Large concertation entre hôpitaux
Le Réseau bleu qui regroupe cinq hôpitaux sur quatre cantons veut juguler les coûts par l’efficience. Diagnostics partagés, médecins-spécialistes opérants de Nyon à Delémont, centrale d’achat, flux numérique, analyses de laboratoire mutualisées, un éventail de mesures concrètes qui devraient prendre forme d’ici au 1er janvier 2027. Figurant parmi les grandes caisse maladie de Suisse, la CSS est partie prenante.
Cinq hôpitaux signent une lettre d’intention
Prévue juste avant qu’Elisabeth Baume-Schneider ne rende publique les augmentations de primes pour 2026, nombreux s’étaient rendus à Berne pour découvrir les promesses du Réseau bleu, susceptibles de faire diminuer les primes, pour le moins de les juguler. « Le vieillissement de la population et les progrès de la médecine font que nous devons nous préparer à travailler dans des structures surchargées », signale Mickael de Rham, directeur du Réseau de la Côte à Nyon. Pour les membres du Réseau bleu, ce constat ajouté au manque de main d’œuvre qualifiée, indique qu’il faut briser les silos pour améliorer la qualité des soins et éviter les redondances.
Un million d’habitants
Fustigeant les travers de la LAMal dont celui d’accroître le nombre de prestations facturables plutôt que de rechercher les économies, les responsables des cinq hôpitaux proposent une solution pour faire diminuer le poids des primes sur le panier de la ménagère. « Dans la spirale de la course aux volumes, nous venons avec une solution pragmatique avant qu’un rationnement nous soit imposé » prévient le directeur de l’EHC, bien conscient que la maîtrise des coûts est une nécessité. En plus de jouer sur l’efficience administrative, le Réseau bleu prévoit de partager ses médecins-spécialisés pour fournir un second avis ainsi que pour opérer dans les blocs opératoires des hôpitaux de cette grande région.
Cinq hôpitaux et la CSS
Agir de manière transversale entre hôpitaux est source d’économies pour autant que les établissements avancent au même rythme. Si tous les hôpitaux exercent une mission publique, leurs organisations respectives devront être adaptées pour bénéficier pleinement des avantages du réseau. « Nous voulons sortir du système actuel en mutualisant certaines ressources », détaille Gauthier Vallat le boss de l’Hôpital du Jura tout en lançant une pique aux hôpitaux privés « notre alliance entre hôpitaux publics va générer des économies qui ne serviront pas à nourrir un ou plusieurs actionnaires ». Quant à la CSS, la caisse-maladie proposera à la population de la région certains avantages comme un programme de prévention, la garantie de trouver un généraliste ainsi que le suivi personnalisé à certains assurés. L’assureur indique que 15’000 assurés bénéficieront de ce modèle dès 2026 et qu’ils seront 25’000 au 1er janvier 2027.
Déclarations
- Dr Mickael de Rahm (La Cote) « En développant la prévention, la population sera en meilleure santé ce qui participera à freiner l’augmentation des primes »
- Gauthier Vallat (HJU) « Notre alliance n’est pas une fusion. Elle va permettre de générer des économies propices à maintenir un système de santé accessible et de proximité »
- Kristian Schneider (Bienne) « La population aura l’accès à l’avis de spécialistes du Réseau bleu, un avantage pour sécuriser un diagnostic »
- Marc Alleman (RHNV) « Grâce à la force du réseau, nous serons plus forts pour recruter. Nous visons à améliorer nos connaissances en bénéficiant de l’expérience des membres »
- Prof Philippe Eckert (RHNE) « L’heure est à l’innovation. Le système de santé va droit dans le mur et l’état ne pourra plus financer à la fois le système de santé et subventionner les primes d’assurance-maladie »
- Philomena Colatrella (CSS) « Cette alliance verticale entre hôpitaux est un projet qui vient du cœur. Comme assureur, nous voulons inciter nos affiliés à souscrire à un modèle qui inclut la prévention »