Bénéfice de 14,6 millions attendu en 2026
Grâce à la dissolution d’une réserve conjoncturelle de 52 millions de francs, la grande argentière Crystel Graf, a présenté un budget 2026 bénéficiaire. BNS souffreteuse, conjoncture difficile, incertitudes, charges en hausse plombent le moral du Conseil d’État qui prévoit malgré tout un budget bénéficiaire pour 2026 avant de passer à des écritures rouge vif pour la fin de la législature.
Joker
Le Conseil d’État a présenté un projet de budget 2026 en demi-teinte. Pas besoin d’être surdoué en maths pour voir que la situation s’assombrit. D’un côté, un bénéfice de près de 15 millions, de l’autre un prélèvement de 52 millions à la réserve de politique conjoncturelle. En bas de la feuille de calcul, un revenu excédentaire qui pourrait faire penser que les finances cantonales se portent bien alors qu’il n’en est rien. Frappées par l’effet dévastateur des guerres, par le ralentissement du secteur horloger auxquels s’ajouteront nouvelles taxes et hausse des coûts, les finances cantonales marquent le pas.
Investissements préservés
Après des années caractérisées par une conjoncture favorable, le canton doit composer avec un retournement conjoncturel aux effets déjà perceptibles sur les finances publiques. Sortir des millions du garde-manger permet le tour de passe-passe de continuer d’investir, d’amortir 1 % du découvert de l’État et de garantir un autofinancement de 70 % des investissements prévus de 152 millions en 2026. Sur ce montant, près du quart soit 34,1 millions destinés à des projets d’intérêt cantonal, sont exclus du mécanisme du frein à l’endettement, pareil pour les 10,3 millions de prêts accordés par l’État. Selon le Conseil d’État, cette mesure est nécessaire pour réaliser des investissements qui portent sur des mises à niveau des infrastructures du canton.
Situation préoccupante
Il n’y pas que la conjoncture et ses effets à retardement qui péjorent la situation. Le budget 2026 tient compte de la forte baisse des paiements liés à la péréquation financière et montre les premiers signes d’un fléchissement des revenus fiscaux, une première depuis la reprise enregistrée après la pandémie. Du côté des charges, le gouvernement relève l’augmentation des coûts de la santé, du social et de la formation mais n’annonce pas de réforme pour en limiter les effets. Parmi les dépenses qui prennent l’ascenseur, les soins, le financement des primes d’assurance maladie, les prestations complémentaires AVS/AI, l’aide sociale ou encore le soutien aux institutions sociales et aux écoles spécialisées sont cités.
Un fusil à deux coups
Pour présenter son projet de budget excédentaire, le Conseil d’état a tiré une première cartouche en prélevant la moitié du bas de laine de la réserve de politique conjoncturelle. Ce retrait d’épargne présenté comme exceptionnel, illustre l’ampleur des défis à venir. Bien conscient que les prochains défis nécessiteront des efforts supplémentaires pour stabiliser les finances publiques, le Conseil d’état s’attend à affronter une période tumultueuse.
