Stan, de son vrai nom Christophe Carotenuto, nous vient avec une question simple : « Et si les œuvres d’art pouvaient parler ? » Sa réponse ? Un seul en scène qu’il a joué près de 250 fois, tout en amassant sur son passage 22 prix dans divers festivals ! Il sera de passage à la Grange Delux le vendredi 12 décembre (20 h 30) avant de faire le pari de remplir les 300 places de l’Odéon lyonnais pendant trois semaines d’affilée entre le 18 mars et le 4 avril ! Fort d’une carrière complète de comédien, on l’a vu au cinéma, au théâtre et à la télé. Il tutoie Jean-Paul Rouve, Luc Besson, Guillaume Meurice… et nous.
– Stan, qu’est-ce qui nous attend à ton spectacle ?
– Ça sera un voyage à travers une sélection de chefs d’œuvre ! Je vais jouer des œuvres d’art avec une emphase sur ce qu’elles me font ressentir. Bien sûr, ça commence en retraçant l’histoire de chaque tableau, mais ce qui m’intéresse, ce sont plutôt les thèmes existentiels sous-jacents, tout en restant dans l’humour.
– Tu parles de thèmes existentiels, comment est-ce que l’humour se manifeste ?
– Dans les thèmes existentiels, on trouve la mort par exemple [rires], c’est en fait la raison intime pour laquelle j’ai commencé le théâtre. Ça et l’humour, ce sont deux armes puissantes pour résister à la mort, pour que la vie ait un sens. Faire un seul en scène humoristique, c’est l’inverse d’un enterrement ! Quand on va à un enterrement, on vient pleurer un corps sans vie. Quand on vient voir un spectacle d’humour, on rit face à un corps dont la vie est décuplée par la scène. c’est en fait une survie pour moi, j’ai une nécessité vitale de jouer.
– Et en soi, comment est-ce que tu penses ton humour ?
– Dans ma vie de tous les jours, je m’amuse à faire des voix, surtout quand j’envoie des messages vocaux à mes amis. Ensuite, ces voix entraînent une gestuelle particulière, puis une façon de penser qui leur est propre. Une fois qu’il y a tout ça, les blagues arrivent naturellement. D’ailleurs, tout ce que j’écris n’est jamais gratuit, ça doit toujours servir le sens ! Je m’efforce de parler de la société à travers mes blagues.
– Pour préparer ce spectacle, tu t’es beaucoup plongé dans les arts visuels. Comment a évolué ton rapport aux œuvres d’art ?
– Au début, les œuvres d’art étaient surtout un prétexte pour écrire ce spectacle. Je me disais : « Si j’étais la Joconde, je dirais quoi ? » Mais ensuite, plus j’écrivais et plus je m’intéressais aux œuvres. Il y en a qui m’ont beaucoup inspiré, j’ai écrit 50 pages sur Le Penseur de Rodin afin de chercher quelle histoire et quels thèmes je souhaitais aborder, tout ça pour en garder 2 dans le script final. Pour revenir à ce qu’on se disait plus tôt, l’art c’est aussi une manière de résister à la mort, les œuvres gagnent une bataille contre le temps et sont témoins des générations passées, présentes, et futures. Ainsi, c’est passionnant de faire résonner leur histoire avec la nôtre.



























