C’est lors de ma première venue à Manchester, juste après mes 18 ans, que je me suis découvert artistiquement. Je passais mon temps à errer dans les rues avec mon appareil photo, entouré de ces maisons en briques rouges, à la recherche d’inspiration pour un potentiel film. Aujourd’hui, 6 ans plus tard, j’y suis retourné pour présenter Quitter la ruche, mon film de diplôme, qui s’est construit autour de mon rapport « amour-haine » avec la ville de La Chaux-de-Fonds. Il raconte le dernier jour d’une amitié, alors que Mila, le personnage principal, s’apprête à partir sans prévenir personne. Un « au revoir » silencieux. La ville occupe une place importante dans le court-métrage, illustrée par des photos en noir et blanc, évoquant la mélancolie des petites villes.
C’est dans ce contexte, et accompagné de Charlie Verone, un des comédiens du film, que j’ai découvert le Manchester Film Festival. Nous sommes passés par un rudimentaire et drôle tapis rouge avant d’être accueillis dans une des salles du festival. Après la projection, entourés des équipes des autres films, nous avons fini par répondre à quelques questions du public présent.
Mais l’importance de ce voyage s’est finalement révélée en retournant dans les rues de Manchester, retrouvant cette sensation étrange d’errance presque obsessionnelle que j’entretiens avec ces espaces urbains. Je me suis rendu compte qu’entre « la ruche » de La Chaux-de-Fonds et « l’abeille », symbole de Manchester, existait un lien étrange. Ces deux endroits paraissant pourtant à première vue si éloignés. C’est là qu’est née cette nécessité de créer. Quitter la ruche projeté à Manchester, c’était finalement une boucle qui se bouclait.