Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 13 octobre dernier, les Palestiniens de Gaza ont toujours beaucoup de préoccupations. Il y a certes une petite amélioration mais la vie quotidienne reste très difficile. Chercher du bois, de la nourriture, de l’eau potable, des médicaments demande beaucoup d’énergie et empêche de faire tout autre chose.
Nuit et jour, les drones passent dans le ciel. On a assisté à une diminution significative des bombardements mais il y a toujours des morts. Le 19 novembre, il y a eu trente morts et une centaine de blessés partout dans la Bande de Gaza à la suite de bombardements israéliens intensifs. La situation reste donc très instable. Des petits magasins, des restaurants et des cafés sont à nouveau ouverts. Avant le cessez-le-feu, lorsque nous étions bombardés nuit et jour, on ne pouvait pas sortir sans prendre de grands risques. Dès 17 h, tout le monde s’abritait dans sa maison ou sous sa tente. Maintenant, les gens peuvent rester dehors jusqu’à 21 h.
Légère amélioration de la vie mais pas de la situation
Malgré ce semblant fragile de vie sociale, la population ne voit toujours aucune réelle perspective d’avenir. Elle attend une solution politique quant à la future gestion de la Bande de Gaza et au désarmement des factions. La deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu (ouverture de toutes les portes de Gaza, possibilité pour des camions remplis d’aide humanitaire d’entrer dans le territoire palestinien) n’était que très partiellement respectée jusqu’à la fin novembre. Ce n’est plus vraiment la famine puisqu’on trouve maintenant quelques fruits et légumes ainsi que des boîtes de conserve mais les quantités sont nettement insuffisantes pour nourrir plus de 1,2 million de personnes dans la ville de Gaza qui a dû faire face au retour au nord de milliers de déplacés qui s’étaient enfuis vers le sud.
Grande importance de l’éducation chez les Palestiniens
Encore sous le choc, horrifiées devant l’ampleur des destructions de leurs maisons et la dévastation de leur quartier, ces personnes s’étaient installées dans les quelques écoles publiques ou gérées par l’UNRWA qui n’avaient pas été complètement détruites par les bombardements. Mais aujourd’hui, pour permettre aux enfants et aux collégiens de retourner à l’école, les déplacés ont décidé de quitter ces bâtiments et le relatif confort qu’ils y trouvaient (présence de fenêtre et de portes), et de retourner vivre sous tentes dans des conditions très difficiles (pluies diluviennes, inondations, froid). Cela montre, une fois de plus, l’importance que revêt l’éducation pour les Palestiniens. L’école a repris partout dans la Bande de Gaza. Les cours qui ont lieu sous tente et dans l’une des treize écoles sont gratuits.
Au-milieu du chaos… l’annonce des résultats du bac
Pour les centres éducatifs, il est demandé une somme symbolique aux parents afin de pouvoir payer les enseignants et les fournitures scolaires. En ce qui concerne les universités – les treize grandes universités de Gaza ayant été détruites –, les cours ont pu reprendre sous forme virtuelle depuis le 25 novembre. Une session extraordinaire du bac a été organisée en octobre et en novembre pour les étudiants qui n’avaient pas pu passer les examens en juin comme prévu. Après deux ans d’agression et d’horreur, l’annonce des résultats du bac a donné lieu à un rare moment de joie, de bonheur et de fête à Gaza pour les familles et les nouveaux bacheliers qui ont ainsi pu s’inscrire directement à l’université pour l’année 2025–2026 !



























