Enfin réunis, les marchands appellent au maintien de l’unité !

Par Kevin Vaucher

Une matinée au marché L’union fait la force, dit-on ! Mais parfois, les vents contraires semblent se succéder pour tenter de souffler la belle unité qui lie les marchands et qui réjouit les clients et les commerçants de la place du Marché. Il y a eu d’abord le Covid qui a poussé les stands à se scinder en deux, avec le transfert d’une partie d’entre eux à la Carmagnole. Puis, il y a eu l’installation des nouveaux pavés sur la place du Marché, ce qui a conduit à un exil total de tous les marchands. Aujourd’hui, ils sont à nouveau réunis sur cette même place et tous les acteurs disent leur satisfaction. Mais une nouvelle bourrasque s’avance déjà…

La situation tient quelque peu de l’ironie ! Après les avoir tenus éloignés de la place du Marché, les travaux ont l’effet inverse aujourd’hui. « Ce sont les travaux réalisés sur la place de la Carmagnole qui nous permettent de tous être réunis à la place du Marché aujourd’hui », plante Françoise Jaquet. Cela fait 20 ans que cette membre du Groupement des marchands de la Tchaux (GMT) fréquente le marché et son avis est sans équivoque : « Nous adorons être tous ensemble et les clients se disent très heureux de pouvoir faire toutes leurs courses en un même lieu. Pourtant, les autorités nous ont déjà prévenu que c’était temporaire. »

Une question de place ou d’état d’esprit ?
Pourquoi est-ce que cela pose problème ? « La raison invoquée est qu’il n’y a pas assez de place pour accueillir l’ensemble des marchands dans de bonnes conditions. » Bien sûr, les marchands ne sont pas du même avis mais ils cherchent à nouer un dialogue constructif pour trouver une solution qui satisfasse le plus grand nombre. En me baladant un peu dans le marché, en ce samedi matin ensoleillé, il est vrai que la place du Marché est bondée et qu’il faut parfois un peu slalomer pour passer d’un stand à un autre. Mais cela ne fait-il pas partie du charme de cette tradition ?

Parole aux personnes en fauteuil roulant
« C’est vrai qu’une place du Marché est faite pour être vivante et c’est le cas à La Chaux-de-Fonds. C’est donc difficile pour nous de comprendre pourquoi il faudrait y renoncer », appuie Yannick. Le manque de place ? Le président des GMT admet que « cela pose parfois des soucis mais uniquement pour les personnes en fauteuil roulant. » Il y en a justement un qui tente de se frayer un chemin. Je l’interpelle pour solliciter son avis : « Pour moi, ce n’est pas un problème du tout. Je pense que c’est surtout une question d’état d’esprit. Moi, je sais que je suis quelqu’un qui fonce et qui sait faire sa place au milieu d’une foule. Mais je sais aussi que d’autres personnes en situation de handicap n’osent pas le faire. En fait, chaise roulante ou non, cela dépend juste des personnalités. Il faut faire avec, accepter de prendre le temps pour faire son marché ou simplement venir à des heures où le passage est plus facile », réagit Thierry.

«Nous cherchons à maintenir un beau marché dynamique»
En résumé, le bon sens prévaut ! « C’est comme pour les stands de pâtisseries des jeunes enfants. Nous sommes très contents qu’ils viennent se faire quelques sous au marché mais il faut veiller à garder un certain équilibre. Il y a eu des matinées où il y en avait tellement que les clients évitaient cette zone, ce qui a desservi les marchands près de là », ajoute Françoise. « Que l’on soit bien clair, nous ne voulons créer aucune polémique mais nous cherchons juste à maintenir un beau marché dynamique. Et le fait de pouvoir rester tous ensemble sur la place du Marché est clairement un facteur important pour son attractivité. »

Une place qui vit (aussi) grâce aux marchands
Le Groupement des marchands de la Tchaux a une responsabilité à prendre pour porter le message jusqu’aux autorités. « Parler d’une même voix est capital. En parlant entre nous, on est tous d’accord pour dire que cette situation est aujourd’hui parfaite et on veut que cela reste ainsi à l’avenir. La question est de savoir si notre voix sera entendue », pose Xavier dont la belle-famille (Schreyer) se déplace depuis 65 ans sur cette place. « Les marchands font partie des acteurs qui font vivre la place du Marché. Si c’est devenu un plaisir et une habitude de venir faire son marché les mercredis et les samedis matin, c’est en premier lieu grâce à nous. Nous aimerions donc être considérés comme tels et que l’on nous sollicite pour évoquer le futur du marché chaux-de-fonnier. »

Les terrasses de la place font partie intégrante du « décor marché »
Ce qui fait la force de ce rendez-vous apprécié, c’est aussi le cadre de la place. Les terrasses accueillantes, idéalement situées en plein soleil, participent à l’émulation qui se dégage de la place du Marché. Comme si chacun avait l’impression de jouer un petit rôle dans cette scène de vie collective et populaire qui égaie la place du Marché le temps d’une matinée. « Quand les marchands sont tous réunis, on sent que ça apporte une ambiance particulière. C’est plus animé et c’est une vraie place du Marché. Tous mes clients me le disent », confirme la patronne du bien nommé café du Marché Véronique Jaunin. « Je suis d’autant plus sereine à vous le dire que la fréquentation au café est la même, peu importe la configuration. Nos clients viennent à nous quoi qu’il arrive. Je n’ai aucun intérêt personnel là-dedans, je vous dis juste la vérité. » La vérité de la rue n’est-t-elle pas la plus importante en démocratie ?

