Petit florilège printanier

Par Vincent Kohler

Cassis à Gaza, Cassis part en vacances, Le silence de Cassis, Cassis a les boules, Cassis-Couça : autant d’épisodes qui pourraient nous rappeler la série des Martine dont les souvenirs lointains font remonter quelques larmes nostalgiques irriguant nos ridules asséchées. Ne soyons pas trop exigeant non plus, on ne va pas demander à la Suisse de prendre position sur un génocide, elle qui a tellement pris l’habitude de fermer les yeux et d’ouvrir ses coffres, plus inquiète des tarifs douaniers et de sa balance commerciale que des enfants impatients de voir la finale de la Neurovision de la chiante son qu’ils ne pourront pas applaudir, faute de bras, et même pas regarder, faute de télé. Petite demande spéciale au sémillant et bienveillant Benjamin dont j’aimerais bien connaître le coiffeur : Pourrais-tu nous envoyer les modes d’emplois des drones que nous t’avons achetés, on commence sérieusement à passer pour des amateurs. Merci.

Mais passons à des choses plus sérieuses et quittons le temps d’un lâcher de missile et d’un feu d’artifice au napalm, la fange vaseuse des tout puissants pour nous élever vers les cieux immaculés de l’Everest, Toit du monde courtisé par des milliers de riches grimpeurs kétaminés qui se paient des Sherpas pas chers, abandonnant leurs restes sur le Chomolungma « Déesse Mère du Monde ». Il n’y a que les hommes qui se prennent pour des dieux qui osent ainsi se taper une déesse et s’en aller en lui disant « Merci pour ce moment », laissant leurs kleenex et leurs toiles de tentes déchirées sur ses flancs fatigués. La connerie a cet avantage sur les neiges éternelles, elle ne fond pas au soleil.

Reste Roger Beuchat, anonyme parmi les sans-grades qui regarde son match de hockey Suisse-USA sur son écran plus trop plat et qui se dit en finissant une bleue :« La Suisse ne pourrait pas être championne du Monde, elle qui est tellement meilleure qu’en politique étrangère… ? » Et goal.

 

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