Le club de unihockey Les Rouge et Or a récemment organisé une soirée de soutien mémorable en relançant une pratique un peu oubliée : les tournois de « chibre »… Pardon, de « schieber-Jass » !
Présidente du club, Laure Mollier affichait le sourire des grands soirs. En effet, une trentaine d’équipes ont répondu présentes à ce tournoi populaire organisé à la maison de paroisse. Un rendez-vous pour les « vieux », selon vous ? Eh non ! « C’est grâce aux jeunes que cet événement a pu voir le jour », précise d’emblée Laure. Après un repas préparé par les membres du club, les joueurs de Jass se sont affrontés durant 4 tours avant d’entamer les finales. À ce jeu, ni annonce, ni bonification en cas de « match », histoire de limiter le facteur chance. Toutes les générations étaient représentées et mélangées : des joueurs aguerris, pratiquant le « chibre » depuis des décennies, aux débutants, en passant par des équipes féminines, masculines ou mixtes.
Trois quarts des effectifs issus des juniors
Au final, Tibor Froidevaux et Gaetan Viatte ont remporté la palme ! Dans les travées, il a été entendu que si « Yannick Pilorget et Valéry Franchon, arrivés seconds, avaient gagné, on en aurait entendu parler pendant une année ! » Côté sportif, les Rouge et Or fêteront leur 25e anniversaire en 2026 et constituent l’un des clubs phares du Locle. Si l’équipe masculine évolue en 4e ligue, l’équipe féminine, actuellement première de 3e ligue, vise la montée. Les jeunes, encore eux, jouent aussi un rôle de moteur : sur sa centaine de membres, « le mouvement junior constitue les ¾ de nos effectifs ». Comment expliquer un tel engouement ? Sans doute par le « côté sans contact et donc avec peu de blessures. Et ce sport n’est pas cher, tant au niveau de l’équipement que des cotisations. » Les Rouge et Or s’impliquent par ailleurs dans notre cité, organisant un tournoi annuel et la course l’Horlogère. Longue vie à cet atout sportif de la Mère commune !
– Un jeu hollandais, devenu roi chez nous ?
– Le Jass vient probablement d’un jeu hollandais du XVIIe siècle : le « Jas », diminutif du prénom Jasper donné au valet d’atout. Il s’est exporté en Suisse à la fin du siècle suivant. Les Confédérés adoptent ce jeu de cartes, qui devient au XXe siècle un « sport » quasi national ! Joué en équipe, le Jass prend le nom de « schieber-Jass », de « schieber » qui signifie « glissière » (d’une fermeture éclair par exemple), imageant l’adversaire pris en tenaille.
