Voilà 12 ans que la « bombe toxique » du Doubs 51 somnole dans une impasse !

Kevin Vaucher

Hier, je me suis baladé en ville. Je suis passé devant l’immeuble de la rue du Doubs 51 et mes narines se sont mises à piquer ! Non, je pousse volontairement le trait mais disons plutôt que je me suis rappelé de cette vieille histoire qui fait parler d’elle depuis le début du 21e siècle (et même avant en réalité) ! L’affaire est assez simple à la base. L’entrepreneur Aimé Schmidlin ouvre un atelier de galvanoplastie (Gravacier) au rez-de-chaussée de l’immeuble de la rue du Doubs 51, à La Chaux-de-Fonds. La galvanoplastie est une technique d’orfèvrerie servant à la reproduction d’objets en utilisant un moule relié au pôle négatif d’une pile qui se recouvre alors d’une couche de métal. Non seulement ce bon Monsieur Schmidlin travaillait pour l’industrie horlogère mais il a peu à peu élargi son activité au commerce de produits toxiques. En 1958, il rachète l’immeuble et peut donc les entreposer dans son atelier ainsi que dans son sous-sol sans être inquiété.

Radium cyanuré, soude caustique,…
Radium cyanuré, trichloréthylène, soude caustique et plomb baignent notamment dans la bâtisse durant plusieurs années. Il faut dire qu’aucune législation régulait l’usage de ces substances en Suisse jusque dans les années 1970. La loi sur la protection de l’environnement est arrivée quant à elle en 1983. Mais Schmidlin trouve la parade en engageant un chimiste pour couvrir son commerce dangereux. C’est ce que relève notamment le livre « Le côté obscur du cadran » de Laurent Duvanel qui en a fait un livre. A partir des années 1990, Gravacier subit plusieurs contrôles et il est remis à l’ordre. Sans que cela ne change ! Le temps passe et Schmidlin continue ses petites affaires. 

2011 : une année importante qui… ne change rien !
Dans la nuit du 16 au 17 juillet 1995, un incendie se déclare dans l’immeuble en raison d’un corps de chauffe mal éteint au-dessus d’une cuve de galvanoplastie. Les pompiers sonnent l’alarme sur cette bombe toxique qui menace en plein coeur de la ville. Le service d’hygiène se rend sur place et… rien ! L’entrepreneur jure que tous les produits dangereux ont été évacués et aucune enquête ne cherche à aller plus loin. Cette désinvolture, négligence ou inconscience (appelez-là comme bon vous semble) perdure jusqu’en 2011, lorsqu’Aimé Schmidlin trouve la mort à la suite d’un cancer de la gorge et de la peau. Tiens, tiens ! Une société immobilière valaisanne rachète alors l’immeuble (elle a fait faillite depuis) et découvre l’ampleur du désastre. Le géologue Serge Grandjean est le premier à dénoncer véritablement la situation. Aujourd’hui, la « maison toxique » est laissée à l’abandon et se meurt dans l’indifférence. Et toujours, quand je me promène à la rue du Doubs, je ne peux m’empêcher de penser à ce gros gâchis et à cette bombe qui est là, endormie mais vivante…

 

Que s’est-il passé à partir de 2013 ?

En 2011, ce sont quelque 10 tonnes de produits chimiques qui sont découverts au moment de la vente de l’immeuble du Doubs 51 qui est pollué du sol au plafond. Le bâtiment est enfin évacué en août 2013 et les 9 locataires sont indemnisés à hauteur de 5000 francs. Les déchets sont détruits par une entreprise venue de Bâle. Plusieurs anciens locataires ont rencontrés des ennuis de santé en raison de leur exposition à cette bombe toxique. Depuis 2013, rien n’a changé. La même pancarte indique depuis 12 ans qu’il est interdit de pénétrer dans l’immeuble ainsi que dans le jardin. Tout semble calme. Pourtant, la bombe toxique du Doubs 51 n’est pas neutralisée. Elle somnole, menaçant toujours de se réveiller en plein coeur de La Chaux-de-Fonds, à un jet de pierre du collège Numa-Droz !

Que s’est-il passé à partir de 2013 ?

En 2011, ce sont quelque 10 tonnes de produits chimiques qui sont découverts au moment de la vente de l’immeuble du Doubs 51 qui est pollué du sol au plafond. Le bâtiment est enfin évacué en août 2013 et les 9 locataires sont indemnisés à hauteur de 5000 francs. Les déchets sont détruits par une entreprise venue de Bâle. Plusieurs anciens locataires ont rencontrés des ennuis de santé en raison de leur exposition à cette bombe toxique. Depuis 2013, rien n’a changé. La même pancarte indique depuis 12 ans qu’il est interdit de pénétrer dans l’immeuble ainsi que dans le jardin. Tout semble calme. Pourtant, la bombe toxique du Doubs 51 n’est pas neutralisée. Elle somnole, menaçant toujours de se réveiller en plein coeur de La Chaux-de-Fonds, à un jet de pierre du collège Numa-Droz !

Découvrez nos autres articles