Notre interview inédite de Jean-Daniel Jeanneret
Confiant et enthousiaste, le grand argentier commence par prévenir (pour ne pas devoir guérir) : « Ce projet est le bon ! et d’ailleurs… il n’y en pas d’autres ». Décryptage avec celui qui est en charge des finances publiques.
69 millions à rembourser sur 30 ans, c’est bien ce dont il s’agit ?
Oui, absolument c’est le montant que la fondation devra financer. Les calculs ont été modélisés sur 30 ans, comme le droit de superficie accordé par la ville. C’est aussi une durée maximum pour emprunter des capitaux. Pour la ville, cet investissment représente une charge plafonnée à 3’8 millions sur 30 ans.
La Chaux-de-Fonds présente des comptes déficitaires. Cette charge n’est-elle pas « un fil à la patte » pour les générations futures ?
Sachant que la ville investit chaque année entre 30 et 50 millions de francs, le montant est ambitieux mais correspond à l’échelle de notre ville. Sur ce projet en particulier, la collectivité publique investit de manière durable et qualitative puisque ce nouveau complexe fera rayonner la ville pour de nombreuses décennies.
La commission financière a enregistré 8 pour, 5 non et 2 abstentions. Pourquoi si peu d’enthousiasme ?
Je n’ai pas la réponse mais dans une commission financière, il est normal que les avis soient partagés lorsqu’il s’agit de pareils montants. Somme investie, grandeur du projet, autres priorités, bilan énergétique, les oppositions peuvent être de toutes natures. Je le rappelle, nos patinoires sont vétustes et énergivores et devront être profondément rénovées pour plusieurs dizaines de millions pour se mettre aux normes et offrir à la ville des installations de qualité.
Pourquoi un partenariat publique-privé avec la Fédération neuchâteloises des entrepreneurs ?
Pour que le projet se fasse de manière optimale pour la ville et pour l’économie régionale. J’ajoute que s’associer avec la Fédération des entrepreneurs est gage de savoir-faire et de sécurité. Unis dans cette fondation où la ville sera majoritaire, nous disposerons d’une structure juridique adéquate pour monter le financement. Sachant que nous serons soumis aux marchés publics, nos critères d’attribution seront élaborés avec soin dans l’objectif de confier les travaux à des entreprises de la région.
« Ce sera un signal fort si le projet est accepté »
Qu’apporte cette puissante fédération ?
Son expertise, son réseau et la garantie que nos entrepreneurs auront la chance de réaliser un projet de haute qualité. L’émulation suscitée autour de ce grand chantier chez les membres de la FNE n’est pas négligeable non plus pour le HCC dans sa recherche de nouveaux sponsors. En outre, la fédération a déjà décidé de prendre à sa charge les intérêts intercalaires du chantier qui sont estimés à près de 3 millions.
Le 19 mars devant le Conseil général, une date décisive ?
Ce sera un signal fort si le projet est accepté même si plane toujours l’ombre d’un référendum. Alors oui cette date est décisive, voire historique, raison pour laquelle nous avons prévu une séance spéciale à la Maison du Peuple, ouverte au public comme d’ailleurs toutes les séances du Conseil général.
Swiss ou National league, mêmes chiffres à prévoir en bout de ligne ?
Absolument pas. Tous les budgets y compris celui du « naming » de la nouvelle enceinte ont été devisés sur la base des chiffres de Swiss league. Tout a été élaboré avec prudence y compris les taux d’intérêts de référence qui ont plutôt tendance à baisser. Lorsque nous serons au bout du chantier, nos prévisions prudentes seront sans doute saluées.
Le mot de la fin ?
L’investissement est élevé mais nécessaire. Si la reconstruction des Mélèzes est refusée, nous serons à contre-sens de la dynamique retrouvée et La Chaux-de-Fonds se transformera en bourgade périphérique. Les Montagnes, le canton et l’arc jurassien ont besoin de ce projet majeur qui participe au rayonnement de notre coin de pays!