Et les voix discordantes, elles disent quoi ?

Si le son de cloche semble unanime chez les marchands, les commerçants et les clients, qu’en est-il au niveau des voix discordantes ? On vous promet que l’on a cherché mais on n’a trouvé quasiment personne pour remettre en cause la présence de tous les marchands sur la place du Marché. « C’est parfois compliqué avec les enfants qui courent devant nous et qu’on a tendance à perdre de vue » ou « J’habite en dehors de la ville et c’est parfois compliqué de trouver où se parquer », nous a-t-on dit ! Est-ce que la répartition des marchands sur deux sites différents rendrait le parcage moins compliqué et fluidifierait le flux des clients ? à chacun de se faire sa propre opinion. Pour d’autres, c’est le fait de faire chou blanc et de ne pas trouver ce qu’ils étaient venus chercher qui passe mal de temps en temps. « J’enrage quand j’arrive juste trop tard sur les stands et qu’il manque certains légumes par exemple », rapporte une jeune mamie dynamique. « Vous me direz que j’avais qu’à venir plus tôt et vous n’auriez pas tort », rigole-t-elle, bonne poire !

Une place qui a failli être couverte !

D’abord espace vierge de toute activité, la place du Marché de La Chaux-de-Fonds est évoquée pour la première fois sur un plan de Charles Knab en 1856. Cette passerelle est alors appelée place de l’Ouest, en raison de sa situation géographique par rapport au centre-ville. Achetée par la commune en 1889, elle est alors nivelée dans le but d’y établir un nouveau marché. La place Neuve ne suffisait plus à approvisionner la ville en pleine croissance. En 1899, une fontaine y est créée et des arbustes plantés. On avait même prévu de couvrir la place pour protéger acheteurs et marchands du rude climat montagnard. Il n’en sera finalement rien ! Mais la place poursuit quand même son développement avec de nouvelles constructions et différents aménagements pour en faire un véritable lieu central de La Chaux-de-Fonds avec le marché, des commerces et différentes activités publiques. Désormais, c’est un véritable espace public, rénové, pavé et piétonnisé qui s’inscrit dans la transformation écologique et urbanistique voulue par la ville.

 

Et les voix discordantes, elles disent quoi ?

Si le son de cloche semble unanime chez les marchands, les commerçants et les clients, qu’en est-il au niveau des voix discordantes ? On vous promet que l’on a cherché mais on n’a trouvé quasiment personne pour remettre en cause la présence de tous les marchands sur la place du Marché. « C’est parfois compliqué avec les enfants qui courent devant nous et qu’on a tendance à perdre de vue » ou « J’habite en dehors de la ville et c’est parfois compliqué de trouver où se parquer », nous a-t-on dit ! Est-ce que la répartition des marchands sur deux sites différents rendrait le parcage moins compliqué et fluidifierait le flux des clients ? à chacun de se faire sa propre opinion. Pour d’autres, c’est le fait de faire chou blanc et de ne pas trouver ce qu’ils étaient venus chercher qui passe mal de temps en temps. « J’enrage quand j’arrive juste trop tard sur les stands et qu’il manque certains légumes par exemple », rapporte une jeune mamie dynamique. « Vous me direz que j’avais qu’à venir plus tôt et vous n’auriez pas tort », rigole-t-elle, bonne poire !

Une place qui a failli être couverte !

D’abord espace vierge de toute activité, la place du Marché de La Chaux-de-Fonds est évoquée pour la première fois sur un plan de Charles Knab en 1856. Cette passerelle est alors appelée place de l’Ouest, en raison de sa situation géographique par rapport au centre-ville. Achetée par la commune en 1889, elle est alors nivelée dans le but d’y établir un nouveau marché. La place Neuve ne suffisait plus à approvisionner la ville en pleine croissance. En 1899, une fontaine y est créée et des arbustes plantés. On avait même prévu de couvrir la place pour protéger acheteurs et marchands du rude climat montagnard. Il n’en sera finalement rien ! Mais la place poursuit quand même son développement avec de nouvelles constructions et différents aménagements pour en faire un véritable lieu central de La Chaux-de-Fonds avec le marché, des commerces et différentes activités publiques. Désormais, c’est un véritable espace public, rénové, pavé et piétonnisé qui s’inscrit dans la transformation écologique et urbanistique voulue par la ville.

 

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