Qu’est-ce qu’un habitant du Locle connait sur Sidmouth, petite station balnéaire d’environ 15’000 habitants dans le sud de l’Angleterre ? Et inversement : que sait un habitant de Sidmouth de la Mère commune ? Réponse : pas grand-chose ! Et pourtant, les deux villes sont jumelées depuis 40 ans. Et c’est justement ce jumelage qui a poussé deux groupes scouts à se rencontrer du côté de la Combe-Girard il y a quelques jours de cela. Pour tisser des ponts ? Non, pour bâtir des bancs…
Oui, notre présentation est un brin caricatural mais le fond tape dans le juste : « J’avoue que je ne connaissais pas du tout Le Locle avant de venir y passer quelques heures du 30 juillet au 1er août », sourit Vicki, l’une des responsables des scouts Sid Valle Explorer Unit (Sidmouth). Une délégation de 24 personnes a profité de son passage dans notre région pour visiter la Suisse durant une semaine. Genève, Lausanne, Berne et Kandersteg figuraient sur son itinéraire avant son arrivée dans la Mère commune. « Nous avons dormi presque toute la semaine sous tente et il a plu chaque nuit », rigole-t-elle en guise de bilan, à la mode et à l’humour anglais !
Pas trop dépaysés par la pluie ?
Cela n’a pas trop dû dépayser les petits anglais et les petites anglaises ! « Pas faux, même si les averses durent plus longtemps chez vous. Surtout lorsqu’on la déguste sous tente… » Nous sommes brusquement interrompu par Guy, un autre encadrant muni d’un plan sur son smartphone. Bientôt, une grande discussion autour de techniques de construction de bancs en bois s’engage avec les responsables loclois des scouts Tichodrome. Que se passe-t-il ? « Nous avons planifié une activité de construction de banc assez simple mais les anglais veulent quelque chose de plus sophistiqué », répond Aurore Béguelin.
Six garçons anglais prennent la poudre d’escampette
C’est décidé, ils opteront pour la technique anglaise. Il ne faudrait pas mettre de mauvais poils les hôtes venus de si loin pour partager ce moment d’échange éducatif et culturel autour de la nature. Des haches et des scies sont aussitôt sorties et la besogne commence. « Ça ne traine pas avec eux. Cela a commencé hier lorsqu’ils sont arrivés avec une bonne demi-heure d’avance à la gare », s’amuse Laura (21 ans), alias Burmilla. Les 15 Loclois doivent bien se résoudre à suivre le rythme. Intenables, six jeunes garçons anglais décident alors de partir à pied en direction du camp de base du soir, accompagné d’un responsable.
La langue anglaise : une grande inconnue pour beaucoup !
« Ils rejoignent notre chalet des Ponts-de-Martel où nous avons prévu une soirée grillade dans la soirée. Ça fait un bout, il y a bien trois bonnes heures de marche », taille « Grizzly », l’un des cadres Tichodrome depuis 4 ans. A proximité du Grizzly, on tombe sur « Abeille », l’une des plus âgées du groupe. « On est content de passer ce moment avec eux mais c’est dommage qu’on ne parle pas assez bien l’anglais pour dialoguer davantage. Les échanges sont un peu limités du coup. L’essentiel est de partager quelques moments tous ensemble. » Après une belle soirée passée au coin du feu, certains ont dormi sous tente pendant que d’autres plus chanceux (ou pas) ont eu droit au dortoir. Le lendemain matin, cette parenthèse enchantée a pris sur le quai du retour. Il était 9 heures lorsque les petits anglais et que les petites anglaises ont pris la tangente. A charge de revanche ? « Certainement, on espère pouvoir aller à Sidmouth à notre tour. » Après avoir partagé « le même banc », Sidmouth et Le Locle ne sont plus si étrangers l’un avec l’autre…