniens de leurs terrains. La colonisation a tout avalé et ne laisse rien aux autochtones. Aujourd’hui, il reste moins de 18 % des territoires de 1967 aux Palestiniens…


























